Texte et photos / Jean-Michel Roche - Netmarine /
Remerciements
Extrait revue ACORAM / Octobre 1976
22 avril 1967: Lancement du TCD
Orage
1966-67
Mis en chantier à la DCN Brest le
20 juin 1966, le transport de chalands de débarquement
Orage est mis à flot le 22 avril au bassin 9 de Laninon.
C'est le deuxième bâtiment du type. Son sister-ship,
l'Ouragan, a été mis à flot déjà 4 ans auparavant.
Le 30 septembre 1967, son premier
commandant, le capitaine de frégate Gustave PESSIOT en
prend le commandement. Commence alors la période
d'essais. Son port base est Brest. Ses premiers essais à
la mer se font au large des Glénans en septembre.
1968
L'entrée en armement définitif a
lieu le 1er janvier. Il quitte Brest le 15 janvier, et
fait la toute première escale de sa carrière à
Saint-Nazaire (16 janvier) pour des essais d'enradiage
dans l'estuaire. Il est ensuite à Gibraltar (22 au 23
janvier), qu'il quitte en compagnie d'un sous-marin
israélien, perdu en mer presqu'aussitôt. Il fait alors
escale à Mers-El-Kébir (24 au 25 janvier), (Il a procédé
avec d'autres bâtiments dont entre autres le vieux
"Foudre", au désarmement de la base de Mers El Kébir, et
son escale a été l'occasion de tester ses capacités de
stockage de matériels roulants ou pas.), puis est à
Toulon du 27 janvier 15 février, période pendant
laquelle il participe aux recherches pour retrouver le
sous-marin Minerve.
Il fait également des sorties à
Calvi (manœuvre 2ème REP et Groufumaco - Groupement des
Fusiliers Marins Commandos) qui englobait tous les
commandos marine, participation du 2ème Régiment
Étranger de Parachutistes du camp Raffali de Calvi.) et
St Raphaël (appontages Aéro - l'Orage, devant St
Raphaël, a assuré et testé les essais d'appontage des
Super Frelon et des HSS.)... Après une dernière escale à
Funchal (Madère - 19 24 février), il est de retour à
Brest en mars. Son attention sera alors concentré sur
ses préparatifs pour sa 1ère campagne dans le Pacifique.
Les essais se prolongent jusqu'au
1er avril, date à laquelle l'Orage est admis au service
actif pour le compte de la DIRCEN (Direction du Centre
des Expérimentations Nucléaires).
L'Orage quitte Brest le 9 avril.
Le 10 avril, il est affecté au C.E.P. (Centre des
Expérimentations du Pacifique) qui devient son autorité
organique. La traversée vers Tahiti est marquée, entre
autre, par une escale aux îles Galapagos en mai.
Pendant cette première campagne
d'expérimentation dans le Pacifique, le bâtiment
effectuera :
de nombreux enradiages et
déradiages de batellerie ;
la mise en œuvre et le
ravitaillement en carburant d'hélicoptères, dont le
Super-Frelon, de jour comme de nuit ;
le transport rapide de personnel
et de matériel ;
l'évacuation, le repli ou la mise
en place de personnel et de matériel en des lieux où
n'existe aucune installation portuaire.
Le 25 octobre, alors que le
bâtiment vient d'entrer la veille en IPER
(Indisponibilité Pour Entretien et Réparations), le
contre-amiral Eschbach, Major Général du port de Brest
fait reconnaître le capitaine de frégate Emile ANTOINE
comme nouveau commandant du bâtiment.
L'Orage sort d'IPER en décembre.
1969
Il appareille de Brest le 14
janvier pour une campagne dans le Pacifique, et touche
successivement les ports du Havre (16 au 17 janvier),
Madère (21 au 22 janvier), Saint Martin (28 au 29
janvier), Fort de France (31 janvier au 3 février),
Cristobal (6 février), Balboa (6 au 9 février), Mururoa
(19 au 21 février), Hao (22 février). Il arrive à
Papeete le 24 février. Il quitte Papeete le 6 mars et
effectue sur le chemin du retour vers la métropole des
escales à Mururoa (8 mars), Hao (10 au 12 mars),
Nuku-Hiva (14 mars), Clipperton (21 mars), Balboa (26 au
28 mars), Port of Spain (1er au 4 avril), Punta Delgada
(11 avril), Saint Nazaire (15 au 16 avril), et rentre à
Brest le 16 avril.
Il ne restera qu'un mois en
Métropole et repart le 16 mai pour le Pacifique, faisant
successivement escale à Madère (20 mai), Saint
Barthélémy (28 au 29 mai), Fort de France (30 mai au 1er
juin), Baranquilla (3 au 5 juin), Cristobal (6 au 7
juin), Balboa (7 au 9 juin), Callao (13 au 16 juin),
Mururoa (26 juin), pour arriver à Papeete le 28 juin. Il
quitte Papeete le 20 juillet et effectue sur le chemin
du retour vers la métropole des escales à Hao (22 au 23
juillet), Nuku-Hiva (25 au 26 juillet), Acapulco (4 au 7
août), Balboa (11 au 12 août), Cristobal (12 au 13
août), Yorktown (18 août), Norfolk (18 au 21 août),
Punta Delgada (28 août), Saint Nazaire (1er septembre).
Il est de retour à Brest le 2 septembre.
Du 4 septembre à octobre, il fait
un petit carénage, pendant lequel a lieu la prise de
commandement du capitaine de frégate LAJOUS (3 octobre).
Il appareille de Brest le 18
novembre vers Saint Nazaire où il charge du matériel du
19 au 20, fait escale à Madère (25 au 27 novembre), Fort
de France (4 au 6 décembre), Balboa (9 au 12 décembre),
Callao (16 au 19 décembre) et arrive à Hao (29 au 31
décembre). Le seul bateau rencontré entre Callao et Hao
est un britannique. Croisé à minuit, les mâtures des
deux navires se sont transformées pour la circonstance
en arbres de Noël en allumant tous les feux possibles !
Les vœux sont échangés aux projecteurs de signalisation.
1970
Arrivé à Mururoa, le 2 janvier,
l'Orage effectue la mise en place des installations
d'observations et de mesures sur les différents atolls,
des transport de matériel entre Papeete, la base avancée
de Hao et les sites de tirs, et enfin, les missions
propres aux TCD durant les tirs.
Le 9 janvier a lieu l'observation
à la mer, entre Mururoa et Hao de la comète de Bennet
découverte quelques jours avant à Pretoria. L'équipage a
pu l'observer aux jumelles parmi les premiers. Les
observations effectuées en mars et avril ont été
adressées à la SAF (Société Astronomique de France).
En dehors des traversées d'aller
et de retour entre Brest et le Pacifique, toute
l'activité est consacrée aux missions de la campagne de
tirs 1970 : Tirs Andromède (15 mai), Cassiopée (22 mai),
Dragon (30 mai), Eridan (24 juin), Licorne (3 juillet),
Pégase (27 juillet), Orion (21 août), Toucan (6 août).
En mars, une équipe du Service
Cinématographique des Armées (S.C.A.) participe au
tournage d'un film documentaire sur les TCD. A cette
occasion, l'enradiage du dragueur La Paimpolaise est
effectué à Papeete. Cet enradiage d'un dragueur à
Papeete, uniquement par les moyens du bord, fut une
première.
L'Orage quitte Papeete le 18 août
et rentre en Métropole via Nuku Hiva (23 au 24 août),
Panama (5 au 6 septembre), Kingstown (8 au 10
septembre), Norfolk (14 au 16 septembre), Ponta Delgada
(24 au 25 septembre), Le Havre (30 septembre).
Il arrive à Brest le 1er octobre,
après 317 jours d'absence en ayant parcouru 41338
nautiques, pour y effectuer sa deuxième IPER.
Le capitaine de frégate Robert
MESNARD prend le commandement le 30 octobre, pendant
cette période d'entretien relativement courte (1er
octobre au 15 décembre).
1971
Le 4 janvier, l'Orage quitte
Brest. Après un arrêt technique à Saint Nazaire (5 au 6
janvier), probablement pour embarquer du matériel pour
le CEP, il rallie Funchal (Madère - 11 au 12 janvier)
puis Porto-Rico (20 au 23 janvier) et La Guayra (Vénézuela
- 25 au 29 janvier). Il est alors pris dans une violente
tempête qui nécessitera son déroutement
Le déroutement de l'Orage
intervient après le départ de Saint Nazaire. Le bateau
doit faire route sur les Açores. Nous essuyons une
tempête violente dans le golfe de Gascogne. Nous avons
la houle de plein travers. Dans un premier temps
décision est prise de ballaster pour stabiliser le
bateau. Malgré cela le roulis reste très important, la
gîte avoisine les 45. Le commandant Mesnard fait envoyer
un message à Marine Paris demandant un déroutement sur
Madère, la houle sera davantage sur l'arrière. Paris
accepte et nous nous retrouvons donc quelques jours plus
tard à Funchal au lieu de Punta Delgada.
Après avoir relâché à Christobal
(31 janvier au 2 février) et Balboa (2 février au 3
février), il franchit le détroit de Panama, et gagne le
Pacifique. Sa première escale en Polynésie est aux
Marquises (13 au 16 février) puis il arrive à Papeete le
22 février après avoir touché les atolls d'Hao (17 au 18
février) et Mururoa (19 au 20 février). Du 9 au 26 mars,
il effectue le transport d'un EDIC (lequel ?) à Nouméa
(Nouvelle Calédonie) où il séjourne jusqu'en juin (à
confirmer).
Il entame ainsi sa troisième
campagne d'expérimentations nucléaires, pendant laquelle
il effectue notamment :
des missions de transports entre
Papeete, les sites de tirs et la base de Hao ;
une mission de mise en place des
installations d'observation et de mesures sur les postes
périphériques ;
une mission de recherche et de
sauvetage du cabin-cruiser Tumata au large de Tahiti
(juillet 1971) ;
ainsi que toutes les missions
propres aux TCD (enradiage et déradiage de battellerie,
hébergement de personnel civil et militaire, mise en
oeuvre d'hélicoptères Super-Frelon)
Quittant Papeete le 17 septembre,
il reprend la route du retour vers la Métropole via Hao
(19 au 21 septembre), les îles Marquises le 22
septembre. Pendant le retour vers Brest, il est dérouté
vers les îles Galapagos le 2 octobre pour y débarquer un
malade atteint d'une grave crise de diabète.
Après avoir traversé le canal de
Panama le 4 octobre, l'Orage fait escale à Christobal
(Panama) du 4 au 6 octobre, Vera-Cruz (Mexique) du 11 au
14 octobre, Port au Prince (Haïti) du 19 au 23 octobre,
Punta delgada (Açores, Portugal) le 31 octobre, Saint
Nazaire du 4 au 5 novembre. Le bâtiment est de retour à
Brest le 6 novembre.
Le 8 novembre le capitaine de
frégate Jean MIOCHE prend le commandement du bâtiment.
L'Orage entre à l'issue en IPER à
Brest du 15 novembre au 15 janvier 1972.
Infos supplémentaires rapportées
par Francis Etienne "Le Mardi 9 Mars 1971 l'Orage
appareille de Papeete pour Nouméa ...Vendredi 12 mars à
minuit changement de jour nous passons au dimanche 14
mars ...!! Mercredi 17 arrivée à Nouméa ,mouillage dans
la grande Baie pour des raisons météo l'Orage appareille
le vendredi 19 mars ,direction Bora-bora..en mer
exercice stade 0 sans arrêt dans la nuit du lundi 22mars
retour en arrière des montres 1 jour jeudi 25 mars
arrivée Bora et arrivée à Papeete le 29 mars .A savoir,
la 1re bombe (DIONE), a explosée dans la baie de muru le
5 juin 1971. Et le 1er octobre 1971 à 12 h30 l'Orage est
dérouté sur les Galápagos car le Mte LEGUEN vient de
faire crise grave de diabète et il sera débarqué a
terre. "
1972
Après cette IPER de deux mois, il
quitte Brest le 2 février, pour la Polynésie. Faisant
escale à St Nazaire le 3 février, Funchal (Madère) du 7
au 9 février, Fort de France (Martinique) du 17 au 19
février, Puerto Cabello (base principale de la Marine
vénézuélienne) du 21 au 24 février, Balboa (Panama) du
26 au 29 février, Puntarenas (Costa-Rica) du 2 au 6
mars.
Mars 1972 : Le Président de la
République du Costa-Rica est reçu à bord de l'Orage à
l'occasion d'une escale à Puntarenas.
L'escale à Puntarenas est une
escale officielle. A cette occasion, une délégation du
bâtiment est reçue le 3 mars à San-José, la capitale,
par le président de la République en exercice. Le 4, le
Président de la République se rend, accompagné de
l'Ambassadeur de France à bord de l'Orage à l'occasion
d'un coctail réunissant de hautes personnalités du pays.
Le TCD arrive à Mururoa le 16
mars, puis à Hao (17 mars au 19 mars) et enfin à Papeete
le 21 mars. Au cours de cette campagne
d'expérimentations nucléaires 1972, l'Orage effectue :
une mission dans les Tuamotou du
nord au profit du Gouverneur de la Polynésie française ;
une mission d'armement des postes
périphériques aux Tuamotou, et aux îles Gambiers du 21
avril au 22 avril, associée à une mission de dépôt et de
récupération de bulletins de vote à l'occasion du
référendum du 16 avril ;
des missions de transport de
matériel de Papeete à Mururoa et à Hao ;
une escale à Bora-Bora du 2 avril
au 3 avril ;
une mission de désarmement des
postes périphériques (Tuamotou, Australes) ;
des missions propres aux TCD
durant les expérimentations : enradiage et déradiage de
matériel, hébergement et transport de personnel civils
et militaires, mise en oeuvre d'hélicoptères.
Lors d'une autre escale à
Bora-Bora, le 4 juin à 5h00 du matin, le médecin
aspirant de l'Orage est amené à mettre au monde, par
césarienne, le jeune Tinorua dans la salle d'opération
du bâtiment. En l'absence du médecin résidant, la
sage-femme de l'île ne disposait d'aucun moyen pour
faire face au cas de la mère en grande difficulté.
L'intervention hardie du toubib, inexpérimenté mais
adroit, a sauvé la mère et l'enfant. Mention de la
naissance en est bien sûr porté au journal de bord, et
l'évènement valut ''deux colonnes à la une'' de la
Dépêche de Tahiti'' du 6 juin 1972.
Quittant Papeete le 14 août,
l'Orage rentre en Métropole via Hao du 16 au 17 août,
Balboa (Panama) du 29 août au 2 septembre,
Pensacola(USA, Floride) du 7 au 11 septembre , Saint
Domingue (Republique Dominicaine) du 15 au 18 septembre
(voit se dérouler le 1er match International de Rugby
entre les deux pays. L'équipe de France ( de l'Orage,
bien sûr ) est opposée à l'université de la Capitale. Le
score est de 21 à 7 pour l'Orage..), Ponta-Delgada
(Açores, Portugal) le 26 septembre. L'Orage est de
retour à Brest le 30 septembre, et rentre en IPER le 2
octobre.
Le 9 novembre a lieu la prise de
commandement du capitaine de frégate Louis FUZEAU.
L'IPER se termine le 15 décembre.
Lors de cette IPER, 2 ballasts seront transformés en
soute à gazole, ce qui permettra d'allonger la distance
franchissable par le bâtiment qui passe à 12000
nautiques à 15 nds. Cette modification devait permettre
de gagner la Polynésie en passant par le Cap Horn dans
l'éventualité d'un refus de survol de l'Etat de Panama
par les avions porteurs d'engins expérimentaux.
1973
L'Orage repart pour une nouvelle
campagne d'expérimentations nucléaires dans le
Pacifique. Après des escales à Funchal (février), Fort
de France (février), Balboa, Clipperton, il arrive le 13
avril à Mururoa. Il effectuera au cours de l'année 1973
:
des missions de transport entre
Papeete, Hao et Mururoa,
une mission de mise en place des
installations de l'organisation des postes
périphériques,
une exercice combiné Biceps à
l'île de Tubuai avec le Bataillon d'Infanterie de Marine
de Tahiti (BIMAT),
un séjour aux Iles sous le Vent
auquel s'est superposée une mission de transport de
personnel civil,
une mission à Tiva au profit de
l'Action Sociale des Armées,
une mission de transport de
personnel enseignant et de ramassage scolaire au profit
de l'administration des îles Marquises,
ainsi que toutes les missions
propres aux TCD pendant les tirs.
Il effectue sur le chemin du
retour des escales à Balboa, Carthagène, Puerto-Rico,
Santa-Cruz de Teneriffe et arrive à Brest où il rentre
en IPER pour 3 mois. Le capitaine de frégate HAVRILECK
prend le commandement du bâtiment le 6 novembre.
1974
Parti de Brest le 12 février, il
fait escale à Madère (16 au 17 février), Bridgetown
(Barbade - 25 au 27 février), Fort de France (28 février
au 2 mars), Puerto-Cortes (Honduras - 7 au 10 mars),
Cristobal (Panama - 12 au 14 mars), Balboa (Panama - 14
au 16 mars), Clipperton (21 mars), avant d'arriver à
Papeete le 31 mars, après avoir touché au passage
Mururoa (28 mars) afin d'y débarquer du matériel destiné
aux expérimentations.
Une mission de transport sera
effectuée au profit de l'organisation des postes
périphériques, du Service Mixte de Sécurité Radiologique
et du service Météorologique dans l'archipel des
Tuamotous (escales à Hao, Mururoa, Tureia, Tematangi,
Variatea, Pukapuka, Puka-Ruha, Reao, Vahitahi,
Hereheretue, Anaa) puis des Gambiers (escales à Rikitea
et Manga Reva)
Au cours de cette mission aux
Tuamotu, le bâtiment s'échoue sur le plateau coralien
prolongeant la pointe nord-ouest de l'atoll de Tematangi
le 3 mai.
Déséchoué le 4 mai, il rentre à
Papeete le 9 mai par ses propres moyens après avoir
débarqué au passage sa dernière cargaison, destinée à
Hereheretue.L'échouage a provoqué des avaries légères
sur les pales d'hélices ainsi que des brèches de faibles
dimensions dans la coque. Un des 2 LCVP qui avait été
intensivement utilisé durant la manoeuvre de déséchouage
a été disloqué et a coulé le 4 mai devant Tematangi par
grands fonds.
Le 6 juin, le capitaine de frégate
Roger LE ROUX, prend le commandement. Les réparations
ont lieu à Papeete. Le bâtiment est en état de reprendre
la mer le 18 juin et reprend sa participation normale à
la campagne du CEP jusqu'au 14 septembre, date de la
dernière expérimentation aérienne.
Du 15 au 30 septembre, le bâtiment
effectue une mission de désarmement des postes
périphériques par Super-Frelon et Alouette III. Il
participe à l'exercice combiné Bicep 74 aux Iles sous le
Vent (2 au 8 octobre) avec l'aviso-escorteur Protet et
le Bataillon d'Infanterie de Marine de Tahiti.
Parti de Papeete le 23 octobre, il
passe par Mururoa (25 octobre), Hao (26 octobre), Nuku
Hiva (Marquises - 28 au 30 octobre), Clipperton (7
novembre), Balboa (Panama - 13 au 16 novembre), Port au
Prince (Haïti - 19 au 21 novembre), Jérémie (Haïti - 22
novembre), Les Saintes (Antilles - 26 novembre), Fort de
France (27 au 29 novembre), Sunny Point (USA - 5
décembre) où il embarquera des munitions au profit de
l'Armée de l'Air. Il arrive à Brest le 17 décembre.
Il rentre en IPER le même jour,
principalement pour des travaux de remise en état
définitifs de la coque. De plus, 4 canons de 40mm seront
installés pendant ce carénage; auparavant, l'Orage
n'avait pas d'armement.
1975
L'Orage sort du bassin le 17
juillet, et le capitaine de frégate André SONIER prend
le commandement le lendemain. Les essais à la mer ont
lieu du 28 au 31 juillet. Début août, l'Orage est prêt à
reprendre la mer.
Le 3 août, l'Orage appareille pour
sa première mission avec un équipage renouvelé à 75%. Il
fait escale à La Pallice (4 au 6 août), Lanzarote (9 au
10 août), Fort de France (17 au 20 août), La Guaira (Vénézuela
- 22 au 25 août), Rodman (28 au 31 août), Clipperton (5
septembre), et arrive à Hao le 12 septembre.
Son premier séjour en Polynésie
sera marqué par un carénage de la petite batellerie à
Mururoa (15 au 21 septembre), avant d'arriver à Papeete
le 23 septembre. Il effectuera également un exercice
Strombe avec le BIMAT à Fakarava (2 au 8 octobre), une
période d'entretien (9 au 20 octobre), puis une mission
de transport à Hereretue (21 au 25 octobre).
Le 29 octobre, le bâtiment quitte
Papeete pour Brest. Il fait escale à Nuku Hiva (31
octobre), Hiva Oa (1er novembre), effectue le contrôle
des installations de Clipperton (8 novembre) et des
escales à Acapulco (10 au 13 novembre), Rodman (18 au 20
novembre), Yorktown (25 au 26 novembre) ainsi qu'une
dernière et courte escale à Norfolk (26 au 29 novembre)
pour embarquement de munitions diverses. Il est de
retour à Brest le 8 décembre.
1976
Le séjour à Brest sera mis à
profit pour effectuer la relève du personnel en fin
d'affectation ainsi que l'entretien du matériel lors de
l'IE (11 décembre au 6 janvier).
Le 14 janvier, le bâtiment part
pour une nouvelle campagne. Lors du passage de Panama,
un premier-maître, victime d'une chute à bord est évacué
par un hélicoptère de l'US Air Force basé dans la zone
du canal.
Le TCD fait escale à Guayaquil fin
janvier et arrive à Papeete le 20 février où il effectue
deux périodes d'indisponibilité pour entretien (20
février au 5 mars et 15 mars au 3 avril) entrecoupées
par un exercice interarmées avec le BIMAT (5 au 15
mars).
Du 5 au 23 avril, l'Orage effectue
le transport de matériel de Hao à Mururoa et le carénage
de la petite batellerie à Mururoa. Il quitte Papeete le
28 avril. La traversée vers Brest sera marquée par
l'embarquement de ponts mobiles à Hao et des escales à
Lima (mai), Porto Rico (mai),Sunny Point (juin), Punta
Delgada (juin). L'escale à Lima fut d'autant plus
importante que c'était la première escale d'un bâtiment
français au Pérou depuis la rupture des relations
diplomatiques, en réaction contre les essais nucléaires.
Ainsi qu'en mai à en Martinique à Fort de France, en
Guadeloupe et aux iles des saintes.
Le capitaine de frégate Jean
VERDERY prend le commandement le 19 juillet à Brest. Le
lendemain, le bâtiment appareille pour une mission de
transport de Brest-Toulon-Brest avant de repartir, le 6
août, vers le Centre d'Essais du Pacifique. Il était
prévu, lors du transit vers le Pacifique, des escales à
La Guaira puis à Carthagène. Mais l'Orage est dérouté
vers la Guadeloupe, où le plan ORSEC est décrété. Le
volcan de l'île, la Souffrière, s'était mis en activité
et que l'on craignait une éruption aussi grave que celle
qui s'était produite en Martinique au début du siècle.
L'Orage arrive le 18 août à Pointe-à-Pitre et repart le
lendemain vers Fort de France pour y chercher des
véhicules et du matériel pour les secours éventuels. De
retour en Guadeloupe, et après quelques jours de
mouillage aux Saintes, il quitte la zone le 29 août,
alors que le risque d'éruption s'est estompé.
La traversée vers le Pacifique se
poursuit par une escale à La Guaira (4 au 7 septembre)
pour y débarquer un groupe de motocyclistes ''La Guilde
du Raid'', que l'Orage avait pour mission d'amener sur
place, avec leurs motos, pour une traversée de toute
l'Amérique du Sud du Nord au Sud. Ce groupe fort
sympathique était mené par Philippe de Dieuleveut,
aventurier qui connu son heure de gloire à la
télévision, et qui, quelques années plus tard, disparu
mystérieusement au Zaire dans une expédition qui
remontait le fleuve Congo.
L'escale suivante à Carthagène est
annulée. Ici se place une anecdote amusante car
l'état-major de la Marine à Paris avait envoyé un
message au bâtiment qui commençait de la façon suivante
''Suite à l'annulation de l'escale à Bogota...''. En
réponse le commandant s'était dit rassuré par
l'annulation de l'escale à Bogota compte-tenu de
l'altitude de la ville...
Après une dernière escale à
Clipperton (18 septembre), le bâtiment arrive en
Polynésie. Au cours de la mission dans le Pacifique,
l'Orage effectue une courte IE à Papeete et participe à
un exercice interarmées Murex (18 au 23 octobre) qui
comporte la mise à terre aux Iles Marquises (Nuku-Hiva)
du Bataillon de l'Infanterie de Marine de Tahiti.
Il rentre à Brest, au mois de
décembre, via Yorktown.
1977
L'Orage rejoint l'Escadre de
l'Atlantique
Le 1er janvier 1977, à l'issue de
sa dernière mission au profit de la DIRCEN,
l'Orage quitte le commandement organique du CEP pour
être affecté à l'Escadre de l'Atlantique dont il devient
l'un des bâtiments hors rang.
Après 3 mois d'IPER (3 janvier au
1er avril), le bâtiment effectue, du 18 avril au 4 mai,
son premier exercice de groupe au sein de l'Escadre de
l'Atlantique (exercice Subex) avec une escale
à Funchal (avril)
Le 1er juin, le bâtiment quitte
Brest pour une mission en Océan Indien. Il passe
par Toulon (6 au 9 juin) puis le canal de Suez (15 juin)
avant d'arriver à Djibouti le 19 juin où il stationne
jusqu'au 23 juillet (nombreux jours sur rade). Pendant
cette période, un détachement de 2 Super-Frelon de la
flottille 32F sera présent à bord, ainsi que des
éléments des Commandos Trepel et Jaubert. La présence de
l'EDIC 9094 permettra également l'entraînement à
l'enradiage de ce type de bâtiment.
A l'issue de ce séjour à Djibouti,
l'Orage appareille pour l'île Maurice (1er au 7 août)
puis La Réunion (8 au 25 août) où il devient bâtiment de
commandement de l'Amiral commandant les Forces Maritimes
en Océan Indien dont il arbore la marque le 8 août.
Le 25 août a lieu la prise de
commandement du capitaine de frégate Jean REVILLON. Le
lendemain, le TCD appareille de La Réunion pour
les Glorieuses (28 août) puis Mayotte (29 août au 2
septembre), Mombasa (5 au 10 septembre) et Djibouti (15
septembre au 7 octobre).
Portant la marque d'ALINDIEN,
l'Orage effectue des missions de présence avec le
commando Trepel, de transport ou de carénages (dragueur
de mines Etoile Polaire, patrouilleur La Combattante,
citerne,...). Ses escales l'emmèneront ensuite
aux Seychelles (13 au 19 octobre), Karachi (27 octobre
au 5 novembre), Abu Dhabi (13 au 16 novembre) avant de
revenir à Djibouti le 22 novembre.
Il quitte Djibouti pour la
dernière fois le 3 décembre, passe Suez le 8 décembre,
et, après une courte escale à Toulon (13 au 14 décembre)
il arrive à Brest le 19 décembre.
1978
De janvier à mars, le TCD
participe à l'exercice de transport Bandama
Blanc à Abidjan et Dakar (escale en février), puis il
prend part, en Méditerranée, à l'exercice Dawn Patrol (mai).
Le 11 juin, il repart de Brest
pour un nouveau séjour en océan Indien. Il fait escale
à La Pallice (12 au 16 juin), Port Saïd (24 au 25
juin), Djibouti (29 juin au 4 juillet), Mayotte (11 au
13 juillet), puis Juan de Nova (14 au 23 juillet) où il
embarquera le personnel et le matériel d'une compagnie
du 45ème régiment du Génie de l'Air chargée de
construire le terrain d'aviation de l'île.
Le bâtiment effectue ensuite
quelques missions de ravitaillement et de transport. On
notera sa présence à Europa (24 juillet), Mayotte (27 au
31 juillet), La Réunion (3 au 10 août), Mayotte (12 au
15 août), Les Seychelles (18 au 24 août, Djibouti (28
août au 1er septembre), escale au cours de laquelle le
capitaine de frégate Jean LE BARS prendra le
commandement (30 août).
Jusqu'au 25 novembre , le bâtiment
poursuit sa mission en océan Indien et effectue :
les opérations de carénage de la
batellerie de Mayotte (8 septembre au 9 octobre), y
compris le patrouilleur Epée ;
un exercice
interarmées Géranium (17 et 18 octobre) à La Réunion (en
escale du 12 au 18 octobre) ;
diverses missions de transport de
matériel. Il est présent à Mayotte (21 au 22
octobre), Juan de Nova (23 au 28 octobre) et à
nouveau Mayotte (29 au 30 octobre).
L'Orage rejoint Djibouti (5 au 10
novembre) puis, passant par le canal de Suez (14 au 15
novembre) et La Pallice (23 au 24 novembre), il rentre à
Brest le 25 novembre.
Il repart de Brest le 6 décembre,
pour effectuer une mission de transport vers Conakry (14
au 23 décembre), de personnel et de matériel médical, à
l'occasion de la visite du Président de la République
Française, Valéry Giscard d'Estaing, en Guinée.
L'Orage est ainsi un des premiers bâtiments de guerre
français à faire escale à Conakry depuis l'indépendance
de la Guinée.
Sur le chemin du retour, du
matériel roulant, jeeps, camions,... est débarqué
à Dakar le 24 décembre. Le bâtiment est de retour le 30
décembre à Brest.
1979
L'Orage entre en IPER en février.
Cette indisponibilité, qui devrait s'achever le 8 juin,
sera en fait retardée jusqu'au mois de septembre, en
raison de mouvements sociaux dans l'arsenal. Une visite
complète des moteurs principaux est effectuée à
l'occasion de cette IPER.
Le 6 septembre, le capitaine de
frégate Jean-Pierre JOURDAIN de MUIZON prend le
commandement du TCD.
Un homme d'équipage tombe à la mer
le 16 octobre. Il sera repêché aussitôt, sain et sauf.
Du 30 novembre au 23 décembre, transportant les EDIC
9091 et EDIC 9096 du centre amphibie de la Marine et des
éléments du 21ème RIMa, le bâtiment participe à la
manoeuvre franco-sénégalaise N'Djambour II en Casamance.
1980
L'année 1980 débute par une série
d'exercices et de concours divers :
l'exercice Archipel en baie de
Quiberon (21 au 25 janvier) avec le centre amphibie, une
compagnie du 41ème RI puis une compagnie du 2ème RIMa.
Lors de cet exercice, l'abordage d'une bouée du chenal
de la Teignouse, le 21 janvier par mauvais temps,
entraînera une indisponibilité de 9 jours et un passage
au bassin pour changement de 2 pales de l'hélice bâbord
;
la manoeuvre Frégate (21 et 28
avril), dans la région de l'île d'Oléron avec le centre
amphibie, le groupement des fusiliers marins commandos
et 3 régiments de la 11ème division parachutiste (les 24
et 25 seulement) soit environ 1000 hommes ;
quelques concours logistiques et
d'instruction dont la corvette de fin de stage du cours
spécial de l'Ecole Navale du 22 février au 5 mars avec
une escale à Casablanca et un transport au profit de la
DCN entre Brest, Cherbourg, Lorient et Toulon du 10 mars
et 2 avril.
Le 28 mai, l'Orage quitte Brest
pour une mission en Afrique Occidentale. Au cours de
cette mission, il assure le transport de personnel et de
matériel au profit des armées et de la DTCN (Direction
Technique des Constructions Navales). On notera, entre
autre, l'acheminement, entre la Métropole et le golfe de
Guinée, d'une compagnie du 41ème RI et d'un détachement
de 2 Super-Frelon de flottille 33F à Libreville, ainsi
que d'une compagnie du 31ème régiment du génie à Matadi.
Il fait escale à La Pallice (29 au 30 mai), Dakar (5 au
6 juin), à Libreville (12 au 13 juin), Matadi (15 au 19
juin, Victoria (21 au 23 juin), Douala (23 au 27
juin), Matadi (30 juin au 2 juillet), Libreville (4 au 9
juillet), Dakar (15 au 17 juillet), La Pallice (23
juillet). Il est de retour à Brest le 25 juillet.
Le 8 septembre a lieu la prise de
commandement du capitaine de frégate Yvon ROUAULT. Le
même jour, le bâtiment part en direction de la
Polynésie. Il y effectue un séjour de 2 mois sur zone
(la durée du détachement dépassera de près d'un mois les
prévisions initiales en raison de l'indisponibilité du
BDC Trieux).
A l'aller il fait escale à La
Pallice (9 septembre), Dakar (16 et 17 septembre) où il
débarque une citerne à mazout, Fort de France (25 au 27
septembre), puis après Balboa (1er au 3 octobre). Après
l'appareillage, sous le pont des deux Amérique, une
explosion se produit dans une des machines. La nuit du 3
est effectuée au mouillage et le lendemain matin,
l'Orage retourne à quai, mais cette fois ci de l'autre
côté de l'entrée du canal, à la base américaine de Rodman (4
au 9 octobre), qui se trouve juste en face des quais de
la ville de Balboa à Panama côté Pacifique. L'équipage y
"dévalise" le PX (genre de super marché de la base
Américaine), et chacun revient avec sa bate de
base-ball, sa peluche du coyote et de Bip Bip, ... Des
pièces de rechange avait été commandées en France mais
l'envoi de celles-ci est fait par erreur, non pas sur
Balboa au Panama mais Bilbao en Espagne ! Cette mauvaise
destination ayant entraînée des retards, tout l'équipage
profite d'une superbe escale prolongée. Une dernière
halte à Mururoa (20 octobre) et le bâtiment arrive
à Papeete le 23 octobre et y restera jusqu'au 27
octobre.
Il effectue alors plusieurs
missions de ravitaillement entre Papeete (escales du 1er
au 22 novembre, 2 au 4 décembre, 10 au 21 décembre), Fatu
Hiva (25 novembre), Hiva Oa (26 au 29
novembre), Mururoa (escales du 29 au 30 octobre, 6 au 8
décembre, 26 au 28 décembre) et Hao (23 au 25 décembre).
Il embarquera à l'aller la gabarre Tupa à destination de
Mururoa et ramenera du matériel de forage de Mururoa à
Brest.
Du 22 novembre au 2 décembre, le
TCD effectue un exercice Atuona 80 aux îles
Marquises (escale du 25 au 29 novembre) avec les forces
de souveraineté dont le BIMAT, le PR Papenoo,
la Lorientaise, l'EDIC 9082 et une Alouette III de
l'escadrille 12S. Cet exercice permettra de tester la
capacité de transport et de soutien de 500 passagers
dont 230 en bivouac sur lit picot dans la partie
couverte du radier.
1981
Sur le chemin du retour vers la
Métropole, il touche successivement Clipperton (5 au 6
janvier), Acapulco (8 au 12 janvier), Rodman (17
janvier), Port Everglades (23 au 25 janvier), Sunny
Point (27 au 28 janvier) d'où il embarque des munitions
pour Brest, et Dakar (9 février) d'où il embarque 2
vedettes de 15 mètres également pour Brest. Quelques
incidents de pilotage, lors de la traversée du canal de
Panama le 18 janvier, conduiront le commandant à porter
plainte contre la commission du canal.
L'Orage rentre à Brest le 17
février pour y subir une période d'indisponibilité pour
entretien (21 février au 10 mai), plus longue
qu'initialement prévue suite à la découverte d'une fuite
au presse-étoupe ligne d'arbres. A l'issue, le bâtiment
effectue une période d'entraînement et d'exercices qui
comprend l'exercice Pre-Korrigan (18 au 20 mai) avec le
centre amphibie et le 41ème RI. Cet exercice sera mis à
profit pour entraîner les pilotes de l'armée de terre
(Puma, Gazelle et Alouette) à l'appontage. Du 1er au 4
juin, il participe à l'exercice Korrigan avec le BDC Bidassoa,
le centre amphibie (3 EDIC et 4 CTM), la 9ème DIMA, le
3ème régiment d'hélicoptères de combat, le
commando Jaubert et 2 Super-Frelon de la flottille 33F.
Le PC combiné était armé au profit du général commandant
la 9ème DIMA et son Etat-Major.
A partir du 15 juillet, le TCD
effectue une nouvelle mission en océan Indien. Il fait
escale à Lorient (16 juillet), Toulon (21 au 25
juillet), Port Saïd (29 juillet) et arrive à Djibouti le
3 août.
Il quitte Djibouti le 6 août pour
la zone sud et fait escale à La Réunion (14 au 19 août)
et Mayotte (22 août au 1er septembre) où il effectuera
des mouvements de batellerie : EDIC et CTM (Chaland de
Transport de Matériel), coffres et divers matériels
d'ancrage. Le passage à Mayotte est également mis à
profit pour caréner le Bame, le P770 et livrer une barge
à l'administration.
De retour à Djibouti le 9
septembre, le capitaine de frégate Pierre GELEZ prend le
commandement du bâtiment le lendemain. Le transit retour
vers Brest a lieu du 10 au 29 septembre.
Le bâtiment entre en IPER le 1er octobre.
1982
Il en sort le 1er mars, puis
effectue un stage au CEF (Centre d'Entraînement de la
Flotte) du 9 au 19 mars, avant d'entamer une série
d'exercices : Archipel (13 au 16 avril et 10 au 14 mai),
corvette de fin de cours EMF (22 avril au 7
mai), Korrigan (24 au 27 mai), Suroît (4 au 11 juin),
corvette d'été de l'Ecole Navale (17 juin au 8 juillet).
Il effectuera des escales à Cherbourg, Le Havre, à Flensbourg, Bergen, Trondheim.
L'Orage à Beyrouth
L'IE programmée du 12 juillet au
20 septembre à Brest se déroule partie à Toulon (du 15
juillet au 13 août), et partie à Brest (23 septembre au
18 octobre) par suite de la mission au Liban.
En effet, le 9 juillet au soir,
ordre est donné d'appareiller pour Toulon.
L'Orage appareille le 10 à midi, passe par Lorient où il
enradie 2 EDIC, et arrive à Toulon le 15 juillet pour
poursuivre son IE. Le 22 août, il quitte Toulon et
arrive à Beyrouth le 26, pour participer à la
mission Olifant 82 de mise en place de la force
internationale d'interposition destinée à faciliter le
départ des Palestiniens de Beyrouth.
Le TCD débarque un escadron du
RICM de Vannes, puis fait route vers Larnaca le 27 pour
charger du matériel venu de France, ainsi qu'un
détachement de Super-Frelon. De retour à Beyrouth, il
décharge le matériel puis effectue quelques entraînement
hélico jusqu'au 5. Il est en escale à Larnaca (7 au 10
septembre), puis charge du matériel et des troupes
à Beyrouth le 11, qu'il transfère le lendemain par une
spectaculaire noria de Super-Frelon, en 176 rotations, à
bord du porte-avions Foch et du pétrolier
ravitailleur Meuse.
Il appareille le 13 pour Brest. Le
lendemain, ont lieu les massacres des camp de Sabra et
Chatila. L'Orage est de retour à Brest le 23 septembre.
Il repart de Brest le 2 novembre,
pour un tour du monde de 7 mois, qui débute par une
mission de transport vers la Polynésie.
Le 6 novembre, l'Orage devait
faire escale à Punta Delgada. Mais le 5 au soir, après
une journée très calme, une tempête tropicale se lève
brutalement. L'escale est annulée et le bâtiment fuit au
vent arrière jusque dans l'Est de Madère.
L'Orage transportait le BSR Chamois, un remorqueur de
port pour Fort-de-France et un chaland de 300 tonnes qui
cassa ses amarres et qui pu, fort heureusement, être
réarrimé avant l'arrivée à Fort de France (16 au 20
novembre).
Le 22 novembre, un matelot est
débarqué en urgence à Willemstadt (Curaçao) pour une
appendicite aiguë. Tout se termina bien, et il pu être
par la suite rapatrié directement en France. Après le
passage du canal de Panama (Balboa - 24 au 26 novembre),
le TCD fait escale à Acapulco (1er au 5
décembre), Clipperton (7 décembre), Mururoa (15 au 17
décembre), et arrive à Papeete le 19 décembre.
Trois jours après, a lieu la prise
de commandement du capitaine de frégate Olivier MENIOLLE
d'HAUTHUILLE à Papeete.
1983
L'année 1983 débute par un
exercice amphibie Australes 83 à Tubuaï du 6 au 13
janvier, puis quelques missions de transports
inter-insulaires en Polynésie jusqu'au 23 janvier, date
à laquelle le TCD quitte Papeete pour Nouméa où il fait
escale du 1er au 3 février.
Il rentrera à Brest en longeant
les côtes australiennes, s'arrêtant à Jakarta (15 au 19
février), puis en passant par l'océan Indien, il arrive
à La Réunion le 28 février. De là, il part aux îles
Glorieuses, à Mayotte, aux Seychelles (29 mars au 2
avril), à l'île Maurice (5 au 6 avril), revient à La
Réunion qu'il quitte le 10 avril. Après une dernière et
longue escale à Djibouti (18 avril au 13 mai), il
passe Suez le 17 mai pour être de retour à Brest le 28
mai.
L'Orage entre en IPER le 22 août.
Il en sort le 15 janvier 1984.
1984
Une année qui commence par un
mouillage à Groix (19 janvier), entre La Pallice (18
janvier) et Larnaka (28 janvier). Arrivé en zone Liban,
le TCD participe à la mission Olifant XIX (avec Diodon
V) du 27 janvier au 1er mars qui comprendra
l'opération Anaconda (renforcement de la FINUL - Force
d'Interposition des Nations-Unis au Liban) au sud de Tyr
les 4 et 5 février.
Sur le chemin du retour, le 8
mars, un hélicoptère de l'Orage effectue
l'hélitreuillage et le transport en Espagne, au large du
cap Finisterre, du capitaine du cargo
yougoslave Kumanovo. Le 9 mars le TCD mouille à Groix
Il repart alors en Polynésie le 23
mars pour y effectuer tout d'abord une mission de
transport entre la Métropole et Papeete où il arrive le
2 mai, via Fort de France, Colon (Panama - au
mouillage), Hao (25 au 26 avril), puis d'autres missions
de transport en Polynésie interinsulaire. Il participe
au soutien des expérimentations nuclaires à Mururoa en
mai et juin.
Pendant le commandement du
CF MENIOLLE d'HAUTHUILLE, les escales suivantes furent
également effectuées (dates inconnues) : Nouméa, Iles
Glorieuses, Dzaoudzi, Moorea et Iles Gambiers (plusieurs
mouillages), Raietea, Bora-Bora, Larnaca (Chypre).
Anecdote amusante : lors de
l'escale à Bora-Bora le commandant avait ouvert le
radier aux membres du Club Med local pour qu'il y jouent
au volley, en échange de l'accès au Club pour
l'équipage.
Le capitaine de
frégate Jean-François LE ROUX prend le commandement du
bâtiment le 22 juin. Le TCD sera en IA jusquau 4
septembre. Il effectue à l'issue quelques missions
à Mururoa et Hao, puis quitte à Papeete, pour rentrer à
Brest en passant par Clipperton où il effectue la remise
en état de la station météo (16
septembre), Panama et Fort de France. Pendant le transit
retour, la Combattante est enradiée en vue de son
carénage en France avant sa mise à la disposition de la
Gendarmerie Maritime. Le TCD arrive à Brest le 10
octobre.
L'année 1984 se termine par une
mission de transport à Cherbourg puis au Havre (5 au 7
novembre) puis une mission Comoe 84 en Côte d'Ivoire (8
novembre au 16 décembre) avec escales à Groix et La
Pallice pour embarquement de matériel,
puis Abidjan (présence du Chef d'Etat Major des Armées,
le général Lacaze) et Dakar au mouillage.
1985
Les 25 et 26 février,
l'Orage transporte la coque de l'ex dragueur de mines
la Malouine vers la zone de tir où elle sera coulée (25
février) - Témoignage : ICI (word).
Le bâtiment prend part, au cours
de l'année 1985, à 4 exercices Archipel (4 au 7 mars, 18
au 22 mars, 21 au 25 octobre, 28 au 31 octobre),
effectue une mission de transport à Cherbourg (4 au 6
avril) puis repart au Liban pour participer à la
mission Messidor (9 avril au 7 mai). Il s'agissait de
livrer 2 EDIC neufs à la Marine libanaise et de
récupérer un EDIC prêté à cette Marine. En raison de la
situation tendue (prises d'otages Kaufmann,...) la
mission est maintenue mais le bâtiment est prolongé sur
zone avec escales à Larnaka et Héraklion.
Le TCD participera également aux
exercices Skreo (13 au 15 mai) et Farfadet (4 au 6 juin)
et au soutien du sous-marin Bévéziers lors de l'escale
à Cadix (12 au 17 juin).
A noter, lors d'une mission de
qualification à l'appontage de régiments de l'ALAT, le
bâtiment battra le record d'appontages en une journée :
800 !
Une délégation d'anciens marins de
Limoges (ville marraine) embarque le 20 juin lors du
trajet Lorient-Brest.
Les capacités du TCD seront
également appréciées lors de l'expérimentation Protecmar
VI (exercice de lutte anti-pollution) du 23 au 27
septembre, l'Orage servant de bâtiment de commandement,
de porte-hélicoptères et d'hôtel pour les nombreux
ingénieurs et techniciens. Le 26 septembre, un
hélicoptère effectuera l'évacuation sanitaire d'un
blessé grave du chalutier espagnol Virgen Nuevo del
Coro.
Le 16 octobre, un jeune matelot
(un VSL Patissier) tombé à la mer sera récupéré dans le
goulet.
Une délégation du bâtiment défile
le 11 novembre à Limoges. Dans l'après midi, le
commandant déposait une gerbe à Oradour sur Glane.
Le TCD entre en IPER le 13
novembre.
1986
Le capitaine de frégate François
CLUZEL prend le commandement le 12 décembre 1985.
L' IPER de l'Orage se termine le
12 mai à Brest. A l'issue d'un stage au Centre
d'Entraînement de la Flotte (6 au 10 avril), le bâtiment
enchaîne l'exercice Archipel (26 au 29 mai), une sortie
au profit de l'ALAT et des commandos (2 au 6 juin) et
l'exercice Korrigan 86 (9 au 13 juin). Les relations
avec Limoges, ville marraine du TCD, sont toujours aussi
suivies : le 1er juin, l'Orage accueillait une centaine
de personnes représentatives de la région.
L'Orage quitte Brest le 26 août
pour un tour de monde de 6 mois. Il passe par le canal
de Suez (5 septembre), Djibouti (11 au 24
septembre), Mayotte (30 septembre au 5 octobre), La
Réunion (8 octobre), Bali (22 octobre), Nouméa (4
novembre) et arrive à Tahiti le 16 novembre. De Tahiti,
il repart le 20 novembre pour effectuer une première
mission de ravitaillement vers Mururoa (23 novembre)
et Bora-Bora (29 novembre). Il rentre à Tahiti le 1er
décembre et repart le 16 décembre pour une seconde
mission qui l'emmène cette fois à Hao, Bora-Bora et Rangiroa (retour
à Tahiti le 29 décembre).
1987
La mission de soutien dans le
Pacifique est prolongée du 29 décembre 1986 au 15
janvier 1987 pour acheminer à Futuna (9 janvier) près
d'un millier de tonnes de matériaux et d'engins divers
en vue de la reconstruction des villages ravagés par le
cyclone Raja.
Le TCD quitte
définitivement Tahiti le 19 janvier, et rentre en
Métropole via Balboa (Panama - 2 février) et Fort de
France (7 février).
De retour à Brest le 19 février.
l'Orage appareille de nouveau le 29 mars pour Toulon, où
il arrive le 3 avril et d'où il participe aux exercices
inter-alliés et OTAN Dragon-Hammer (1er au 9 mai)
et French Phiblex (11 au 16 mai). Il quitte Toulon le 21
mai et rentre à Brest le 26 mai.
Il effectue alors une série
d'exercices amphibies nationaux et interalliés en
Méditerranée : Elemex (27 au 29 avril, Sampan (18 au 21
mai), Bathya (1er au 3 juin) suivie de la répétition et
de l'exécution de l'exercice national Korrigan 87 (9 au
12 juin) sur les côtes du Morbihan.
Le capitaine de frégate Bernard
LABIT prend le commandement le 17 juin 1987.
Au mois de septembre, une
vingtaine de personnalités du monde de la pêche
(syndics, maires, administrateurs des Affaires
maritimes) de la Baie de Quiberon et Belle Ile, zone
très fréquentée par les TCD et le groupement amphibie,
ont été invitées sur l'Orage pour un déjeuner et une
journée de démonstrations amphibies.
Après une escale à Gijon (18 au 22
septembre), débute alors une période soutenue de
concours amphibies sur les côtes atlantiques :
exercice Archipel avec le 9ème DIMA (12 au 15 octobre)
et escales à Montoir (Saint-Nazaire - 13 octobre)
puis Bordeaux (22 au 26 octobre),
exercices Richelieu (27 au 30 octobre) et Covanguer (29
novembre au 3 décembre) avec les fusiliers et commandos
Marine, sortie Morgane avec l'Escadre de l'Atlantique,
entraînement à l'appontage au profit de la 4ème division
aéromobile (6 au 9 octobre, 24 au 27 novembre, 1er au 2
décembre)
1988
L'IPER permet de resserrer des
liens avec la ville marraine. La PMM de Limoges est
accueillie au mois de février et, en mars, une
délégation du bâtiment conduite par le commandant, est
invitée par la municipalité de Limoges et l'association
locale d'anciens marins.
Le 5 mai, l'Orage appareille de
Brest pour une mission de transport en océan Indien de 3
mois. Cette mission débute, à l'issue d'une escale à
Toulon (13 au 15 mai) et de l'exercice Farfadet (15 au
18 mai), par le convoyage d'un EDIC vers Djibouti, via
Rhodes (27 au 30 mai), Larnaca (31 mai) et Port Saïd
(1er juin). Arrivé à Djibouti le 6 juin, il repart le 12
juin vers Dzaoudzi (Mayotte - 18 au 20 juin),
Port-des-Galets (La Réunion - 23 au 30 juin). Le moment
fort restera le débarquement de 1200 tonnes de matériel
aux îles Glorieuses (2 au 7 juillet) pour participer à
la construction de la nouvelle piste d'aviation.
Il rentre à Brest le 10 août en
passant par Dzaoudzi (8 au 11 juillet), Mombasa (13 au
18 juillet), Djibouti (23 au 25 juillet, Héraklion (1er
au 2 août), Toulon (5 août).
Le bâtiment entame à l'automne une
période d'entraînement et de concours amphibies en
Atlantique : exercice Archipel avec le 9ème DIMA (11 au
15 et 17 au 19 octobre), exercices Mazarin (19 au 21
octobre) et Tacotac (5 au 10 décembre) avec les
fusiliers et commandos Marine embarqués à La Pallice (3
novembre), entraînement à l'appontage au profit de la
4ème division aéromobile (24 au 19 octobre et 1er au 2
décembre).
Du 2 au 30 novembre, il participe
à l'exercice franco-sénégalais N'Djambour V et fait
escale à Dakar (10 au 13 novembre et 16 novembre au 21
décembre) puis La Pallice (29 novembre).
Le 13 décembre 1988, le capitaine
de frégate François PANSART prend le commandement de
l'Orage.
1989
L'Orage effectue quelques
exercices au profit de la FAR (Force d'Action Rapide) en
Méditerranée : Goélette 120 (28 février au 2 mars)
précédé d'une escale à Civitavecchia (Rome - 17 au 21
février), Goélette 123 (13 au 17 mars), Sampan (20 au 23
mars).
Du 17 avril au 5 mai, il effectue
un stage au Centre d'Entraînement de la Flotte suivi de
l'exercice national Korrigan (16 au 21 mai).
Puis il participe à l'exercice
franco-gabonnais Franceville 89 du 17 juin au 29
juillet, avec escales à Dakar (24 juin), Libreville (2
au 3 juillet et 10 juillet), Abidjan (13 au 17 juillet).
Le Chef d'Etat-Major de la Marine Gabonaise est
accueilli à bord pendant une semaine lors de l'exercice
Franceville. Lors de l'escale d'Abidjan, des vivres et
une assistance médicale ont été offertes à l'expédition
circumafricaine Pount. De plus, à l'occasion d'une
manifestation officielle le 14 juillet, le commandant
est décoré de la Légion d'Honneur.
Il effectue la mission Capselle
(protection d'une éventuelle évacuation des
ressortissants au large du Liban), qui sera suivie de la
mission Orque où il sera détaché en Méditerranée
Orientale du 19 août 1989 au 22 janvier 1990. Des
détachements des commandos de Montfort et de Penfentenyo
seront présent à bord durant plus de 2 mois.
Le bâtiment fera escale à Rhodes
(20 au 28 septembre) et Antalya (11 au 17 octobre). Ce
déploiement en Méditerranée aura également induit 75
jours au mouillage à Toulon, et 40 jours à Larnaca
(Chypre). Lors des escales de Rhodes et Antalya, des
goûters seront offerts au profit des orphelins. A
l'occasion des fêtes de Noël, à Larnaka, des vivres sont
cédées par l'équipage à une communauté religieuse.
1990
L'IPER de 1990 (5 mars au 1er
juin) est mis à profit pour recevoir une importante
délégation de Limoges, 31 lycéens ainsi que des
représentants d'association d'anciens marins (28 au 31
mai).
Le 13 juin, l'Amiral commandant
l'Escadre de l'Atlantique fait reconnaître le capitaine
de frégate Gérard CAVELIER, comme commandant le TCD
Orage. Un commandement qui commence en fanfare, par la
participation de l'équipage du TCD au défilé militaire
du 14 juillet sur les Champs Elysées à Paris.
Quelques jours après, le bâtiment
appareille de Brest le 23 juillet vers l'Afrique dans le
cadre de la mission de présence Corymbe 90 qui devait
initialement durer 3 mois. Mais, après une escale à
Dakar (31 juillet au 3 août) et l'exercice
franco-sénégalais Sine Saloum, le 19 août, la mission
est interrompue et cède la pas à l'urgence d'évacuer
l'Ambassadeur de France au Libéria.
Le TCD tourne alors le dos à
l'Afrique afin de rallier Toulon rapidement. Il
participe à l'exercice Forban avec les légionnaires du
2ème REP en Corse du 19 au 21 septembre.
En octobre, après l'invasion du
Koweit par l'Irak, l'Orage prend part à la montée en
puissance des forces alliées dans le Golfe et participe
alors à la noria des transports logistiques vers Yanbu
(escales du 11 au 12 octobre et 28 novembre) et Djibouti
(15 au 17 octobre et 1er au 3 décembre), dans le cadre
de l'opération Daguet (4 au 30 octobre et 20 novembre au
14 décembre). C'est à cette occasion qu'il effectuera
peut être l'escale la plus brève de son histoire à Yanbu
: 2h50 !
Le bâtiment est de retour à Brest
le 20 décembre.
1991
A l'issue d'une période de PEI,
l'Orage quitte Brest le 21 mars, passe par Yanbu (1er
avril) et Djibouti (4 au 5 avril) pour enradier La
Boudeuse et la transporter à Toulon (15 avril).
Il repart ensuite le 2 mai pour
une mission Corymbe 91 et fait escale à Dakar (23 avril
au 1er mai et 3 au 4 mai) pour y assurer le soutien du
SNLE Le Redoutable (16 avril au 2 mai). Cette mission
Jubarte, censée être des plus confidentielles,
surprendra l'Etat-Major et l'équipage en paraissant dans
la presse sous la mention ''Insolite''. Lors de l'escale
à Dakar, une mission humanitaire au profit de civils
sénégalais dans la région du Khelkom sera menée par des
Super-Frelon de la 33F embarqués à bord de l'Orage.
La mission Corymbe se prolonge
jusqu'au 12 juin, et comprend un exercice
franco-sénégalais Sine Saloum ainsi que des escales à
Lagos (Nigéria - 10 au 14 mai), Libreville (Port Owendo
- 17 au 20 mai), Abidjan (23 au 28 mai), Dakar (3 au 5
juin). Le patrouilleur béninois Le Patriote sera
rapatrié dans le radier de l'Orage d'Abidjan vers
Loctudy.
Le TCD est alors rappelé à Toulon
et inclus dans la mission Libage de redéploiement du
dispositif français à la frontière turco-irakienne du 13
juin au 5 juillet, avec une escale à Iskenderun (18 au
30 juin).
Après une mission de transport de
matériel du 519ème Régiment du Train de Toulon à La
Rochelle (11 au 16 juillet), un stage CEF en Atlantique
(16 septembre au 11 octobre) et une campagne d'appontage
de la 4ème DAM de l'ALAT en Méditerranée (26 au 28
septembre), l'Orage appareille le 4 novembre vers les
Caraïbes pour une mission Pauline, de protection des
ressortissants français, liée à la dégradation de la
situation à Haïti. Il fait escale à Fort de France (16
au 17 novembre) puis Roosevelt Roads (9 au 10 novembre
et 20 novembre). Le bâtiment est de retour à Brest le 22
décembre.
Le 23 décembre, l'Amiral Préfet
Maritime et Commandant en Chef pour l'Atlantique (CECLANT)
fait reconnaître le capitaine de frégate Yannick
KERAUTRET comme nouveau commandant.
1992
Deux campagnes d'appontages au
profit de la 4ème DAM de l'ALAT seront effectuées en
Atlantique du 18 au 21 et 25 au 27 février.
Du 21 mars au 16 avril, dans le
cadre de l'opération Amarante, le TCD réalise
l'acheminement du premier contingent français de casques
bleus de Toulon (26 au 31 mars) à Rijeka (Croatie - 4 au
5 avril) puis Augusta (7 au 9 avril). Le départ de
Toulon se déroule avec à bord le ministre de la Défense
Monsieur Pierre Joxe, le ministre de la mer Monsieur Le
Drian, le Chef d'Etat Major des Armées, le Chef d'Etat
Major des armées, l'amiral Lanxade (Chef d'Etat Major
des Armées - CEMA (1991-95), puis Ambassadeur de France
en Tunisie.), et le général Cot, commandant la 1ère
armée. Anecdote amusante, la démission du gouvernement
s'est effectuée alors que le ministre était à bord
(ministre en franchissant la coupée, ex-ministre en
quittant le bord par Super-Frelon)
Puis entre deux autres escales à
Toulon (9 au 12 et 18 au 21 juin), il participe à
l'exercice Farfadet (12 au 18 juin) avec mouillages à
Sète (15 et 17 juin) et Port-Vendres (15, 16 et 17
juin), avant d'effectuer un transport opérationnel
(l'acheminement à Mayotte d'une vedette de transport
achetée aux chantiers Pirion par la communauté
territoriale de Mayotte) qui le conduit dans le sud de
l'océan Indien du 21 juin au 22 août. Il fait alors
escale à Djibouti (1er au 4 juillet), Mayotte (...), La
Réunion (où il achemine des véhicules et du matériel de
l'armée de Terre déclassés), Mayotte (où il récupère un
petit remorqueur et autres vedettes pour les ramener en
Métropole), Mombasa (27 au 31 juillet), Djibouti (4 au 6
août - où il enradie l'EDIC L9052), Alexandrie (12 au 15
août).
Le 1er juin l'Orage passe sous
commandement organique d'ALFAN conformément aux
dispositions du plan Optimar 95..
L'IPER, qui sera la dernière à
Brest, commence le 21 septembre et dure 5 mois, avec un
long séjour au bassin (25 novembre au 3 février 1993).
1993
La fin de l'IPER, est fixée au 19
février. Pendant cette période, ont été réalisées : une
visite totale des moteurs de propulsion, de 2 groupes
electrogènes, une vérification et remise en état des
organes vitaux (grues, porte, ballast,...) et
l'installation d'un système de défense Simbad. Une
modification importante a également été réalisée : la
transformation de 2 soutes gazole en TR5 (kérozène pour
hélicoptères) qui a permis d'accroître considérablement
les capacités en carburéacteur, en raison du
développement indéniable de l'hélitransport.
L'IPER permet en outre de renouer
des liens avec la ville marraine. Une délégation du
bâtiment est reçue, fin janvier, à Limoges et à
Saint-Junien pendant 2 jours, à l'occasion de la
assemblée annuelle de l'association La Frégate des
anciens marins. Cette cérémonies était placée sous la
présidence du CA (2S) NOURRY. La visite de l'Orage, qui
a été largement rapporté dans la presse, a donné lieu à
de nombreux échanges de cadeaux.
Après un court stage de remise en
condition (1er au 9 mars), l'Orage quitte Brest le 15
mars afin d'embarquer à Toulon (20 au 23 mars) plus de
250 passagers, pour la plupart parachutistes de la 11ème
DP, puis rejoint l'océan Indien, en remplacement de la
Foudre, pour participer à l'entraînement majeur, Golfe
93.
Il fait escale à Djibouti (2 au 5
avril), puis Wudam (10 au 11 avril) dans le cadre de
l'exercice franco-omanais Tortue de mer (10 au 19 avril)
avec mouillage à Ras Al Madrakah, Mascatte (19 au 22
avril), Karachi (26 au 29 avril), Dubaï (2 au 8 mai),
Doha (11 au 12 mai), Ash Shuwaik (13 au 17 et 18 au 23
mai) dans le cadre de l'exercice franco-koweiti Perles
de l'Ouest (15 au 21 mai), Doha (24 au 25 et 27 au 30
mai) dans le cadre de l'exercice franco-qatari Pêcheur
de Perles (24 au 29 mai). Le 4 juin, le TCD participe au
recueil par embarcations pneumatiques de 20 passagers
d'un boutre en perdition dans le golfe d'Aden et à leur
transfert sur le cargo indien Otava.
Ces 3 mois de navigation de groupe
furent ponctués de manoeuvres amphibies, de nombreuses
mises en oeuvre d'hélicoptères (5 à bord), de chenalages
délicats mais aussi d'exercices inhabituels pour un TCD
(évolutions, ravitaillement à la mer). Il est de retour
à Brest le 26 juin, via Djibouti (5 au 7 juin) Suez (11
au 12 juin) et Toulon (17 au 20 juin).
Le capitaine de frégate Olivier
AUBRUN prend le commandement du TCD le 13 juillet 1993.
Le 4 septembre, l'Orage rallie
définitivement Toulon, nouveau port base. Une inspection
du Chef d'Etat-Major de la Marine a lieu peu de temps
après, le 29 septembre.
Le conflit en ex-Yougoslavie
marquera cette période. Une première mission Balbuzard
aura lieu du 9 octobre au 6 décembre. Son but est
d'assurer la sécurité des éléments français de la
FORPRONU engagés en ex-Yougoslavie et faciliter
l'éventuel désengagement des forces à terre. Le bâtiment
effectuera plusieurs escales en Italie : Ancône (19 au
22 octobre), Venise (27 octobre au 2 novembre), Trieste
(10 au 15 novembre), Ancône (22 au 25 novembre), Trieste
(1er au 6 décembre).
1994
Une deuxième mission Balbuzard a
lieu du 12 février au 31 mars, ponctuée à nouveau, d'une
série d'escales en Italie : Ancône (16 au 18 février),
Venise (23 février au 1er mars), Ancône (10 au 14 mars),
Trieste (19 au 24 mars). Pendant ces 2 missions
Balbuzard, le commandant de l'Orage assurera les
fonctions de CTG (Commanding Task Group) de l'ensemble
des bâtiments français présents sur zone.
Le bâtiment participe ensuite à
divers exercices et entraînements : interarmés au profit
de la 4ème DAM (19 au 20 avril et 25 au 26 mai) avec
escales à Rota (28 au 30 avril) et Palma de Majorque (4
au 5 mai), et interalliés Resolute Response et Dynamic
Impact (26 avril au 18 mai). Il effectuera également des
tirs Simbad au CEM les 18 et 21 avril.
Le 14 août, l'Orage participe à la
revue navale, point fort des cérémonies qui marquent la
commémoration du cinquantième anniversaire du
débarquement des troupes alliées en Provence, puis
mouille à Cavalaire (14 au 16 août). Cette revue navale
aura été l'occasion de fortifier les liens qui unissent
le TCD à Limoges en assurant l'embarquement pendant 4
jours d'élèves, d'anciens marins et d'élus de la région
de Limoges.
Oubliant quelques temps l'ex
Yougoslavie, l'Orage part pour une mission de transport
logistique dans le Pacifique.
Le bâtiment passe par Brest (1er
au 2 septembre), Ponta Delgada (6 au 7 septembre), Les
Saintes (14 septembre), Fort de France (15 au 19
septembre), Carthagène (Colombie - 23 au 27 septembre),
Balboa (Panama - 29 septembre), l'Ile de Pâques (30 au
31 octobre). Il arrive en Polynésie française à Faaïte
(11 octobre) puis Papeete (12 au 22 octobre). A Balboa,
l'équipage participe aux cérémonies liées à la
commémoration de la disparition de Ferdinand de Lesseps
en présence du Président de la République du Panama.
Il revient par Balboa (9 au 14
novembre), Cayenne (21 au 23 novembre) où il dépose du
matériel, embarqué à Papeete et nécessaire au
développement de la nouvelle base navale de Degrad des
Cannes en Guyane - (L'orage a bien fait escale en
Guyane, mais pas à Cayenne dont le port est envasé, ni
au port de commerce de Dégrad-des Cannes. il est resté
au mouillage au large de l'Ilet La Mère. Il a déradié l'Edic
9074 qui était affecté en Guyane " - Source - Période
avec réception au REI (légion étrangère). Hébergement
pour une nuit compte tenu de l'impossibilité de rentrer
à bord (dégradation météo) pour environ 40 à 50
personnes.), Dakar (1er au 4 décembre), Santa Cruz de
Tenerife (7 au 9 décembre) et Brest (14 au 16 décembre).
1995
Le 17 janvier, le capitaine de
frégate Olivier BENISTAN prend le commandement du TCD.
Du 30 janvier au 1er mars, le
bâtiment est en alerte Balbuzard, puis effectue une
campagne d'appontage au profit de la 4ème DAM (8 au 10
mars) suivie d'une escale à La Pallice (11 au 13 mars).
Il enchaîne par l'exercice Archipel 95 (13 au 21 mars)
avec une escale à Saint-Nazaire (16 au 18 mars), La
Pallice (19 au 23 mars) et Brest (24 au 27 mars).
Le 3 avril, le bâtiment entre en
pré-IPER, il restera à quai jusqu'au 25 octobre, dont
une partie au bassin (25 avril au 11 septembre).
Au cours de cette IPER, les
moteurs de propulsion et le réducteur bénéficient d'une
visite de 5000 h. La ligne d'arbres est, quant à elle,
également visitée et ses tronçons sont entièrement
déposés. Les coussinets en gaïac sont remplacés par du
Railko.
On notera des modifications au
niveau Armes/Equipements avec le remplacement des 1226
par 2 radars Racal Decca DRBN34 et la mise en place de 2
affûts Simbad. L'IPER 95 a également été marquée par le
débarquement des 2 canons de 40mm et la mise en place de
l'installation dite 3A : canons de 30mm en remplacement
des 40mm, adjonction d'un abri CDV (Chef De Veille) au
dessus de l'abri de navigation et pose de viseurs
optroniques.
Les essais après IPER se déroulent
du 25 octobre au 22 novembre et le bâtiment effectue un
stage de remise en condition (22 novembre au 1er
décembre), puis il est en IA du 8 au 22 décembre.
Du 22 décembre au 31 janvier 1996,
le bâtiment reprend l'alerte Balbuzard.
1996
Après une première escale en
Méditerranée à Livourne (22 au 25 janvier), l'Orage part
en Atlantique pour participer à l'exercice Archipel 96
(5 au 16 février). Il fait escale à Brest (4 au 5
février) et La Pallice (8 au 12 et 14 au 15 février).
Lors de l'escale à La Pallice, une délégation d'une
quarantaine de Limougeauds, composée de membres de la
municipalité et d'anciens marins de l'association La
Frégate est reçue à bord. L'exercice Archipel se conclut
par un tir Mistral au CEM (16 février). L'Orage fait une
dernière halte à Brest (16 au 18 février) avant de
repartir sur Toulon.
Du 4 mars au 8 avril et du 25
avril au 9 mai, le bâtiment est en alerte Salamandre.
Puis il effectue l'exercice N'Gounie
96 (10 au 20 mai) avec escale à Dakar (18 au 21 mai),
suivi de la mission Almandin II (21 mai au 2 juillet)
avec une longue escale à Libreville (Owendo - 27 mai au
14 juin) et un retour à Dakar (21 au 24 juin)
Le 19 juillet, le capitaine de
frégate Henry FOURMY prend le commandement du TCD
L'Orage prend l'alerte Salamandre
le 9 septembre, il ne la quittera que 9 mois plus tard,
le 5 mai 1997. Puis il participe aux exercices Tarpon
(12 septembre) et Dynamic Mix (17 septembre au 7
octobre), avec une escale à Carthagène (Espagne - 19 au
21 septembre).
Il effectue une campagne
d'appontages DAOS (9 au 10 octobre) avant d'enchaîner
sur l'exercice franco-tunisien Kroumirie 96 (17 octobre
au 5 novembre) avec plusieurs escales à Bizerte (18 au
20 octobre, 26 octobre et 3 au 4 novembre) et 2 autres
campagnes d'appontages au profit de la 4ème DAM (12 au
14 novembre et 25 novembre au 1er décembre)
Clôturant les activités de
l'année, le Téléthon 96 a été l'occasion d'accueillir à
bord, du 27 au 28 novembre, un jeune enfant myopathe
qui, accompagné de son père et de l'acteur Bernard
Giraudeau, a pu découvrir la vie à bord d'un bâtiment de
la Marine
1997
L'Orage participe aux exercices
amphibies Exphib (21 au 23 janvier et 10 au 14 mars)
avant de rentrer en IE (27 janvier au 7 mars). Du 7 au 9
mars, une délégation du bâtiment est accueillie à
Limoges, ville marraine. Cette délégation fait l'objet
d'un accueil très chaleureux de la part du député-maire
de Limoges et du président de l'association des anciens
marins de la ville.
A l'issue de 2 campagnes
d'appontages au profit du 4ème DAM (17 au 21 mars, 24 au
28 mars), il effectue la mission Alba (11 au 24 avril).
La fin de l'alerte Salamandre a lieu le 5 mai.
Puis, quittant Toulon le 23 mai,
il part pour une mission de transport en océan Indien.
Il fait alors escale à Djibouti (4 au 7 juin), La
Réunion (16 au 24 juin), Antsiranana (Madagascar - 27
juin au 2 juillet), Mayotte (4 au 9 juillet) et Djibouti
(16 au 19 juillet). Il est de retour à Toulon le 29
juillet.
Il participe alors à l'exercice
Fanfar 97 (25 septembre au 7 octobre), suivi d'une
campagne d'appontages DAOS (8 au 9 octobre).
Il reprend l'alerte Salamandre du
7 novembre au 15 décembre. Pendant cette période, il
effectuera 2 campagnes d'appontages au profit du 4ème
DAM (24 au 26 novembre et 3 au 5 décembre) entrecoupées
d'une escale à La Goulette (Tunisie - 28 novembre au 1er
décembre)
1998
Le 8 janvier 1998, le capitaine de
frégate Claude BONO prend le commandement du bâtiment.
L'Orage entame alors une mission Corymbe (8 janvier au
16 avril) qui le mènera à Dakar (16 au 19 janvier),
Cotonou (25 janvier), Abidjan (27 janvier au 3 février
et 6 au 9 février), Lomé (10 au 12 février), Abidjan (13
au 14 et 26 au 27 février), Libreville (2 au 5 et 6 au
12 mars), Dakar (19 au 22 mars), Libreville (28 mars au
1er avril), Dakar (8 avril). Au cours de cette mission,
l'Orage effectuera le rapatriement d'un contingent
béninois de l'ECOMOG de Monravia.
De retour en Métropole, il
participe à plusieurs exercice interarmées : Corsica (20
au 25 avril), Esterel (27 au 29 avril), Eole (3 au 12
juin), entrecoupés par une campagne d'appontage de la
4ème DAM (25 au 28 mai) avec une escale à Ajaccio (27
mai). Il prend l'alerte Iroko (19 au 26 août), effectue
un tir Mistral (16 septembre) suivi d'une escale à La
Spezzia (18 au 21 septembre)
La 15ème IPER commence en octobre
1998 et se prolonge jusqu'en février 1999 avec un
passage au bassin du 6 novembre 1998 au 2 février 1999.
1999
Privé d'activité à la mer pour
raison d'entretien de longue durée, le TCD Orage a
profité de cette indisponibilité pour renouer les liens
qui l'unissent à sa ville marraine, Limoges, ainsi qu'à
ses anciens marins. Une délégation de la capitale du
Limousin ainsi qu'une importante représentation de «La
Frégate», l'association des anciens marins de Limoges,
ont été reçues par l'Orage les 21 et 22 janvier à
Toulon.
A l'issue de l'IPER, le bâtiment
effectue un stage de remise en condition (15 au 26 mars)
avant de participer au cours de l'année 1999 à 3
missions de transport opérationnel d'éléments français,
entre le territoire national et les Balkans.
Du 1er au 11 avril, les armées
achemine près de 600 tonnes de fret humanitaire dans le
cadre de l'opération Trident humanitaire, destinée à
venir en aide aux réfugiés kosovars. Le TCD Orage
participe à l'opération. Le bâtiment, parti de Toulon le
9 avril, arrive dans le port de Dürres (12 avril), en
Albanie. Il va permettre de doubler la capacité du
transport héliporté et la mobilité de l'ensemble du
détachement : 110 véhicules supplémentaires sont
débarqués, ainsi qu'un détachement de 120 cavaliers du
1er régiment de Hussards Parachutistes de Tarbes et de
80 hommes de la Sécurité civile.
L'Orage effectue une 2ème mission
Trident (11 au 27 juin) de transport du deuxième échelon
de la force d'interposition au Kosovo, avec une escale à
Thessalonique (16 au 23 juin).
Parti de Toulon, le 11 août pour
une 3ème mission Trident (Allied Harbour), le TCD Orage
arrive dans le port de Durrës (14 août), après trois
jours d'une calme traversée. L'embarquement des cinq
régiments stationnés en Albanie, dont 250 hommes du
contingent français de l'Afor, depuis près de 4 mois,
s'effectue avec rapidité. Le TCD Orage reprend la mer en
fin d'après midi. Le 17 août, un incendie se déclenche
au compartiment auxiliaires bâbord. Il sera rapidement
maîtrisé.
Le 3 septembre, le capitaine de
frégate Emmanuel DE OLIVEIRA prend le commandement du
bâtiment.
Un mois plus tard débute une
mission en océan Indien (1er octobre au 5 décembre).
L'Orage fait escale à Port-Saïd (6 au 8 octobre),
Djibouti (12 au 14 octobre), Wudam (Oman - 19 octobre),
Masirah (Oman - 20 au 22 octobre), Mascate (Oman - 27 au
31 octobre). Le soir du 1er novembre, après avoir quitté
Al Jubail en Arabie Saoudite, le Var et le Nivôse ont
rejoint l'Orage qui venait de Mascate. Cette rencontre a
été l'occasion d'effectuer un ravitaillement en
carburant avant de faire une escale commune à Doha (2 au
6 novembre), capitale du Qatar. La mission se poursuit
par des escales à Koweit City (7 au 8 novembre), Jebel
Dhana (E.A.U. - 10 novembre), Dubaï (11 au 14 novembre),
Djibouti (19 au 21 novembre) Eilat (25 au 28 novembre)et
Suez (29 au 30 novembre), pour un retour à Toulon le 5
décembre.
2000
Il accomplit la mission Corymbe 51
à l'occasion des élections présidentielles sénégalaises
(7 février au 31 mars) au cours de laquelle il fera
escale à Mindelo (Cap Vert - 17 au 23 février) et Praia
(Cap Vert - 6 au 11 mars).
En mai, il effectue l'exercice
Dynamic Mix (18 au 31 mai) avec escale à Cagliari (20
mai), suivi d'une mise en alerte opérationnelle suite
aux évènements au Liban.
Après une dernière campagne d'hélipontages
(19 au 23 juin) et des permissions d'été , c'est à
l'occasion des élections présidentielles ivoiriennes
qu'il repart en mission Corymbe 54 en Afrique (10 août
au 24 novembre). Il fait escale à Dakar (18 au 23 août),
Libreville (29 août au 8 septembre), Dakar (15 septembre
au 3 octobre), Cotonou (13 au 20 octobre), Douala (4 au
9 novembre). Il fait un dernier passage à Dakar (16 au
17 novembre) avant de repartir vers Toulon où il arrive
le 24 novembre.
Le 14 décembre, le capitaine de
frégate Jean-Nicolas Gauthier prend le commandement du
bâtiment.
2001
Le 26 janvier à Toulon, 360
véhicules dont 100 blindés, une vingtaine d'hélicoptères
et 1400 hommes du groupement interarmées embarqué (GIE)
embarquent à bord des TCD Siroco, Foudre, Orage et
Ouragan. Aux cotés de la composante de force amphibie
sont déployés les frégates Suffren, Jean de Vienne et
Surcouf, les commandos Marine, un groupe de plongeurs
démineurs, deux CMT, des appareils de l'Aviation navale
et de l'armée de l'Air, ainsi qu'un détachement de 250
hommes du commandement des opérations spéciales (Cos).
L'exercice Catamaran a pour but de valider le concept
national des opérations amphibies avec des répétitions
de débarquement en Corse-du Sud précédant la mise à
terre de l'ensemble de la force sur la plage de Racou
(Pyrénées-Orientales) à partir du 2 février.
2002
Le TCD Orage fait une dernière
sortie le 28 janvier, au matin au lendemain à l'aube. Le
manque de disponibilité de bâtiments, compte tenu des
unités en mission ou en travaux, se traduit par ceux qui
restent par de multiples demandes de concours lors de la
moindre sortie ! Le cas de l'Orage est exemplaire
puisqu'il a embarqué l'Amiral commandant de la force
d'Action Navale en Méditerranée, une classe de lycéens
toulonnais pour un stage d'information, manoeuvrés avec
des commandos marine en sortant de Toulon (le bord est
pris d'assaut comme un vulgaire contrebandier !),
effectué un tir de Mistral devant le centre d'essais de
la méditerranée, débarqué l'Amiral par hélicoptère en
fin d'après-midi, puis les lycéens par LCVP au Morillon
en mouillant en grande rade, entraîne de nuit, des
pilotes de Lynx à la prise de cargaison en sling, fait
divers essais de consommation et terminé en rentrant en
petite rade par l'entraînement de deux CTM en porte à
porte. Il est accosté au quai d'honneur à 8 heures et l'IPER
commence immédiatement par le débarquement du gas-oil
restant à bord et des lignes de mouillage.
L'Orage est en IPER jusqu'en
septembre. Il reprend la mer mi-septembre pour les
essais puis l'entraînement qui suivent les périodes de
travaux.
Le CF Edmond de VIGOUROUX D'ARVIEU
prend le commandement le 23 septembre.
Il appareille le 24 octobre avec
deux CTM, deux Puma, deux Gazelle, 150 passagers et des
véhicules. Le 29 octobre, au delà de Gibraltar, il
rencontre une embarcation avec 20 passagers, des
marocains, ayant tenté de gagner l'Espagne. Après une
assistance par Zodiac, l'embarcation est remorquée
jusqu'au large des Canaries où une vedette de sauvetage
de Las Palmas la prend en charge.
Le TCD passe à Dakar début
novembre et gagne le golfe de Guinée. Il relève le
Commandant Birot le 6 novembre 2002 devant Abidjan. Il
débarque par hélicoptère un détachement de l'ALAT. Le 16
novembre, il transporte de Dakar à la Côte d'Ivoire les
véhicules et le matériel prépositionnés du lot de
renforcement des capacités Africianes de maintien de la
paix (Recamp). Début décembre, il fait une seconde
rotation sur Dakar pour y prendre des unités de l'armée
de terre qui vont renforcer le dispositif Licorne. Il
repère ensuite des ponts de plageage au cas où une
évacuation serait nécessaire. Il fait une escale de neuf
jours à Dakar puis rallie Lomé le 30 décembre, après
avoir croisé la Foudre juste avant Noël.
2003
L'Orage revient à Dakar puis
embarque les troupes sénégalaises de la CEDEAO. Il
appareille le 14 janvier et est à Abidjan le 19. Il est
relevé par l'Ouragan le 25 janvier et participe à un
débarquement de troupes de l'Ouragan sur une plage
reconnue en décembre. Le retour à Toulon est retardé par
une intensification de la crise ivoirienne. Le TCD
Quitte Dakar le 4 février avec un groupe de quarante
commandos marine et des éléments du 23ème BIMA avec ses
véhicules qui sont déposés à San Pedro le 7 février. Il
assure jusqu'au 10 février, le transport de l'escadron
blindé des forces françaises au Cap vert. En remontant
vers Toulon, il croise la Jeanne d'Arc et le Georges
Leygues puis la Foudre et le Sirocco qui descendent dans
le golfe de Guinée. L'Orage rentre à Toulon le 20
février et subit un entretien de dix semaines.
Le TCD repart de Toulon le 2 mai
pour la mission corymbe 69 et relever l'Ouragan en
Afrique occidentale. Il gagne Abidjan où il dépose une
relève de troupes et de matériel pour l'opération
Licorne, puis se ravitaille à Port Gentil fin mai et
revient à Abidjan où il est mis en alerte pour une
éventuelle mission d'évacuation au Libéria, où de
violents combats opposent les forces gouvernementales
aux rebelles du Lurd. Le 5 juin, les combats se
déroulent à moins de cinq kilomètres du centre de
Monrovia.
Sous le nom d’opération
Providence, les forces françaises évacue, le 9 juin, les
ressortissants français et étrangers de Monrovia
(Liberia), alors que de violents combats se
poursuivaient dans la capitale libérienne. Les
ressortissants évacués par 130 militaires de l'armée de
Terre ont rejoint le TCD Orage, en mission Corymbe dans
le golfe de Guinée, pour être débarqués à Abidjan. En
fin de journée, le nombre de ressortissants évacués
s’élevait à 535 dont 61 enfants, 70 femmes et 70
personnels de l’ONU. L'Orage patrouille en permanence
dans les eaux du Golfe de Guinée. Des soldats de
l’opération Licorne en Côte d’Ivoire se sont également
rendus à Monrovia pour quelques heures. Par hélicoptère,
les évacués rejoignent le TCD qui les mènent à Abidjan.
Cette opération menée de main de
maître a valu à l'équipage de l'Orage de se voir
décerner par l'Association des Villes Marraines (sur
proposition du Député-Maire de Limoges) le prestigieux
"Prix Jean-François Pintat". Ce prix (d'un montant de
1.500 euros) a été remis au C.F. De Vigouroux d'Arvieu
lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Sénat le
jeudi 6 novembre 2003 en présence de nombreuses
personnalités civiles et militaires.
La modestie de nos marins dût-elle
en souffrir, il faut souligner ici leur extraordinaire
générosité : profitant d'un bref séjour dans leur ville
marraine, le 10 novembre 2003, les hommes du TCD Orage
ont fait don de l'intégralité de ce prix à une petite
association de Limoges ("Un enfant, un cartable") qui
oeuvre en faveur de la scolarisation des enfants au
Burkina Faso.
Relevé par la Foudre, l'Orage
revient à Toulon mi-juillet. Il fait une sortie en
Atlantique en septembre avec une escale à Glasgow le 12.
Il est à Toulon en octobre et novembre.
2004
31 janvier 2004 - 5 mars 2004 :
Mission Corymbe 74 (Déploiement dans le Golfe de Guinée)
L'Orage pars de Toulon fin janvier
et gagne Dakar début février pour un transport de relève
pour l'armée engagée dans l'opération Licorne (mission
corymbe 74). Il est de retour à Toulon le 5 mars, relevé
à son tour par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff.
Il fait une sortie de deux jours au profit de l'Alat,
jusqu'au 11 mars. Il devait participer à une manoeuvre
interarmées du 14 au 18 mars avec l'Ouragan mais il est
mis en alerte dès son retour à Toulon pour une mission
de transport en Haiti.
17 mars 2004 - 2 mai 2004 :
Mission Carbet (déploiement pour transport de fret ONU)
à Port-au-Prince (Haiti). Escale aux Îles Vierges (Saint
Thomas Island) et Porto-Rico (San Juan).
En mars, suite aux émeutes qui ont
été déclenchées pour demander le départ du président
Aristide en Haïti, la France déclenche l'opération
Carbet dont le but est principalement d'assurer la
sécurité des ressortissants français et européens dans
l'île. Dès le début de l'opération, le Batral Champlain
assure le transport de troupes entre Port au Prince et
Cap haïtien. La frégate Ventôse est également sur zône.
Viennent en renfort la Jeanne d'Arc et le Georges
Leygues qui se positionnent au large de la zone nord, et
l'Orage qui appareille de Toulon le 17 mars. La FMIH
(Force multinationale intérimaire en Haïti) est
officiellement constituée à partir de la mi-mars sous
les ordres du général américain Coleman. Son mandat est
d’une durée de trois mois à compter du 29 février
(résolution 1 529 de l’ONU) afin d’engager la force de
stabilisation des Nations-Unies. Carbet désigne la
contribution française à la FMIH. (CSFM)
Après différentes opérations, il
revient à Port au Prince le 15 avril où il embarque des
conteneurs et des véhicules. Il en appareille dès le
soir et arrive à Toulon le 5 mai.
CF Bertrand DE GAULLIER DES BORDES
prend le commandement le 7 mai
Le bâtiment vient de vivre une
intense période de navigation avec plusieurs
déploiements dans le golfe de Guinée, - l’Orage a
notamment participé à la mise en place LICORNE et
effectué une évacuation de ressortissants à Monrovia au
Libéria -, et un déploiement aux Antilles pour la
mission « Carbet » en Haïti.
Le bâtiment et son équipage
aspirent à un repos bien mérité. Le bâtiment ne dispose
théoriquement plus de potentiel moteur. L’Orage devait
pourtant appareiller une nouvelle fois en mai pour une
mission Corymbe dans le golfe de Guinée avec relève
Licorne en Côte d’Ivoire. Cette mission est finalement
annulée.
MÉDITERRANÉE – Mai/juin 2004
Fin mai le bâtiment appareille
pour une courte navigation en Méditerranée destinée à
permettre au nouveau commandant de « se faire la main ».
Cette sortie verra une escale de quelques jours à La
Spézia et un peu d’amphibie élémentaire en rade
d’Hyères. De Retour à Toulon, le TCD se prépare à
participer à la revue navale du 15 août. Alors que
l’équipage s’occupe à refaire une beauté au bâtiment, le
21 juin, un coup de tonnerre retentit dans le ciel
serein de l’assemblée du matin. Le commandant en second
annonce que l’Orage doit appareiller au plus vite pour
assurer la prochaine relève Licorne, soit la cinquième
depuis la première mise en place du dispositif. Le
départ est fixé le 24 juin ; vous avez 3 jours pour tout
préparer ! Fort heureusement, les hommes et le bateau
sont rompus à ces missions, si bien que le 24 juin au
matin, après embarquement de 160 soldats provenant du
7ème bataillon de chasseurs alpins basé à Bourg Saint
Maurice, accompagnés de leurs véhicules, tout est paré.
LICORNE – Juin/août 2004
Le TCD appareille le 24 juin
direction Gibraltar. Après avoir tourné à gauche, il
poursuit tranquillement sa route, longeant les côtes
sèches ou désertiques du Maroc et de la Mauritanie avant
de faire une première halte au Sénégal. Quelques heures
au mouillage devant Dakar vont permettent de préparer
les travaux de maintenance prévus à l’occasion de
l’escale du retour, et effectuer quelques réparations.
Dix-huit heures, redémarrage du bâtiment en direction de
Monrovia au Libéria où il s’illustra, il y a tout juste
un an lors de l’opération Providence. Le programme
initial prévoit des reconnaissances de plage par les
équipes de la flottille amphibie, en préparation de
l’embarquement de personnels et de matériels togolais et
béninois de la mission des Nations Unies pour le Libéria
(MINUL).
Nouveau coup de théâtre! Alors que
l’Orage transite à l’ouest de la Sierra Leone, il doit
provisoirement abandonner sa mission d’express du Golfe
de Guinée pour se consacrer à une opération de police
des mers et de lutte contre le narcotrafic ! L’opération
baptisée « Robert », est lancée. Le TCD se met en chasse
pour intercepter un remorqueur nommé « PITEA », battant
pavillon togolais et suspecté de trafic illicite de
stupéfiants. Le dispositif comprend également l’ATL2 de
Dakar qui localise et identifie le remorqueur, le
bâtiment hydrographique Laplace qui pistera ensuite la
cible et un hélicoptère cougar du Commandement des
Opérations Spéciales récupéré au large d’Abidjan. Après
3 jours de traque (il n’y avait que 2 nœuds de
différence de vitesse), le remorqueur est intercepté de
nuit au sud du Ghana le 6 juillet 2004. La prise du
bâtiment ne pose pas de difficultés majeures : La
surprise est totale, le dispositif adopté au moment de
l’interception est suffisamment dissuasif pour éviter
toute escalade et n’engage pas à résister. En l’espace
de quelques secondes, le remorqueur subi une saturation
sonore liée à la présence de l’hélicoptère au-dessus de
lui, une saturation visuelle liée aux phares du TCD et
de l’hélicoptère et une interrogation à la radio par
l’équipe passerelle du TCD. Le remorqueur stoppe
immédiatement. Les embarcations pneumatiques mises à
l’eau un peu plus tôt mettent les équipes de prise, de
visite puis de fouille en place. Environ dix heures de
fouille seront nécessaires pour découvrir la
marchandise, cachée dans une bouteille d’air de
lancement de moteur et gonflée à 30 bars. Le COMANAV à
l’origine de la découverte se verra ainsi attribuer le
surnom de « chien » (renifleur de drogue). L’équipe de
prise déroute le PITEA vers le Togo sous
l’accompagnement du bâtiment hydrographique « LAPLACE ».
Cette interception est une première pour un TCD. Environ
500kg de cocaïne est trouvés soit plus de la moitié de
la cocaïne prise par la marine en 2004. Le succès de
cette opération sera récompensé par un témoignage de
satisfaction du CEMA pour l’Orage qui apparaîtra
également dans le film « Forces spéciales françaises »
de l’émission « 52 à la une ».
Après s’être une nouvelle fois
illustrée dans un domaine totalement inédit pour lui, le
TCD reprend sa route vers Abidjan, pour libérer enfin
ses camarades du 7ème BCA. Les opérations ont modifié le
programme. De fait, l’arrêt à Abidjan est de courte
durée, et, s’impose une cadence soutenue des opérations
de mise à terre des troupes et du matériel, L’ORAGE ne
demeure finalement que quelques heures à quai à Abidjan.
La coopération avec la Côte d’Ivoire n’en est pas pour
autant laissée pour compte puisque cette courte pause
est l’occasion pour deux OMS mécaniciens Ivoiriens de
prendre passage à bord afin d’effectuer un stage dans
les entrailles de la bête.
Le train repart ; prochain arrêt :
Monrovia. Le programme est à nouveau sur les rails et va
crescendo avec l’embarquement durant plus de douze
heures de soldats et de véhicules togolais et béninois :
4X4, camions, BRDM et autres matériels de soutien sont
une fois de plus chargés à bord. Mère nature se montrant
peu coopérative, les manœuvres courantes de porte à
porte sont remplacées par des plageages de CTM à
l’intérieur de l’Orage resté à l’extérieur du port en
raison d’un accès trop délicat, ce qui augmente encore
la durée des opérations. Les manœuvres d’embarquement
s’effectuant en mer, les gaines ne peuvent tous êtres
chargés et doivent donc êtres dépotés. Quatre conteneurs
pourront finalement êtres chargés dans les CTM grâce à
l’action du COMOPS allant négocier, avec des produits du
terroir français, le grutage auprès d’un bâtiment
ukrainien à quai à Monrovia. Le COMOPS rentrera à bord
très joyeux et les yeux quelques peu « brillants »,
mission accomplie.
Le matériel embarqué est ensuite
débarqué au mouillage à Cotonou puis à quai à Lomé.
L’équipage va enfin pouvoir mettre pied à terre après
plus de 20 jours de navigation et de nombreuses heures
de manœuvres amphibies, de chargement et de
déchargement. Les cérémonies du 14 juillet sont passées
à Lomé. Le lendemain dès l’aube, Le TCD reprend la mer
et repasse le 16 juillet à Abidjan pour débarquer encore
les Béninois de l’ONUCI et embarquer un gros chargement
LICORNE. Il faudra presque deux jours à l’équipage pour
en venir à bout. Des véhicules, des remorques, des
conteneurs, des caisses de matériel en vrac, des
munitions de la gendarmerie.
Arrivée le 22 juillet à Dakar. le
TCD, en quatre jours se refait une santé avec l’aide de
l’entreprise Dakarnave. L’équipage quant à lui, retrouve
avec plaisir Dakar qu’il connaît bien.
Le 26 juillet au matin le TCD
s’élance enfin en direction de Toulon ramenant à la
maison des marins soulagés et heureux de retrouver
bientôt leur famille. Arrivée à Toulon le 4 août, le
bâtiment est mis en gardiennage et l’équipage peut enfin
prendre des permissions bien méritées. La participation
à la revue navale est annulée.
MÉDITERRANÉE – Août 2004/mars 2005
S’ouvre alors une période un peu
plus calme. La rentrée verra diverses périodes de
navigation « à la petite semaine » sur les côtes de
méditerranées.
De nombreuses activités de
représentation marqueront cette période :
- Un événement notable sera la
participation du bâtiment aux festivités des « voiles de
St Tropez » du 7 au 9 octobre avec l’embarquement pour
une journée de 17 peintres de la Marine à qui la
plate-forme hélicoptère servira d’atelier pour quelques
heures. Le préfet maritime, le préfet du Var et le maire
de ST Tropez passeront également quelques heures à bord.
- Le TCD se dirigera une nouvelle
fois vers l’Italie pour une escale à Livourne.
- Une démonstration au profit du
CEMM argentin permettra de ballaster sur tout le radier,
tâche qui n’avait pas été réalisée depuis plusieurs
années, le TCD travaillant essentiellement en mixte.
- Enfin le TCD participera aux
cérémonies du 11 novembre à Limoges, lui permettant
ainsi de renouer avec sa ville marraine.
Cette période sera également
l’occasion de parfaire l’entraînement. L’Orage suivra un
stage de remise en condition opérationnelle conduira
quelques exercices amphibies (Jehol, Anvil, …) avec le
1er RIMa en rade d’Hyères, le SPAHIS et la BAM également
en rade d’Hyères, le 2ième REI du côté de Sète et enfin
le REC en Corse; cette dernière sortie sera marquée par
une météo particulièrement difficile avec neige et, sur
le transit vers la Corse, quelques coups de roulis
estimés à près de 40°; les légionnaires feront aussi
bonne figure que les marins.
L’inspection générale passée début
février 2005, l’équipage commencera la préparation
active d’une nouvelle mission Corymbe prévue pour durer
environ cinq mois.
CORYMBE 80 – Mars/août 2005
L’appareillage s’effectue le 15
mars 2005. Le TCD est à Dakar le 22 mars pour prendre la
suite de l’Ouragan. La suite passée, le TCD participe à
un exercice amphibie avec les FFCV et le 23ième BIMa sur
les plages de Yene et Guerreo à quelques heures de
Dakar. Puis c’est le départ vers le Sud le 29 mars.
Le dimanche 3 avril, l’Orage
effectue un passex avec la frégate britannique «Portland
»accompagnée de son ravitailleur. Exercices
élémentaires, photex, et échanges de personnels.
Le 4 avril, le TCD se porte au
secours d’un marin blessé à bord du porte conteneur «
Kwanza » à l’ouest de la Guinée Konakry. Le blessé est
embarqué à bord du TCD, mieux armé pour traiter un
accidenté. L’Orage fait ensuite route vers Freetown en
Sierra Leone pour transférer le blessé vers des moyens
de traitement plus conséquents, ce qui lui permet
d’avancer son escale de 24 heures. Le TCD accoste à
Freetown le 6 avril juste devant le Portland.
Cette escale officielle de l’Orage
à Freetown est encore une « première » depuis plus de 15
ans. Le dernier bâtiment français à y avoir été était le
TCD Foudre en 2003 mais pour une escale technique en vue
de charger des camions américains destinés à l’ONUCI.
Les réceptions chez les plus hautes autorités de l’Etat
s’enchaînent, ajoutées au traditionnel coquetèle et aux
manifestations sportives inter marines. Devant les
inextricables difficultés pour traverser la ville,
l’équipage profitera des CTM pour visiter la péninsule.
Le 11 avril, le TCD appareille avec 3 marins Sierra
Leonais. La barrière de la langue s’effacera rapidement
devant la volonté d’intégration et la camaraderie entre
anglophones et francophones.
Le TCD rejoint ensuite ses
camarades de Licorne pour quelques jours d’échanges et
d’entraînement à la mer, les escales de bâtiments à
Abidjan n’étant pas autorisées à cette époque. Les
pilotes des hélicoptères du COS et du BATALAT profitent
de l’occasion pour se remettre à jour de leurs
qualifications à l’appontage et le TCD est utilisé comme
cible pour des entraînements aux assauts héliportés des
commandos des forces spéciales. Des échanges sont
organisés entre Licorne et le bâtiment. Le commandant
est reçu à Abidjan par le COMANFOR Licorne et le TCD
accueille le Général adjoint opérations (GAO) et
plusieurs officiers de l’état-major Licorne le 16 avril.
Après ces quelques jours, la route
est reprise pour une arrivée le 18 avril au Bénin à
Cotonou, escale très appréciée de l’équipage avec ses
activités classiques de représentation, de détente et
d’action civilo-militaires, notamment à Adjohoun dans la
continuité des ouvrages faits par les TCD Ouragan et
Siroco. Le TCD complète son équipage en embarquant
quelques marins béninois.
Le 22 avril le TCD appareille
pour… un nouveau changement de programme : Ce n’est plus
Lagos ou Port-Gentil mais un pré positionnement devant
le Togo en période d’élections présidentielles. L’Orage
va ainsi être aux premières loges pour assister aux
débordements « contrôlés » des élections. A l’annonce
des résultats le spectacle est impressionnant, ce sont
une multitude de colonnes de fumée qui s’élèvent de Lomé
et le long de la côte. Les nombreux contacts tissés lors
des précédentes missions permettent cependant de ne pas
trop s’inquiéter pour nos ressortissants, la situation
reste sous contrôle et fini pas se calmer. Le TCD
patientera jusqu’au 4 mai avant de reprendre sa route
vers Port-Gentil, et le franchissement de « la ligne ».
Entre temps le TCD aura ravitaillé
à la mer le 1er mai avec un pétrolier civil, le « Trade
winds ». Là encore c’est une première. Ce type de
ravitaillement, qui n’avait jamais été effectué par un
TCD type « O », est particulièrement intéressant car le
prix du gazole est beaucoup moins cher qu’à quai. Ce
ravitaillement est effectué en flèche en route, le
pétrolier remorquant le TCD pendant le ravitaillement.
Les conditions météo étant difficiles, jusqu’à mer 4,
cette action verra un homme à la mer lors du transfert
d’une équipe du TCD vers le pétrolier; l’homme sera
récupéré immédiatement et sans mal.
Cette escale bienvenue permet à
l’équipage de souffler et de se ressourcer. Les
activités officielles et civilo-militaires sont réduites
au minimum. Une délégation de l’Orage participe, en
compagnie de nos camarades marsouins du centre nautique,
à la cérémonie du 8 mai au mémorial de Port-Gentil.
Nouveau complément d’équipage avec l’embarquement
d’officiers sénégalais. Le 10 avril, Appareillage en
direction de Dakar.
Les cérémonies du franchissement
de « la ligne » se déroulent le lendemain de
l’appareillage dans la convivialité et la bonne humeur,
mais voit la destruction de la piscine après moult
années de bons et loyaux services.
Le 15 mai voit un passage express
à Freetown pour débarquer les stagiaires sierra-leonais,
et le 17 c’est l’accostage à Dakar. Cette escale voit de
nombreuses manifestations de représentations dont un
coquetel à bord du TCD et quelques échanges avec nos
camarades du BIMa. Le 19 mai le TCD embarque le Général
de corps d’armée WIRTH, inspecteur des forces en
opérations et de la défense du territoire (IFODT), qui
vient avec son état-major inspecter la mission Corymbe.
Quelques briefings puis les activités communes avec les
FFCV s’enchaînent. L’inspecteur repartira très satisfait
semble-t-il, et très surpris de la symbiose existant
entre marins et marsouins ou autres biffins.
Le 21 mai le TCD repart de nouveau
vers le sud Passage devant la Côte d’Ivoire comprenant
son lot d’entraînement et d’échanges fructueux avec
Licorne, et le 27 mai, c’est un accostage à Cotonou.
Quelques manifestations officielles et activités civilo-militaires
là encore à Adjohoun, une visite du Vice Amiral
d’escadre GIRAUD, DCMD, et le 1er juin c’est un
appareillage vers la Guinée équatoriale.
Le vendredi 3 juin, le TCD
effectue le premier accostage d’un TCD à MALABO, escale
réservée traditionnellement aux avisos en raison de sa
faible praticabilité. Les activités officielles
s’enchaînent à bord du TCD, chez les équato-guinéens et
à l’ambassade de France. Le communauté expatriée est
particulièrement accueillante et organise bon nombre
d’activités pour l’équipage. Les marins sortent en tenue
pour cette escale très officielle.
Le 6 juin c’est l’appareillage
vers le Cameroun. Le TCD en profite pour ravitailler, à
la mer, avec un pétrolier civil, le Nagayevo.
Le 8 juin le TCD accoste à Douala.
Le dernier accostage d’un TCD dans ce port remonte à
2000. C’était l’Orage. Deux jours d’escale seulement,
c’est très court, et là encore c’est un peu la course
aux activités officielles. Les marins camerounais
assurent un accueil irréprochable à leurs camarades
gaulois.
Le 10 juin, c’est un appareillage
vers Dakar. Le 15 juin, petite alerte pour
l’interception éventuelle d’un bâtiment suspecté de
trafic de drogue. Finalement l’action n’a pas lieu faute
de client et le TCD accoste à Dakar le 17 juin. La
situation étant susceptible de dégénérer en
Guinée-Bissau en période électorale, une alerte est
prise avec les FFCV. Enfin, le TCD prépare également
l’exercice « Amitié », effectué avec les FFCV et les
Sénégalais. Le 23 juin, après quelques mécanisations
avec les engins sénégalais, le TCD prend le contrôle
tactique d’une flotte de débarquement constituée des
moyens français et sénégalais et retourne sur le site de
Guereo pour les opérations de débarquement conduites à
l’aube du 24 juin. Une fois ces opérations terminées le
TCD rentre à Dakar. Il a entre temps effectué la
recherche et la récupération par plongeurs de l’ancre de
l’Edic sénégalais, perdue lors des opérations.
Le 27 juin, appareillage une fois
encore vers le Sud et des eaux bien connues. Le TCD aura
vraiment « astiqué » le golfe de guinée. Le 1er juillet
le TCD est devant Abidjan et le 4 juillet c’est un
accostage à Lomé au Togo pour une escale très attendue.
En effet, deux mois plus tôt, le TCD était devant le
Togo au moment des élections. L’accueil des Togolais est
toujours aussi agréable et chaleureux, notamment celui
de nos camarades de la Marine avec lesquels nous avons
de vraies relations d’amitié.
Le 8 juillet, le CF Laurent
Isnard, futur commandant, embarque.
Le 10 juillet, appareillage. Le
TCD effectue quelques exercices en mer destinés à la
prise en main du futur commandant et accoste à Cotonou
le 12 juillet.
Le CF Isnard prend le commandement
du TCD Orage le 13 juillet, reconnu par le CF de
Gaullier des Bordes.
2006
En mai, exercice antipollution
Pollux.
Le 24 juillet, appareillage pour
une mission Corymbe. Le mercredi 2 août, le transport de
chalands de débarquement (TCD) Orage accoste à Dakar. A
quai, le bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules Verne
l’attendait, pour lui passer le relais après 4 mois sur
zone afin qu’il puisse à son tour assurer la permanence
de la présence française dans le Golfe de Guinée. Le TCD
Orage appareillera de Dakar pour la mission Corymbe 86.
Escale à Dakar (Sénégal) du 2 au 8 août. Puis Douala
(Cameroun) du 18 au 22 août. Une escale de 15 jours, du
15 au 30 septembre, à Dakar (Sénégal) pour entretien à
mi-mission.
Escale ensuite à Cotonou (Bénin)
du 6 au 11 octobre.
Les marins du TCD Orage reçoivent
une lettre de félicitations du général commandant la
Force interarmées Licorne pour l'engagement et le
soutien apporté par l'Orage au dispositif militaire
français déployé en République de Côte d'Ivoire.
Le lundi 13 novembre, à Dakar, le
transport de chalands de débarquement (TCD) Foudre a
relevé le TCD Orage pour la mission Corymbe 87. A
l’issue d’une escale à Dakar, les marins de l’Orage
retrouveront leurs familles et leur port base de Toulon,
au début du mois de décembre, après 4 mois et demi
d’absence.
2007
Rentrée des permissionnaires le 8
janvier
TCD Orage, en alerte appareillage
à 72 heures, à compter du 16 janvier
Fin janvier - Exercices Amphibies
(25 - 26 janvier)
Mois de Mars : Sortie d'une
semaine.
Du 07 au 31 mai : Participation à
l'exercice SKREO (mouette en breton).
Exercices au large de La Rochelle
Week-end de la Pentecôte sur Brest
(une dernière fois) !
Dernière sortie à la mer le
vendredi 29 juin 2007, en présence des anciens
Commandants disponibles, de 60 anciens marins, et d'une
délégation de la ville de Limoges.
Bilan / Quelques chiffres !!
Mis sur cale : Juin 1966
Armement pour essais : 30
septembre 1967
Armement définitif : 1er janvier
1968
Admission au service actif : 1er
avril 1968
Dernière IPER : 12 octobre 1998 au
12 février 1999
Dernier passage au bassin : 16 au
22 novembre 2006 (Dakar)
Total appontages depuis
l'admission au service actif : 45 571
Heures de marche depuis le montage
à bord des moteurs
Bâbord : 89 293 Tribord : 89
613 ... Soit équivalent à une dizaine d'années ... sans
s'arrêter !!!
2009
Dernière descente des couleurs
2017
4 août, appareillage de Toulon, en
remorque, pour Gand en Belgique, pour déconstruction.
Arrivée le 20 août
Mais avant le
TCD ORAGE, d'autres bâtiments de la Marine ont porté ce
nom !
(Source :
Notice sur les bâtiments ayant porté le nom d'Orage -
Service Historique de la Marine)
"Orage", du latin "aura" (brise) devenu en ancien
français "ore", (vent), apparaît sous cette forme au
début du XIIe siècle dans le "Voyage de Charlemagne" et
signifie alors "souffle du vent". C'est aujourd'hui,
chacun le sait, une "perturbation atmosphérique violente
accompagnée de rafales de vent, d'averses et, souvent,
de phénomènes électriques - éclairs, tonnerre"
(Larousse). Le temps orageux étant bien souvent
changeant et rendant les prévisions difficiles, les
marins connaissent le dicton : "qui veut mentir n'a qu'à
prêcher le temps ; par orage encore plus souvent"...
Soumis aux vents, les hommes de mer ont sans doute très
tôt donné leur nom à leurs navires : les Aquilon, Eole,
Ouragan, Mistral et autres Zéphyr se retrouvent
régulièrement dans la composition des flottes ; et dès
le début du règne de Louis XIV apparaît le premier
Orage. Petit vaisseau devenu brûlot pour concourir à la
victoire de Palerme, obscur vaisseau un peu plus tard,
brick ayant traversé sans histoire les troubles
révolutionnaires, lougre sans importance, torpilleur de
la première génération resté hors des grands combats de
la première guerre mondiale, autre torpilleur
tragiquement disparu à Boulogne en 1940, enfin transport
de chalands de débarquement aux capacités et aux
missions multiples : sept bâtiments de la marine
française, jusqu'ici, ont porté le nom d'Orage.
1 - Un premier vaisseau (1661-1676)
En 1661, à la mort de Mazarin, commence le règne
personnel de Louis XIV ; il serait peut-être exagéré de
dire que son premier acte de monarque absolu fut
d'ordonner la construction du premier vaisseau à porter
le nom d'Orage; on peut tout de même noter que c'est
bien en 1661 que fut construit, à Toulon, un vaisseau de
450 tonneaux, armé de 34 canons, appelé d'abord Ecureuil
et rapidement devenu Orage.
On connaît l'état lamentable de la Marine à l'avènement
de Louis XIV; Colbert, qui allait tant faire pour que la
France ait une flotte digne d'elle, écrivait au roi en
1663, décrivant la marine de 1661 : "Cette nature
d'affaires, en laquelle réside la meilleure partie de la
gloire du prince et le respect et la vénération de son
non, dans les pays, (est) réduite en plus pitoyable
effet que l'on se puisse imaginer ". La marine française
avait en effet alors "au total, une vingtaine de
vaisseaux, la plupart hors d'âge, deux ou trois en état
de naviguer".
L'Orage, né un peu avant que Colbert ne soit chargé des
affaires de la Marine, est mort en 1676, sept ans avant
la disparition de ce grand ministre. C'était, avec ses
34 canons, un vaisseau dit de "cinquième rang", comptant
entre 150 et 180 hommes d'équipage; sa carrière fut
méditerranéenne, point assez glorieuse pour laisser de
traces dans l'histoire : on peut penser qu'il participa
en 1664 à la prise de Djidelli, sous le duc de Beaufort
et le chevalier Paul - expédition aux résultats plus que
douteux, destinée à combattre chez eux les corsaires
barbaresques, fléau de la Méditerranée - et sans doute à
d'autres actions de moins grande envergure, sur les
côtes algériennes.
Mais son heure de gloire, l'Orage la connut en livrant
son dernier combat, à Palerme, le 2 juin 1676 ; on sait
qu'en 1672, allié pour une fois à l'Angleterre de
Charles II, Louis XIV déclara la guerre aux Provinces
Unies ; si l'alliance ne dura guère, l'Angleterre se
retira, en 1674, les marines française et hollandaise
s'affrontèrent, jusqu'en 1678, aussi bien dans le Ponant
qu'aux Antilles et, paradoxalement, en Méditerranée : il
s'agissait en effet d'attaquer les positions espagnoles,
l'Espagne étant depuis 1673 alliée à Guillaume d'Orange.
Messine s'étant révoltée contre le roi d'Espagne, Louis
XIV décide d'intervenir une première fois en 1674 :
Valbelle, parti de Toulon, aide les Messinois à chasser
la garnison espagnole ; en 1675, le duc de Vivonne,
nommé vice-roi de Sicile, appareille à son tour pour
Messine et livre aux espagnols la bataille de Stromboli
; en janvier 1676, c'est Duquesne qui, aux îles Lipari,
se heurte aux Hollandais de Ruyter ; d'autres combats
encore eurent lieu, auxquels participa peut-être l'Orage
devenu vieux. Il était en tout cas, en juin de cette
année, transformé en brûlot lorsque le duc de Vivonne,
avant de rentrer en France, décida d'attaquer en baie de
Palerme, la flotte hispano-hollandaise qui y était
réfugiée. Vivonne, envoya Tourville et Gabaret
reconnaitre la position ennemie à bord d'une felouque.
Tous deux conseillèrent d'attaquer les navires à
l'extrémité la plus lointaine de la jetée tandis que les
autres vaisseaux français canonneraient le reste de la
ligne. Puis, profitant de la fumée et redoublant leur
bombardement, les français lanceraient leurs brûlots
contre l'ennemi. Comme Vivonne tenait les brûlots pour
"la loi et les prophètes", il accepta aussitôt cette
proposition. Preuilly d'Humières attaqua donc
l'extrémité de la ligne ennemie avec neuf navires,
tandis que les autres ouvraient le feu, et les brûlots
furent lancés au bon moment en profitant d'un vent
favorable. Ce fût la panique dans la flotte alliée.
Coupant les amarres, leurs navires s'en allèrent à la
dérive, certains vers le rivage au fond de la baie,
d'autres pour s'entasser pêle-mêle derrière la jetée. Un
hollandais, le Steenberg, incendié, dériva contre deux
autres navires hollandais qui s'enflammèrent. L'Amiral
espagnol et Den Haen furent tués, et le feu détruisit
également le vaisseau amiral espagnol avec trois autres
navires et deux galères.
La bataille de Palerme avait été remportée par les
brûlots. Pourtant, elle marque la fin de cette arme,
bien qu'on se soit servi d'elle pendant encore quelque
temps. Les brûlots s'étaient montrés impuissants dans
les batailles de la mer du Nord et, en Méditerranée,
Ruyter, tout en étant fortement engagés les avait
esquivés sans difficulté. De plus, l'artillerie navale
faisait de tels progrès que leur emploi, même contre les
navires au port, semblait désormais hasardeux. Comme
pour les galères, les jours des brûlots étaient comptés
; ceux de l'Orage étaient finis.
2 - Un deuxième vaisseau (1673-1678)
Soit que le premier Orage, transformé en brûlot dès
1673, ait perdu son nom, soit que son successeur n'ait
pris effectivement ce nom qu'en 1676, c'est en 1673,
officiellement, qu'apparaît le deuxième Orage : il
s'agit cette fois d'un ex-espagnol, le Saint-Antoine,
armé à Rochefort de 24 canons et jaugeant 250 tonneaux -
une grosse frégate, ou un petit vaisseau de cinquième
rang.
Il vécut
peu et on ne sait plus grand chose de lui : en 1676, il
escorta, avec la Fripone, un navire appelé le Fendant ;
et dès 1678, d'après une lettre de Colbert, il était
rangé parmi les brûlots - dont on sait que la carrière
était pratiquement terminée ! Cet Orage là ne compte
guère...
On parle
aussi d'un Orage, ex. Ville de Caudebec construit au
Havre en 1682, devenu brûlot et condamné en 1710.
3 - Un brick (1795-...)
Le troisième fut un brick de 14 canons de 6 - un tout
petit bateau, appelé d'abord l'Oiseau et construit à
Marseille; il fut certainement utile mais sa carrière
fut sans gloire. Construit sous le rêgne de Louis XVI,
il survécut aux heures sombres que connut la Marine aux
débuts de la Révolution ; en Thermidor an III (août
1795), il était encore à Marseille et servait aux
"Ecoles". C'est le moment où la Convention, le 23 du
même Thermidor, décide la guerre de course, renonçant à
"ces étalages de puissance maritime qui ne flattent que
l'orgueil personnel et consomment inutilement les
ressources de la République" : L'Orage ne pouvait guère
étaler de puissance ; la Convention moribonde, ayant
fini par comprendre, comme l'écrivait Villaret de
Joyeuse, que "le patriotisme à lui seul ne peut
manœuvrer un navire", avait ainsi décidé de créer et
d'entraîner un nouveau corps d'officiers de marine pour
remplacer celui que les excès révolutionnaires avaient
décimé : L'Orage, aux "Ecoles", y contribua sans doute.$
4 - Un lougre (1799-...)
On rencontre, un peu plus tard, en 1799, un quatrième
Orage : le matricule des navires signale en effet, le
1er Germinal an VII (21 mars 1799), un lougre de six
pierriers de ce nom, en activité à Cherbourg ; la marine
française vient de perdre la bataille d'Aboukir (1er
août 1798), Bonaparte va débarquer à Fréjus (8 octobre
1799) : Brumaire approche. Un lougre à Cherbourg, ne
pouvait jouer un rôle bien important...
5 - Un torpilleur (1891-1920)
On se rappelle les querelles du dernier tiers du XIXème
siècle à propos des armements navals : La majorité de
l'opinion publique ou parlementaire, que ne guide plus,
comme sous l'Empire, un pouvoir fort et jouissant de
l'avantage inexprimable de la durée, hésite à admettre
notre vocation maritime, qualifie de "somptuaires" les
dépenses engagées dans la construction de bâtiments
cuirassés de haute mer et voudrait une marine au rabais
; elle trouve une excuse à son préjugé continental dans
la menace que l'armée allemande exerce sur nos
frontières. Jusqu'en 1890-1895 nous nous entêtons, par
économie, à construire des garde-côtes, comme si une
flotte de combat puissante ne suffisait pas à assurer
l'inviolabilité du littoral, sauf contre des coups de
main sans conséquence.
Cependant, faute de crédits, les cuirassés s'éternisent
sur cale et, de l'aveu du ministre Lanessan, il leur
manque invariablement les 2, ou 3000 tonnes nécessaires
"pour qu'ils possèdent des caractéristiques offensives
et défensives convenables". L'hostilité aux grands
bâtiments atteint son plus haut degré après 1885, sous
l'influence de l'énorme littérature publiée par la Jeune
Ecole en faveur des armes nouvelles : l'opinion se
passionne pour la torpille et les torpilleurs, capables,
lui affirme-t-on, de rendre nos côtes inaccessibles aux
moindres frais, de poursuivre les cuirassés au large, de
détruire le commerce. En 1891 nous en avons 211 et toute
l'étendue du littoral est garnie d'un immense cordon de
"défenses mobiles" !
Le cinquième Orage est justement l'un de ces torpilleurs
construit aux Forges et Chantiers de la Seyne sur les
plans de l'Ingénieur Lagane, sur cale en juin 1890 sous
le nom de Porquerolles, qu'il ne garda pas, il fut mis à
l'eau le 15 octobre 1891 et effectua ses essais de
novembre 1891 à février 1892. L'Orage ne participe pas à
la grande aventure coloniale de l'époque, et va vivre
jusqu'à sa fin en Méditerranée.
Ses caractéristiques, ses qualités nautiques moyennes
(en 1902, il "se comporte bien à la mer, mais l'allure
vent debout ne peut être soutenue que par très beau
temps ; roulis supportable"), ses qualités évolutives
"insuffisantes dans les manœuvres d'attaque", enfin sa
"valeur militaire faible en raison de la vitesse
insuffisante", ne le disposent guère, en effet, à être
utilisé outre-mer, ni même en haute mer.
Le mai 1892, essais terminés, l'Orage est affecté à
l'Escadre de Réserve de la Méditerranée Occidentale et
du Levant, qui devient, en 1897, Division de Réserve, et
est dissoute dès 1898. L'Orage est alors placé en
réserve à Toulon. En juin 1901, affecté la Défense
Mobile de la Tunisie, il rejoint Dizerte, où la France
s'est installé vingt ans auparavant ; puis, en juin
1903, il rejoint la Défense Mobile de Toulon, avant de
rallier en 1909 la 1ère Flottille des Torpilleurs de la
Méditerranée (École de Chauffe).
Pendant la première guerre mondiale, 1'Orage fait partie
du Front de Mer, à Toulon. En février 1919, déjà bien
âgé, il passe à la Flottille de Provence, puis à la
Division des Écoles de la Méditerranée, avant d'être
condamné en juin 1920, remis aux Domaines et vendu en
janvier 1921 pour la somme de 27 000 francs.
6 - Un torpilleur (1924-1940)
Extrait Cols bleus 10 avril 1991
En 1922, à la suite de l'échec de plusieurs conférences
navales, le parlement français, qui s'était longtemps
désintéressé de la Marine, vota une tranche d'un peu
plus de 81000 tonnes de constructions neuves, prélude à
la modernisation de la flotte qui devait se poursuivre
jusqu'en 1910 ; cette tranche comprenait un
porte-avions, 3 croiseurs légers, 6 contre-torpilleurs,
11 sous-marins et 12 torpilleurs du type Bourrasque.
L'Orage faisait partie de ce groupe de 12 : il fut
construit aux Chantiers de Blainville en 1923, lancé fin
août 1924 et fit ses essais de février à juin 1926.
Il quitta Cherbourg le 9 novembre 1926 pour être affecté
à Brest à la Division Navale de la Manche et de la Mer
du Nord ; mais i1 y reste peu et passa bientôt à
l'escadrille des Torpilleurs de la Méditerranée, avant
d'être affecté à la Deuxième Escadre (2ème division de
Torpilleurs en 1932, groupe de complément en 1936).
On parle peu du rôle de la marine française lors de la
guerre d'Espagne ; elle en joue un pourtant, et l'Orage
s'y distingua. En juin 1937, avec l'Audacieux, il fut
envoyé d'urgence vers La Pallice et Le Verdon pour
surveiller les mouvements de torpilleurs espagnols
arrivés inopinément. Le 25 octobre de la même année,
avec ses frères La Bourrasque et L'Ouragan, il
appareille pour le littoral centrafrique afin de porter
secours aux nombreux fuyards qui avaient pris la mer sur
des bateaux de toutes espèces et dimensions après la
prise de Gijon par les nationalistes espagnols.
Détaché à la 4ème Division de torpilleurs à Brest, il en
appareille le 3 Septembre 1939 pour escorter le
pétrolier Saintonge jusqu'à 60 milles dans le 230 du Raz
de Sein : après avoir escorté la force de raid le 5, il
appareille le 11, pour protéger un convoi français du
Golfe de Gascogne à destination de Casablanca, puis le
19 part de Gibraltar escortant un convoi français sur la
Méditerranée, et le 20 appareille du Verdon,
accompagnant le convoi 5X à destination de Casablanca
d'où il repart le 26 pour Le Verdon avec le convoi 19K,
puis le 3 novembre c'est le convoi 9x-F qu'il escorte
sur la même route. Le 10 il accompagne le convoi 26K de
Casablanca pour Le Verdon et Nantes.
Retour le 26 avec le convoi 15XF; le 3 décembre il
appareille de Casablanca escortant le convoi 34KF. Le 5
décembre, au large de Casablanca, il est abordé par le
paquebot Marrakech. Réparé à Bizerte, il rallie Brest le
15 Avril 1940 ayant escorté le paquebot Président Doumer
au départ d'Oran, Versé aux patrouilles de l'Océan,
l'Orage appareille de Brest le 21 avril, escortant le
convoi FS3 pour La Clyde. Le 30, il accompagne le convoi
41BF vers la Méditerranée. Le 10 mai, il appareille de
Casablanca escortant le convoi 95KF pour La Gironde, La
Loire et Brest.
Le 20 mai 1940, il est mis à la disposition d'Amiral
Nord et le jour même, il appareille de Brest pour
Cherbourg qu'il quitte le 23 pour rallier la lère
Flottille de torpilleurs qui, sous le commandement du
capitaine de vaisseau de Portzamparc, opère en soutien
de feu devant les ports du Nord.
Ayant appris par la radio, l'attaque de Boulogne par de
puissantes colonnes motorisées, le commandant modifia sa
route et mis le cap sur ce port afin de rallier son chef
de patrouille le commandant Urvoy de Portzamparc. Vers
17 heures, l'Orage prend poste en queue de ligne,
derrière le Frondeur. Vers 18 heures, un groupe d'une
trentaine d'appareils piquent à la verticale des
bâtiments et lâchent leurs bombes. L'Orage est atteint ;
des incendies éclatent, le feu gagne les soutes à
mazout, la chaufferie avant ; les munitions du parc
explosent ; bientôt le personnel n'a que le temps de
mettre bas les feux et évacue sur ordre ; l'évacuation
s'effectue en ordre par les embarcations des torpilleurs
survivants et par les chasseurs 5 et 42.
Le commandant, le capitaine de corvette Viennot de
Vaublanc, gravement blessé, veut disparaître avec son
bâtiment ; il faut que le capitaine de vaisseau Urvoy de
Portzamparc, Chef de la Flottille, ordonne aux officiers
de l'Orage de sauver leur commandant. Vingt-huit membres
de l'équipage avaient disparu.
Fin du torpilleur Orage
Extrait témoignage :
Le torpilleur français Orage, commandé par le C.C.
Viennot de Vaublanc, reçoit quatre bombes dans ses
abords avant qu'une cinquième n'éclate le long du
navire, provoquant une large brèche. Incendié et criblé
par les explosions des munitions sur le pont, il doit
être évacué et le Chasseur 42 embarque le personnel et
le commandant. Les soutes de l'Orage explosent et le
bâtiment coule, pavillon haut, le 24 mai à 03 h 00. Sur
137 hommes d'équipage, seuls 67 hommes survivent au
naufrage.
Photo disposée au carré officiers supérieurs, sur le TCD
Orage
Mais aussi un remorqueur !
Un remorqueur
La photographie a été prise dans les passes de Lorient,
devant la citadelle de Port-Louis, alors que l'Orage
remorque, en compagnie du remorqueur Le Puissant, la
coque inachevée du cuirassé Normandie, le 23 janvier
1925, pour la démolition à Port de Bouc où le convoi
arrivera le 10 février, parcourant les 1700 milles en 18
jours. Une vue en plan large, avec le deuxième
remorqueur et le cuirassé a été publiée dans une
brochure de l'Union Française Maritime en 1925. Elle a
été reprise depuis par Randier, Pilon, Croce, etc..Croce
publie en vis à vis, la photo de L'Orage en chalutier
pour l'armement A.Taurin et Merrienne Frères (il y a une
coquille : Merrière, chez Croce).
Les deux remorqueurs font partie d'une série de 21
unités, commandés pendant la grande guerre, pour
remorquer des chalands en béton transportant du charbon
de Grande-Bretagne en France. La fin de la guerre a
arrêté le projet mais pas les constructions pour la
flotte d'Etat. Ces remorqueurs de 1000 cv ont été
utilisés pour mettre en place la première organisation
de sauvetage avec subvention de l'Etat. Mise en oeuvre
par l'Union Française Maritime, avec Le Puissant à
Brest, L'Orage à Saint-Nazaire, Le Cyclone à Royan,
l'Obstiné à Marseille, à partir de 1923, des changements
interviendront rapidement. A Brest, l'Iroise remplacera
Le Puissant, qui sera transformé en chalutier avec
L'Orage et quelques autres remorqueurs du même type par
les chantiers Normand au Havre en 1926. Deux autres
seront transformés en remorqueurs de haute mer par
l'adjonction d'un gaillard d'avant et d'une cabine
radio, ce sera l'Auroch qui rejoindra l'Iroise à Brest
et Le Tourbillon, appartenant à la Société Générale
d'Armement qui sera basé à Belle-Ile. Un autre
remorqueur du même type sera utilisé en portuaire à
Bordeaux par la compagnie Sud Atlantique, Le Mascaret.
L'Auroch et Le Tourbillon seront rachetés par la Marine
nationale en 1933, devenant respectivement Le Tenace et
Le Fort.
L'Orage
a été construit en 1921 par la SA des chantiers &
ateliers Normand au Havre, comme remorqueur. Pour le
transformer en chalutier, il a été coupé en deux devant
la passerelle et rallongé, passant de 40,37 à 52,07 m,
pour une largeur de 8,70 m et un creux de 3,60 m. Son
tonnage brut est passé de 399 t à 580 t, le net de 99 à
164 t. Sa machine à triple expansion de trois cylindres
de 38-60-92 cm de diamètre et 130 mm tournait à 130 t/mn
pour une vitesse de 10 noeuds. Les deux chaudières
Crichton, Thomson & co de Liverpool avait un diamètre de
3,30 m, une longueur de 3,25 m, une surface de chauffe
de 232 m2 et une pression de 13 kg. (Registre du Bureau
Veritas de 1930). Malgré une piètre qualité de
chalutier, l'un d'entre-eux, le René Moreux, ira quand
même dans l'Océan Indien pêcher à l'île Saint-Paul.