ARCHIVES - TCD ORAGE

Bâtiment de la Marine Nationale en service actif de 1967 à 2007

 

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Historique

 

Texte et photos / Jean-Michel Roche - Netmarine / Remerciements

 

Extrait revue ACORAM / Octobre 1976

 

 

22 avril 1967: Lancement du TCD Orage

 

1966-67

Mis en chantier à la DCN Brest le 20 juin 1966, le transport de chalands de débarquement Orage est mis à flot le 22 avril au bassin 9 de Laninon. C'est le deuxième bâtiment du type. Son sister-ship, l'Ouragan, a été mis à flot déjà 4 ans auparavant.

Le 30 septembre 1967, son premier commandant, le capitaine de frégate Gustave PESSIOT en prend le commandement. Commence alors la période d'essais. Son port base est Brest. Ses premiers essais à la mer se font au large des Glénans en septembre.

 

1968

L'entrée en armement définitif a lieu le 1er janvier. Il quitte Brest le 15 janvier, et fait la toute première escale de sa carrière à Saint-Nazaire (16 janvier) pour des essais d'enradiage dans l'estuaire. Il est ensuite à Gibraltar (22 au 23 janvier), qu'il quitte en compagnie d'un sous-marin israélien, perdu en mer presqu'aussitôt. Il fait alors escale à Mers-El-Kébir (24 au 25 janvier), (Il a procédé avec d'autres bâtiments dont entre autres le vieux "Foudre", au désarmement de la base de Mers El Kébir, et son escale a été l'occasion de tester ses capacités de stockage de matériels roulants ou pas.), puis est à Toulon du 27 janvier 15 février, période pendant laquelle il participe aux recherches pour retrouver le sous-marin Minerve.

Il fait également des sorties à Calvi (manœuvre 2ème REP et Groufumaco - Groupement des Fusiliers Marins Commandos) qui englobait tous les commandos marine, participation du 2ème Régiment Étranger de Parachutistes du camp Raffali de Calvi.) et St Raphaël (appontages Aéro - l'Orage, devant St Raphaël, a assuré et testé les essais d'appontage des Super Frelon et des HSS.)... Après une dernière escale à Funchal (Madère - 19 24 février), il est de retour à Brest en mars. Son attention sera alors concentré sur ses préparatifs pour sa 1ère campagne dans le Pacifique.

Les essais se prolongent jusqu'au 1er avril, date à laquelle l'Orage est admis au service actif pour le compte de la DIRCEN (Direction du Centre des Expérimentations Nucléaires).

L'Orage quitte Brest le 9 avril. Le 10 avril, il est affecté au C.E.P. (Centre des Expérimentations du Pacifique) qui devient son autorité organique. La traversée vers Tahiti est marquée, entre autre, par une escale aux îles Galapagos en mai.

Pendant cette première campagne d'expérimentation dans le Pacifique, le bâtiment effectuera :

de nombreux enradiages et déradiages de batellerie ;

la mise en œuvre et le ravitaillement en carburant d'hélicoptères, dont le Super-Frelon, de jour comme de nuit ;

le transport rapide de personnel et de matériel ;

l'évacuation, le repli ou la mise en place de personnel et de matériel en des lieux où n'existe aucune installation portuaire.

Le 25 octobre, alors que le bâtiment vient d'entrer la veille en IPER (Indisponibilité Pour Entretien et Réparations), le contre-amiral Eschbach, Major Général du port de Brest fait reconnaître le capitaine de frégate Emile ANTOINE comme nouveau commandant du bâtiment.

L'Orage sort d'IPER en décembre.

 

1969

Il appareille de Brest le 14 janvier pour une campagne dans le Pacifique, et touche successivement les ports du Havre (16 au 17 janvier), Madère (21 au 22 janvier), Saint Martin (28 au 29 janvier), Fort de France (31 janvier au 3 février), Cristobal (6 février), Balboa (6 au 9 février), Mururoa (19 au 21 février), Hao (22 février). Il arrive à Papeete le 24 février. Il quitte Papeete le 6 mars et effectue sur le chemin du retour vers la métropole des escales à Mururoa (8 mars), Hao (10 au 12 mars), Nuku-Hiva (14 mars), Clipperton (21 mars), Balboa (26 au 28 mars), Port of Spain (1er au 4 avril), Punta Delgada (11 avril), Saint Nazaire (15 au 16 avril), et rentre à Brest le 16 avril.

Il ne restera qu'un mois en Métropole et repart le 16 mai pour le Pacifique, faisant successivement escale à Madère (20 mai), Saint Barthélémy (28 au 29 mai), Fort de France (30 mai au 1er juin), Baranquilla (3 au 5 juin), Cristobal (6 au 7 juin), Balboa (7 au 9 juin), Callao (13 au 16 juin), Mururoa (26 juin), pour arriver à Papeete le 28 juin. Il quitte Papeete le 20 juillet et effectue sur le chemin du retour vers la métropole des escales à Hao (22 au 23 juillet), Nuku-Hiva (25 au 26 juillet), Acapulco (4 au 7 août), Balboa (11 au 12 août), Cristobal (12 au 13 août), Yorktown (18 août), Norfolk (18 au 21 août), Punta Delgada (28 août), Saint Nazaire (1er septembre). Il est de retour à Brest le 2 septembre.

Du 4 septembre à octobre, il fait un petit carénage, pendant lequel a lieu la prise de commandement du capitaine de frégate LAJOUS (3 octobre).

Il appareille de Brest le 18 novembre vers Saint Nazaire où il charge du matériel du 19 au 20, fait escale à Madère (25 au 27 novembre), Fort de France (4 au 6 décembre), Balboa (9 au 12 décembre), Callao (16 au 19 décembre) et arrive à Hao (29 au 31 décembre). Le seul bateau rencontré entre Callao et Hao est un britannique. Croisé à minuit, les mâtures des deux navires se sont transformées pour la circonstance en arbres de Noël en allumant tous les feux possibles ! Les vœux sont échangés aux projecteurs de signalisation.

 

1970

Arrivé à Mururoa, le 2 janvier, l'Orage effectue la mise en place des installations d'observations et de mesures sur les différents atolls, des transport de matériel entre Papeete, la base avancée de Hao et les sites de tirs, et enfin, les missions propres aux TCD durant les tirs.

Le 9 janvier a lieu l'observation à la mer, entre Mururoa et Hao de la comète de Bennet découverte quelques jours avant à Pretoria. L'équipage a pu l'observer aux jumelles parmi les premiers. Les observations effectuées en mars et avril ont été adressées à la SAF (Société Astronomique de France).

En dehors des traversées d'aller et de retour entre Brest et le Pacifique, toute l'activité est consacrée aux missions de la campagne de tirs 1970 : Tirs Andromède (15 mai), Cassiopée (22 mai), Dragon (30 mai), Eridan (24 juin), Licorne (3 juillet), Pégase (27 juillet), Orion (21 août), Toucan (6 août).

En mars, une équipe du Service Cinématographique des Armées (S.C.A.) participe au tournage d'un film documentaire sur les TCD. A cette occasion, l'enradiage du dragueur La Paimpolaise est effectué à Papeete. Cet enradiage d'un dragueur à Papeete, uniquement par les moyens du bord, fut une première.

L'Orage quitte Papeete le 18 août et rentre en Métropole via Nuku Hiva (23 au 24 août), Panama (5 au 6 septembre), Kingstown (8 au 10 septembre), Norfolk (14 au 16 septembre), Ponta Delgada (24 au 25 septembre), Le Havre (30 septembre).

Il arrive à Brest le 1er octobre, après 317 jours d'absence en ayant parcouru 41338 nautiques, pour y effectuer sa deuxième IPER.

Le capitaine de frégate Robert MESNARD prend le commandement le 30 octobre, pendant cette période d'entretien relativement courte (1er octobre au 15 décembre).

 

1971

Le 4 janvier, l'Orage quitte Brest. Après un arrêt technique à Saint Nazaire (5 au 6 janvier), probablement pour embarquer du matériel pour le CEP, il rallie Funchal (Madère - 11 au 12 janvier) puis Porto-Rico (20 au 23 janvier) et La Guayra (Vénézuela - 25 au 29 janvier). Il est alors pris dans une violente tempête qui nécessitera son déroutement

Le déroutement de l'Orage intervient après le départ de Saint Nazaire. Le bateau doit faire route sur les Açores. Nous essuyons une tempête violente dans le golfe de Gascogne. Nous avons la houle de plein travers. Dans un premier temps décision est prise de ballaster pour stabiliser le bateau. Malgré cela le roulis reste très important, la gîte avoisine les 45. Le commandant Mesnard fait envoyer un message à Marine Paris demandant un déroutement sur Madère, la houle sera davantage sur l'arrière. Paris accepte et nous nous retrouvons donc quelques jours plus tard à Funchal au lieu de Punta Delgada.

Après avoir relâché à Christobal (31 janvier au 2 février) et Balboa (2 février au 3 février), il franchit le détroit de Panama, et gagne le Pacifique. Sa première escale en Polynésie est aux Marquises (13 au 16 février) puis il arrive à Papeete le 22 février après avoir touché les atolls d'Hao (17 au 18 février) et Mururoa (19 au 20 février). Du 9 au 26 mars, il effectue le transport d'un EDIC (lequel ?) à Nouméa (Nouvelle Calédonie) où il séjourne jusqu'en juin (à confirmer).

Il entame ainsi sa troisième campagne d'expérimentations nucléaires, pendant laquelle il effectue notamment :

des missions de transports entre Papeete, les sites de tirs et la base de Hao ;

une mission de mise en place des installations d'observation et de mesures sur les postes périphériques ;

une mission de recherche et de sauvetage du cabin-cruiser Tumata au large de Tahiti (juillet 1971) ;

ainsi que toutes les missions propres aux TCD (enradiage et déradiage de battellerie, hébergement de personnel civil et militaire, mise en oeuvre d'hélicoptères Super-Frelon)

Quittant Papeete le 17 septembre, il reprend la route du retour vers la Métropole via Hao (19 au 21 septembre), les îles Marquises le 22 septembre. Pendant le retour vers Brest, il est dérouté vers les îles Galapagos le 2 octobre pour y débarquer un malade atteint d'une grave crise de diabète.

Après avoir traversé le canal de Panama le 4 octobre, l'Orage fait escale à Christobal (Panama) du 4 au 6 octobre, Vera-Cruz (Mexique) du 11 au 14 octobre, Port au Prince (Haïti) du 19 au 23 octobre, Punta delgada (Açores, Portugal) le 31 octobre, Saint Nazaire du 4 au 5 novembre. Le bâtiment est de retour à Brest le 6 novembre.

Le 8 novembre le capitaine de frégate Jean MIOCHE prend le commandement du bâtiment.

L'Orage entre à l'issue en IPER à Brest du 15 novembre au 15 janvier 1972.

Infos supplémentaires rapportées par Francis Etienne "Le Mardi 9 Mars 1971 l'Orage appareille de Papeete pour Nouméa ...Vendredi 12 mars à minuit changement de jour nous passons au dimanche 14 mars ...!! Mercredi 17 arrivée à Nouméa ,mouillage dans la grande Baie pour des raisons météo l'Orage appareille le vendredi 19 mars ,direction Bora-bora..en mer exercice stade 0 sans arrêt dans la nuit du lundi 22mars retour en arrière des montres 1 jour jeudi 25 mars arrivée Bora et arrivée à Papeete le 29 mars .A savoir, la 1re bombe (DIONE), a explosée dans la baie de muru le 5 juin 1971. Et le 1er octobre 1971 à 12 h30 l'Orage est dérouté sur les Galápagos car le Mte LEGUEN vient de faire crise grave de diabète et il sera débarqué a terre. "

 

1972

Après cette IPER de deux mois, il quitte Brest le 2 février, pour la Polynésie. Faisant escale à St Nazaire le 3 février, Funchal (Madère) du 7 au 9 février, Fort de France (Martinique) du 17 au 19 février, Puerto Cabello (base principale de la Marine vénézuélienne) du 21 au 24 février, Balboa (Panama) du 26 au 29 février, Puntarenas (Costa-Rica) du 2 au 6 mars.

Mars 1972 : Le Président de la République du Costa-Rica est reçu à bord de l'Orage à l'occasion d'une escale à Puntarenas.

L'escale à Puntarenas est une escale officielle. A cette occasion, une délégation du bâtiment est reçue le 3 mars à San-José, la capitale, par le président de la République en exercice. Le 4, le Président de la République se rend, accompagné de l'Ambassadeur de France à bord de l'Orage à l'occasion d'un coctail réunissant de hautes personnalités du pays.

Le TCD arrive à Mururoa le 16 mars, puis à Hao (17 mars au 19 mars) et enfin à Papeete le 21 mars. Au cours de cette campagne d'expérimentations nucléaires 1972, l'Orage effectue :

une mission dans les Tuamotou du nord au profit du Gouverneur de la Polynésie française ;

une mission d'armement des postes périphériques aux Tuamotou, et aux îles Gambiers du 21 avril au 22 avril, associée à une mission de dépôt et de récupération de bulletins de vote à l'occasion du référendum du 16 avril ;

des missions de transport de matériel de Papeete à Mururoa et à Hao ;

une escale à Bora-Bora du 2 avril au 3 avril ;

une mission de désarmement des postes périphériques (Tuamotou, Australes) ;

des missions propres aux TCD durant les expérimentations : enradiage et déradiage de matériel, hébergement et transport de personnel civils et militaires, mise en oeuvre d'hélicoptères.

Lors d'une autre escale à Bora-Bora, le 4 juin à 5h00 du matin, le médecin aspirant de l'Orage est amené à mettre au monde, par césarienne, le jeune Tinorua dans la salle d'opération du bâtiment. En l'absence du médecin résidant, la sage-femme de l'île ne disposait d'aucun moyen pour faire face au cas de la mère en grande difficulté. L'intervention hardie du toubib, inexpérimenté mais adroit, a sauvé la mère et l'enfant. Mention de la naissance en est bien sûr porté au journal de bord, et l'évènement valut ''deux colonnes à la une'' de la Dépêche de Tahiti'' du 6 juin 1972.

Quittant Papeete le 14 août, l'Orage rentre en Métropole via Hao du 16 au 17 août, Balboa (Panama) du 29 août au 2 septembre, Pensacola(USA, Floride) du 7 au 11 septembre , Saint Domingue (Republique Dominicaine) du 15 au 18 septembre (voit se dérouler le 1er match International de Rugby entre les deux pays. L'équipe de France ( de l'Orage, bien sûr ) est opposée à l'université de la Capitale. Le score est de 21 à 7 pour l'Orage..), Ponta-Delgada (Açores, Portugal) le 26 septembre. L'Orage est de retour à Brest le 30 septembre, et rentre en IPER le 2 octobre.

Le 9 novembre a lieu la prise de commandement du capitaine de frégate Louis FUZEAU.

L'IPER se termine le 15 décembre. Lors de cette IPER, 2 ballasts seront transformés en soute à gazole, ce qui permettra d'allonger la distance franchissable par le bâtiment qui passe à 12000 nautiques à 15 nds. Cette modification devait permettre de gagner la Polynésie en passant par le Cap Horn dans l'éventualité d'un refus de survol de l'Etat de Panama par les avions porteurs d'engins expérimentaux.

 

1973

L'Orage repart pour une nouvelle campagne d'expérimentations nucléaires dans le Pacifique. Après des escales à Funchal (février), Fort de France (février), Balboa, Clipperton, il arrive le 13 avril à Mururoa. Il effectuera au cours de l'année 1973 :

des missions de transport entre Papeete, Hao et Mururoa,

une mission de mise en place des installations de l'organisation des postes périphériques,

une exercice combiné Biceps à l'île de Tubuai avec le Bataillon d'Infanterie de Marine de Tahiti (BIMAT),

un séjour aux Iles sous le Vent auquel s'est superposée une mission de transport de personnel civil,

une mission à Tiva au profit de l'Action Sociale des Armées,

une mission de transport de personnel enseignant et de ramassage scolaire au profit de l'administration des îles Marquises,

ainsi que toutes les missions propres aux TCD pendant les tirs.

Il effectue sur le chemin du retour des escales à Balboa, Carthagène, Puerto-Rico, Santa-Cruz de Teneriffe et arrive à Brest où il rentre en IPER pour 3 mois. Le capitaine de frégate HAVRILECK prend le commandement du bâtiment le 6 novembre.

 

1974

Parti de Brest le 12 février, il fait escale à Madère (16 au 17 février), Bridgetown (Barbade - 25 au 27 février), Fort de France (28 février au 2 mars), Puerto-Cortes (Honduras - 7 au 10 mars), Cristobal (Panama - 12 au 14 mars), Balboa (Panama - 14 au 16 mars), Clipperton (21 mars), avant d'arriver à Papeete le 31 mars, après avoir touché au passage Mururoa (28 mars) afin d'y débarquer du matériel destiné aux expérimentations.

Une mission de transport sera effectuée au profit de l'organisation des postes périphériques, du Service Mixte de Sécurité Radiologique et du service Météorologique dans l'archipel des Tuamotous (escales à Hao, Mururoa, Tureia, Tematangi, Variatea, Pukapuka, Puka-Ruha, Reao, Vahitahi, Hereheretue, Anaa) puis des Gambiers (escales à Rikitea et Manga Reva)

Au cours de cette mission aux Tuamotu, le bâtiment s'échoue sur le plateau coralien prolongeant la pointe nord-ouest de l'atoll de Tematangi le 3 mai.

Déséchoué le 4 mai, il rentre à Papeete le 9 mai par ses propres moyens après avoir débarqué au passage sa dernière cargaison, destinée à Hereheretue.L'échouage a provoqué des avaries légères sur les pales d'hélices ainsi que des brèches de faibles dimensions dans la coque. Un des 2 LCVP qui avait été intensivement utilisé durant la manoeuvre de déséchouage a été disloqué et a coulé le 4 mai devant Tematangi par grands fonds.

Le 6 juin, le capitaine de frégate Roger LE ROUX, prend le commandement. Les réparations ont lieu à Papeete. Le bâtiment est en état de reprendre la mer le 18 juin et reprend sa participation normale à la campagne du CEP jusqu'au 14 septembre, date de la dernière expérimentation aérienne.

Du 15 au 30 septembre, le bâtiment effectue une mission de désarmement des postes périphériques par Super-Frelon et Alouette III. Il participe à l'exercice combiné Bicep 74 aux Iles sous le Vent (2 au 8 octobre) avec l'aviso-escorteur Protet et le Bataillon d'Infanterie de Marine de Tahiti.

Parti de Papeete le 23 octobre, il passe par Mururoa (25 octobre), Hao (26 octobre), Nuku Hiva (Marquises - 28 au 30 octobre), Clipperton (7 novembre), Balboa (Panama - 13 au 16 novembre), Port au Prince (Haïti - 19 au 21 novembre), Jérémie (Haïti - 22 novembre), Les Saintes (Antilles - 26 novembre), Fort de France (27 au 29 novembre), Sunny Point (USA - 5 décembre) où il embarquera des munitions au profit de l'Armée de l'Air. Il arrive à Brest le 17 décembre.

Il rentre en IPER le même jour, principalement pour des travaux de remise en état définitifs de la coque. De plus, 4 canons de 40mm seront installés pendant ce carénage; auparavant, l'Orage n'avait pas d'armement.

 

1975

L'Orage sort du bassin le 17 juillet, et le capitaine de frégate André SONIER prend le commandement le lendemain. Les essais à la mer ont lieu du 28 au 31 juillet. Début août, l'Orage est prêt à reprendre la mer.

Le 3 août, l'Orage appareille pour sa première mission avec un équipage renouvelé à 75%. Il fait escale à La Pallice (4 au 6 août), Lanzarote (9 au 10 août), Fort de France (17 au 20 août), La Guaira (Vénézuela - 22 au 25 août), Rodman (28 au 31 août), Clipperton (5 septembre), et arrive à Hao le 12 septembre.

Son premier séjour en Polynésie sera marqué par un carénage de la petite batellerie à Mururoa (15 au 21 septembre), avant d'arriver à Papeete le 23 septembre. Il effectuera également un exercice Strombe avec le BIMAT à Fakarava (2 au 8 octobre), une période d'entretien (9 au 20 octobre), puis une mission de transport à Hereretue (21 au 25 octobre).

Le 29 octobre, le bâtiment quitte Papeete pour Brest. Il fait escale à Nuku Hiva (31 octobre), Hiva Oa (1er novembre), effectue le contrôle des installations de Clipperton (8 novembre) et des escales à Acapulco (10 au 13 novembre), Rodman (18 au 20 novembre), Yorktown (25 au 26 novembre) ainsi qu'une dernière et courte escale à Norfolk (26 au 29 novembre) pour embarquement de munitions diverses. Il est de retour à Brest le 8 décembre.

 

1976

Le séjour à Brest sera mis à profit pour effectuer la relève du personnel en fin d'affectation ainsi que l'entretien du matériel lors de l'IE (11 décembre au 6 janvier).

Le 14 janvier, le bâtiment part pour une nouvelle campagne. Lors du passage de Panama, un premier-maître, victime d'une chute à bord est évacué par un hélicoptère de l'US Air Force basé dans la zone du canal.

Le TCD fait escale à Guayaquil fin janvier et arrive à Papeete le 20 février où il effectue deux périodes d'indisponibilité pour entretien (20 février au 5 mars et 15 mars au 3 avril) entrecoupées par un exercice interarmées avec le BIMAT (5 au 15 mars).

Du 5 au 23 avril, l'Orage effectue le transport de matériel de Hao à Mururoa et le carénage de la petite batellerie à Mururoa. Il quitte Papeete le 28 avril. La traversée vers Brest sera marquée par l'embarquement de ponts mobiles à Hao et des escales à Lima (mai), Porto Rico (mai),Sunny Point (juin), Punta Delgada (juin). L'escale à Lima fut d'autant plus importante que c'était la première escale d'un bâtiment français au Pérou depuis la rupture des relations diplomatiques, en réaction contre les essais nucléaires. Ainsi qu'en mai à en Martinique à Fort de France, en Guadeloupe et aux iles des saintes.

Le capitaine de frégate Jean VERDERY prend le commandement le 19 juillet à Brest. Le lendemain, le bâtiment appareille pour une mission de transport de Brest-Toulon-Brest avant de repartir, le 6 août, vers le Centre d'Essais du Pacifique. Il était prévu, lors du transit vers le Pacifique, des escales à La Guaira puis à Carthagène. Mais l'Orage est dérouté vers la Guadeloupe, où le plan ORSEC est décrété. Le volcan de l'île, la Souffrière, s'était mis en activité et que l'on craignait une éruption aussi grave que celle qui s'était produite en Martinique au début du siècle. L'Orage arrive le 18 août à Pointe-à-Pitre et repart le lendemain vers Fort de France pour y chercher des véhicules et du matériel pour les secours éventuels. De retour en Guadeloupe, et après quelques jours de mouillage aux Saintes, il quitte la zone le 29 août, alors que le risque d'éruption s'est estompé.

La traversée vers le Pacifique se poursuit par une escale à La Guaira (4 au 7 septembre) pour y débarquer un groupe de motocyclistes ''La Guilde du Raid'', que l'Orage avait pour mission d'amener sur place, avec leurs motos, pour une traversée de toute l'Amérique du Sud du Nord au Sud. Ce groupe fort sympathique était mené par Philippe de Dieuleveut, aventurier qui connu son heure de gloire à la télévision, et qui, quelques années plus tard, disparu mystérieusement au Zaire dans une expédition qui remontait le fleuve Congo.

L'escale suivante à Carthagène est annulée. Ici se place une anecdote amusante car l'état-major de la Marine à Paris avait envoyé un message au bâtiment qui commençait de la façon suivante ''Suite à l'annulation de l'escale à Bogota...''. En réponse le commandant s'était dit rassuré par l'annulation de l'escale à Bogota compte-tenu de l'altitude de la ville...

Après une dernière escale à Clipperton (18 septembre), le bâtiment arrive en Polynésie. Au cours de la mission dans le Pacifique, l'Orage effectue une courte IE à Papeete et participe à un exercice interarmées Murex (18 au 23 octobre) qui comporte la mise à terre aux Iles Marquises (Nuku-Hiva) du Bataillon de l'Infanterie de Marine de Tahiti.

Il rentre à Brest, au mois de décembre, via Yorktown.

 


1977

L'Orage rejoint l'Escadre de l'Atlantique

Le 1er janvier 1977, à l'issue de sa dernière mission au profit de la DIRCEN, l'Orage quitte le commandement organique du CEP pour être affecté à l'Escadre de l'Atlantique dont il devient l'un des bâtiments hors rang.

Après 3 mois d'IPER (3 janvier au 1er avril), le bâtiment effectue, du 18 avril au 4 mai, son premier exercice de groupe au sein de l'Escadre de l'Atlantique (exercice Subex) avec une escale à Funchal (avril)

Le 1er juin, le bâtiment quitte Brest pour une mission en Océan Indien. Il passe par Toulon (6 au 9 juin) puis le canal de Suez (15 juin) avant d'arriver à Djibouti le 19 juin où il stationne jusqu'au 23 juillet (nombreux jours sur rade). Pendant cette période, un détachement de 2 Super-Frelon de la flottille 32F sera présent à bord, ainsi que des éléments des Commandos Trepel et Jaubert. La présence de l'EDIC 9094 permettra également l'entraînement à l'enradiage de ce type de bâtiment.

A l'issue de ce séjour à Djibouti, l'Orage appareille pour l'île Maurice (1er au 7 août) puis La Réunion (8 au 25 août) où il devient bâtiment de commandement de l'Amiral commandant les Forces Maritimes en Océan Indien dont il arbore la marque le 8 août.

Le 25 août a lieu la prise de commandement du capitaine de frégate Jean REVILLON. Le lendemain, le TCD appareille de La Réunion pour les Glorieuses (28 août) puis Mayotte (29 août au 2 septembre), Mombasa (5 au 10 septembre) et Djibouti (15 septembre au 7 octobre).

Portant la marque d'ALINDIEN, l'Orage effectue des missions de présence avec le commando Trepel, de transport ou de carénages (dragueur de mines Etoile Polaire, patrouilleur La Combattante, citerne,...). Ses escales l'emmèneront ensuite aux Seychelles (13 au 19 octobre), Karachi (27 octobre au 5 novembre), Abu Dhabi (13 au 16 novembre) avant de revenir à Djibouti le 22 novembre.

Il quitte Djibouti pour la dernière fois le 3 décembre, passe Suez le 8 décembre, et, après une courte escale à Toulon (13 au 14 décembre) il arrive à Brest le 19 décembre.

 

1978

De janvier à mars, le TCD participe à l'exercice de transport Bandama Blanc à Abidjan et Dakar (escale en février), puis il prend part, en Méditerranée, à l'exercice Dawn Patrol (mai).

Le 11 juin, il repart de Brest pour un nouveau séjour en océan Indien. Il fait escale à La Pallice (12 au 16 juin), Port Saïd (24 au 25 juin), Djibouti (29 juin au 4 juillet), Mayotte (11 au 13 juillet), puis Juan de Nova (14 au 23 juillet) où il embarquera le personnel et le matériel d'une compagnie du 45ème régiment du Génie de l'Air chargée de construire le terrain d'aviation de l'île.

Le bâtiment effectue ensuite quelques missions de ravitaillement et de transport. On notera sa présence à Europa (24 juillet), Mayotte (27 au 31 juillet), La Réunion (3 au 10 août), Mayotte (12 au 15 août), Les Seychelles (18 au 24 août, Djibouti (28 août au 1er septembre), escale au cours de laquelle le capitaine de frégate Jean LE BARS prendra le commandement (30 août).

Jusqu'au 25 novembre , le bâtiment poursuit sa mission en océan Indien et effectue :

les opérations de carénage de la batellerie de Mayotte (8 septembre au 9 octobre), y compris le patrouilleur Epée ;

un exercice interarmées Géranium (17 et 18 octobre) à La Réunion (en escale du 12 au 18 octobre) ;

diverses missions de transport de matériel. Il est présent à Mayotte (21 au 22 octobre), Juan de Nova (23 au 28 octobre) et à nouveau Mayotte (29 au 30 octobre).

L'Orage rejoint Djibouti (5 au 10 novembre) puis, passant par le canal de Suez (14 au 15 novembre) et La Pallice (23 au 24 novembre), il rentre à Brest le 25 novembre.

Il repart de Brest le 6 décembre, pour effectuer une mission de transport vers Conakry (14 au 23 décembre), de personnel et de matériel médical, à l'occasion de la visite du Président de la République Française, Valéry Giscard d'Estaing, en Guinée. L'Orage est ainsi un des premiers bâtiments de guerre français à faire escale à Conakry depuis l'indépendance de la Guinée.

Sur le chemin du retour, du matériel roulant, jeeps, camions,... est débarqué à Dakar le 24 décembre. Le bâtiment est de retour le 30 décembre à Brest.

 

1979

L'Orage entre en IPER en février. Cette indisponibilité, qui devrait s'achever le 8 juin, sera en fait retardée jusqu'au mois de septembre, en raison de mouvements sociaux dans l'arsenal. Une visite complète des moteurs principaux est effectuée à l'occasion de cette IPER.

Le 6 septembre, le capitaine de frégate Jean-Pierre JOURDAIN de MUIZON prend le commandement du TCD.

Un homme d'équipage tombe à la mer le 16 octobre. Il sera repêché aussitôt, sain et sauf. Du 30 novembre au 23 décembre, transportant les EDIC 9091 et EDIC 9096 du centre amphibie de la Marine et des éléments du 21ème RIMa, le bâtiment participe à la manoeuvre franco-sénégalaise N'Djambour II en Casamance.
 

1980

L'année 1980 débute par une série d'exercices et de concours divers :

l'exercice Archipel en baie de Quiberon (21 au 25 janvier) avec le centre amphibie, une compagnie du 41ème RI puis une compagnie du 2ème RIMa. Lors de cet exercice, l'abordage d'une bouée du chenal de la Teignouse, le 21 janvier par mauvais temps, entraînera une indisponibilité de 9 jours et un passage au bassin pour changement de 2 pales de l'hélice bâbord ;

la manoeuvre Frégate (21 et 28 avril), dans la région de l'île d'Oléron avec le centre amphibie, le groupement des fusiliers marins commandos et 3 régiments de la 11ème division parachutiste (les 24 et 25 seulement) soit environ 1000 hommes ;

quelques concours logistiques et d'instruction dont la corvette de fin de stage du cours spécial de l'Ecole Navale du 22 février au 5 mars avec une escale à Casablanca et un transport au profit de la DCN entre Brest, Cherbourg, Lorient et Toulon du 10 mars et 2 avril.

Le 28 mai, l'Orage quitte Brest pour une mission en Afrique Occidentale. Au cours de cette mission, il assure le transport de personnel et de matériel au profit des armées et de la DTCN (Direction Technique des Constructions Navales). On notera, entre autre, l'acheminement, entre la Métropole et le golfe de Guinée, d'une compagnie du 41ème RI et d'un détachement de 2 Super-Frelon de flottille 33F à Libreville, ainsi que d'une compagnie du 31ème régiment du génie à Matadi. Il fait escale à La Pallice (29 au 30 mai), Dakar (5 au 6 juin), à Libreville (12 au 13 juin), Matadi (15 au 19 juin, Victoria (21 au 23 juin), Douala (23 au 27 juin), Matadi (30 juin au 2 juillet), Libreville (4 au 9 juillet), Dakar (15 au 17 juillet), La Pallice (23 juillet). Il est de retour à Brest le 25 juillet.

Le 8 septembre a lieu la prise de commandement du capitaine de frégate Yvon ROUAULT. Le même jour, le bâtiment part en direction de la Polynésie. Il y effectue un séjour de 2 mois sur zone (la durée du détachement dépassera de près d'un mois les prévisions initiales en raison de l'indisponibilité du BDC Trieux).

A l'aller il fait escale à La Pallice (9 septembre), Dakar (16 et 17 septembre) où il débarque une citerne à mazout, Fort de France (25 au 27 septembre), puis après Balboa (1er au 3 octobre). Après l'appareillage, sous le pont des deux Amérique, une explosion se produit dans une des machines. La nuit du 3 est effectuée au mouillage et le lendemain matin, l'Orage retourne à quai, mais cette fois ci de l'autre côté de l'entrée du canal, à la base américaine de Rodman (4 au 9 octobre), qui se trouve juste en face des quais de la ville de Balboa à Panama côté Pacifique. L'équipage y "dévalise" le PX (genre de super marché de la base Américaine), et chacun revient avec sa bate de base-ball, sa peluche du coyote et de Bip Bip, ... Des pièces de rechange avait été commandées en France mais l'envoi de celles-ci est fait par erreur, non pas sur Balboa au Panama mais Bilbao en Espagne ! Cette mauvaise destination ayant entraînée des retards, tout l'équipage profite d'une superbe escale prolongée. Une dernière halte à Mururoa (20 octobre) et le bâtiment arrive à Papeete le 23 octobre et y restera jusqu'au 27 octobre.

Il effectue alors plusieurs missions de ravitaillement entre Papeete (escales du 1er au 22 novembre, 2 au 4 décembre, 10 au 21 décembre), Fatu Hiva (25 novembre), Hiva Oa (26 au 29 novembre), Mururoa (escales du 29 au 30 octobre, 6 au 8 décembre, 26 au 28 décembre) et Hao (23 au 25 décembre). Il embarquera à l'aller la gabarre Tupa à destination de Mururoa et ramenera du matériel de forage de Mururoa à Brest.

Du 22 novembre au 2 décembre, le TCD effectue un exercice Atuona 80 aux îles Marquises (escale du 25 au 29 novembre) avec les forces de souveraineté dont le BIMAT, le PR Papenoo, la Lorientaise, l'EDIC 9082 et une Alouette III de l'escadrille 12S. Cet exercice permettra de tester la capacité de transport et de soutien de 500 passagers dont 230 en bivouac sur lit picot dans la partie couverte du radier.

 

1981

Sur le chemin du retour vers la Métropole, il touche successivement Clipperton (5 au 6 janvier), Acapulco (8 au 12 janvier), Rodman (17 janvier), Port Everglades (23 au 25 janvier), Sunny Point (27 au 28 janvier) d'où il embarque des munitions pour Brest, et Dakar (9 février) d'où il embarque 2 vedettes de 15 mètres également pour Brest. Quelques incidents de pilotage, lors de la traversée du canal de Panama le 18 janvier, conduiront le commandant à porter plainte contre la commission du canal.

L'Orage rentre à Brest le 17 février pour y subir une période d'indisponibilité pour entretien (21 février au 10 mai), plus longue qu'initialement prévue suite à la découverte d'une fuite au presse-étoupe ligne d'arbres. A l'issue, le bâtiment effectue une période d'entraînement et d'exercices qui comprend l'exercice Pre-Korrigan (18 au 20 mai) avec le centre amphibie et le 41ème RI. Cet exercice sera mis à profit pour entraîner les pilotes de l'armée de terre (Puma, Gazelle et Alouette) à l'appontage. Du 1er au 4 juin, il participe à l'exercice Korrigan avec le BDC Bidassoa, le centre amphibie (3 EDIC et 4 CTM), la 9ème DIMA, le 3ème régiment d'hélicoptères de combat, le commando Jaubert et 2 Super-Frelon de la flottille 33F. Le PC combiné était armé au profit du général commandant la 9ème DIMA et son Etat-Major.

A partir du 15 juillet, le TCD effectue une nouvelle mission en océan Indien. Il fait escale à Lorient (16 juillet), Toulon (21 au 25 juillet), Port Saïd (29 juillet) et arrive à Djibouti le 3 août.

Il quitte Djibouti le 6 août pour la zone sud et fait escale à La Réunion (14 au 19 août) et Mayotte (22 août au 1er septembre) où il effectuera des mouvements de batellerie : EDIC et CTM (Chaland de Transport de Matériel), coffres et divers matériels d'ancrage. Le passage à Mayotte est également mis à profit pour caréner le Bame, le P770 et livrer une barge à l'administration.

De retour à Djibouti le 9 septembre, le capitaine de frégate Pierre GELEZ prend le commandement du bâtiment le lendemain. Le transit retour vers Brest a lieu du 10 au 29 septembre.
Le bâtiment entre en IPER le 1er octobre.

 

1982

Il en sort le 1er mars, puis effectue un stage au CEF (Centre d'Entraînement de la Flotte) du 9 au 19 mars, avant d'entamer une série d'exercices : Archipel (13 au 16 avril et 10 au 14 mai), corvette de fin de cours EMF (22 avril au 7 mai), Korrigan (24 au 27 mai), Suroît (4 au 11 juin), corvette d'été de l'Ecole Navale (17 juin au 8 juillet). Il effectuera des escales à Cherbourg, Le Havre, à Flensbourg, Bergen, Trondheim.
L'Orage à Beyrouth

L'IE programmée du 12 juillet au 20 septembre à Brest se déroule partie à Toulon (du 15 juillet au 13 août), et partie à Brest (23 septembre au 18 octobre) par suite de la mission au Liban.

En effet, le 9 juillet au soir, ordre est donné d'appareiller pour Toulon. L'Orage appareille le 10 à midi, passe par Lorient où il enradie 2 EDIC, et arrive à Toulon le 15 juillet pour poursuivre son IE. Le 22 août, il quitte Toulon et arrive à Beyrouth le 26, pour participer à la mission Olifant 82 de mise en place de la force internationale d'interposition destinée à faciliter le départ des Palestiniens de Beyrouth.

Le TCD débarque un escadron du RICM de Vannes, puis fait route vers Larnaca le 27 pour charger du matériel venu de France, ainsi qu'un détachement de Super-Frelon. De retour à Beyrouth, il décharge le matériel puis effectue quelques entraînement hélico jusqu'au 5. Il est en escale à Larnaca (7 au 10 septembre), puis charge du matériel et des troupes à Beyrouth le 11, qu'il transfère le lendemain par une spectaculaire noria de Super-Frelon, en 176 rotations, à bord du porte-avions Foch et du pétrolier ravitailleur Meuse.

Il appareille le 13 pour Brest. Le lendemain, ont lieu les massacres des camp de Sabra et Chatila. L'Orage est de retour à Brest le 23 septembre.

Il repart de Brest le 2 novembre, pour un tour du monde de 7 mois, qui débute par une mission de transport vers la Polynésie.

Le 6 novembre, l'Orage devait faire escale à Punta Delgada. Mais le 5 au soir, après une journée très calme, une tempête tropicale se lève brutalement. L'escale est annulée et le bâtiment fuit au vent arrière jusque dans l'Est de Madère. L'Orage transportait le BSR Chamois, un remorqueur de port pour Fort-de-France et un chaland de 300 tonnes qui cassa ses amarres et qui pu, fort heureusement, être réarrimé avant l'arrivée à Fort de France (16 au 20 novembre).

Le 22 novembre, un matelot est débarqué en urgence à Willemstadt (Curaçao) pour une appendicite aiguë. Tout se termina bien, et il pu être par la suite rapatrié directement en France. Après le passage du canal de Panama (Balboa - 24 au 26 novembre), le TCD fait escale à Acapulco (1er au 5 décembre), Clipperton (7 décembre), Mururoa (15 au 17 décembre), et arrive à Papeete le 19 décembre.

Trois jours après, a lieu la prise de commandement du capitaine de frégate Olivier MENIOLLE d'HAUTHUILLE à Papeete.

 

1983

L'année 1983 débute par un exercice amphibie Australes 83 à Tubuaï du 6 au 13 janvier, puis quelques missions de transports inter-insulaires en Polynésie jusqu'au 23 janvier, date à laquelle le TCD quitte Papeete pour Nouméa où il fait escale du 1er au 3 février.

Il rentrera à Brest en longeant les côtes australiennes, s'arrêtant à Jakarta (15 au 19 février), puis en passant par l'océan Indien, il arrive à La Réunion le 28 février. De là, il part aux îles Glorieuses, à Mayotte, aux Seychelles (29 mars au 2 avril), à l'île Maurice (5 au 6 avril), revient à La Réunion qu'il quitte le 10 avril. Après une dernière et longue escale à Djibouti (18 avril au 13 mai), il passe Suez le 17 mai pour être de retour à Brest le 28 mai.

L'Orage entre en IPER le 22 août. Il en sort le 15 janvier 1984.

 

1984

Une année qui commence par un mouillage à Groix (19 janvier), entre La Pallice (18 janvier) et Larnaka (28 janvier). Arrivé en zone Liban, le TCD participe à la mission Olifant XIX (avec Diodon V) du 27 janvier au 1er mars qui comprendra l'opération Anaconda (renforcement de la FINUL - Force d'Interposition des Nations-Unis au Liban) au sud de Tyr les 4 et 5 février.

Sur le chemin du retour, le 8 mars, un hélicoptère de l'Orage effectue l'hélitreuillage et le transport en Espagne, au large du cap Finisterre, du capitaine du cargo yougoslave Kumanovo. Le 9 mars le TCD mouille à Groix

Il repart alors en Polynésie le 23 mars pour y effectuer tout d'abord une mission de transport entre la Métropole et Papeete où il arrive le 2 mai, via Fort de France, Colon (Panama - au mouillage), Hao (25 au 26 avril), puis d'autres missions de transport en Polynésie interinsulaire. Il participe au soutien des expérimentations nuclaires à Mururoa en mai et juin.

Pendant le commandement du CF MENIOLLE d'HAUTHUILLE, les escales suivantes furent également effectuées (dates inconnues) : Nouméa, Iles Glorieuses, Dzaoudzi, Moorea et Iles Gambiers (plusieurs mouillages), Raietea, Bora-Bora, Larnaca (Chypre).

Anecdote amusante : lors de l'escale à Bora-Bora le commandant avait ouvert le radier aux membres du Club Med local pour qu'il y jouent au volley, en échange de l'accès au Club pour l'équipage.

Le capitaine de frégate Jean-François LE ROUX prend le commandement du bâtiment le 22 juin. Le TCD sera en IA jusquau 4 septembre. Il effectue à l'issue quelques missions à Mururoa et Hao, puis quitte à Papeete, pour rentrer à Brest en passant par Clipperton où il effectue la remise en état de la station météo (16 septembre), Panama et Fort de France. Pendant le transit retour, la Combattante est enradiée en vue de son carénage en France avant sa mise à la disposition de la Gendarmerie Maritime. Le TCD arrive à Brest le 10 octobre.

L'année 1984 se termine par une mission de transport à Cherbourg puis au Havre (5 au 7 novembre) puis une mission Comoe 84 en Côte d'Ivoire (8 novembre au 16 décembre) avec escales à Groix et La Pallice pour embarquement de matériel, puis Abidjan (présence du Chef d'Etat Major des Armées, le général Lacaze) et Dakar au mouillage.

 

1985

Les 25 et 26 février, l'Orage transporte la coque de l'ex dragueur de mines la Malouine vers la zone de tir où elle sera coulée (25 février) - Témoignage : ICI (word).

Le bâtiment prend part, au cours de l'année 1985, à 4 exercices Archipel (4 au 7 mars, 18 au 22 mars, 21 au 25 octobre, 28 au 31 octobre), effectue une mission de transport à Cherbourg (4 au 6 avril) puis repart au Liban pour participer à la mission Messidor (9 avril au 7 mai). Il s'agissait de livrer 2 EDIC neufs à la Marine libanaise et de récupérer un EDIC prêté à cette Marine. En raison de la situation tendue (prises d'otages Kaufmann,...) la mission est maintenue mais le bâtiment est prolongé sur zone avec escales à Larnaka et Héraklion.

Le TCD participera également aux exercices Skreo (13 au 15 mai) et Farfadet (4 au 6 juin) et au soutien du sous-marin Bévéziers lors de l'escale à Cadix (12 au 17 juin).

A noter, lors d'une mission de qualification à l'appontage de régiments de l'ALAT, le bâtiment battra le record d'appontages en une journée : 800 !

Une délégation d'anciens marins de Limoges (ville marraine) embarque le 20 juin lors du trajet Lorient-Brest.

Les capacités du TCD seront également appréciées lors de l'expérimentation Protecmar VI (exercice de lutte anti-pollution) du 23 au 27 septembre, l'Orage servant de bâtiment de commandement, de porte-hélicoptères et d'hôtel pour les nombreux ingénieurs et techniciens. Le 26 septembre, un hélicoptère effectuera l'évacuation sanitaire d'un blessé grave du chalutier espagnol Virgen Nuevo del Coro.

Le 16 octobre, un jeune matelot (un VSL Patissier) tombé à la mer sera récupéré dans le goulet.

Une délégation du bâtiment défile le 11 novembre à Limoges. Dans l'après midi, le commandant déposait une gerbe à Oradour sur Glane.

Le TCD entre en IPER le 13 novembre.

 

1986

Le capitaine de frégate François CLUZEL prend le commandement le 12 décembre 1985.

L' IPER de l'Orage se termine le 12 mai à Brest. A l'issue d'un stage au Centre d'Entraînement de la Flotte (6 au 10 avril), le bâtiment enchaîne l'exercice Archipel (26 au 29 mai), une sortie au profit de l'ALAT et des commandos (2 au 6 juin) et l'exercice Korrigan 86 (9 au 13 juin). Les relations avec Limoges, ville marraine du TCD, sont toujours aussi suivies : le 1er juin, l'Orage accueillait une centaine de personnes représentatives de la région.

L'Orage quitte Brest le 26 août pour un tour de monde de 6 mois. Il passe par le canal de Suez (5 septembre), Djibouti (11 au 24 septembre), Mayotte (30 septembre au 5 octobre), La Réunion (8 octobre), Bali (22 octobre), Nouméa (4 novembre) et arrive à Tahiti le 16 novembre. De Tahiti, il repart le 20 novembre pour effectuer une première mission de ravitaillement vers Mururoa (23 novembre) et Bora-Bora (29 novembre). Il rentre à Tahiti le 1er décembre et repart le 16 décembre pour une seconde mission qui l'emmène cette fois à Hao, Bora-Bora et Rangiroa (retour à Tahiti le 29 décembre).

 

1987

La mission de soutien dans le Pacifique est prolongée du 29 décembre 1986 au 15 janvier 1987 pour acheminer à Futuna (9 janvier) près d'un millier de tonnes de matériaux et d'engins divers en vue de la reconstruction des villages ravagés par le cyclone Raja.

Le TCD quitte définitivement Tahiti le 19 janvier, et rentre en Métropole via Balboa (Panama - 2 février) et Fort de France (7 février).

De retour à Brest le 19 février. l'Orage appareille de nouveau le 29 mars pour Toulon, où il arrive le 3 avril et d'où il participe aux exercices inter-alliés et OTAN Dragon-Hammer (1er au 9 mai) et French Phiblex (11 au 16 mai). Il quitte Toulon le 21 mai et rentre à Brest le 26 mai.

Il effectue alors une série d'exercices amphibies nationaux et interalliés en Méditerranée : Elemex (27 au 29 avril, Sampan (18 au 21 mai), Bathya (1er au 3 juin) suivie de la répétition et de l'exécution de l'exercice national Korrigan 87 (9 au 12 juin) sur les côtes du Morbihan.

Le capitaine de frégate Bernard LABIT prend le commandement le 17 juin 1987.

Au mois de septembre, une vingtaine de personnalités du monde de la pêche (syndics, maires, administrateurs des Affaires maritimes) de la Baie de Quiberon et Belle Ile, zone très fréquentée par les TCD et le groupement amphibie, ont été invitées sur l'Orage pour un déjeuner et une journée de démonstrations amphibies.

Après une escale à Gijon (18 au 22 septembre), débute alors une période soutenue de concours amphibies sur les côtes atlantiques : exercice Archipel avec le 9ème DIMA (12 au 15 octobre) et escales à Montoir (Saint-Nazaire - 13 octobre) puis Bordeaux (22 au 26 octobre), exercices Richelieu (27 au 30 octobre) et Covanguer (29 novembre au 3 décembre) avec les fusiliers et commandos Marine, sortie Morgane avec l'Escadre de l'Atlantique, entraînement à l'appontage au profit de la 4ème division aéromobile (6 au 9 octobre, 24 au 27 novembre, 1er au 2 décembre)

 

1988

L'IPER permet de resserrer des liens avec la ville marraine. La PMM de Limoges est accueillie au mois de février et, en mars, une délégation du bâtiment conduite par le commandant, est invitée par la municipalité de Limoges et l'association locale d'anciens marins.

Le 5 mai, l'Orage appareille de Brest pour une mission de transport en océan Indien de 3 mois. Cette mission débute, à l'issue d'une escale à Toulon (13 au 15 mai) et de l'exercice Farfadet (15 au 18 mai), par le convoyage d'un EDIC vers Djibouti, via Rhodes (27 au 30 mai), Larnaca (31 mai) et Port Saïd (1er juin). Arrivé à Djibouti le 6 juin, il repart le 12 juin vers Dzaoudzi (Mayotte - 18 au 20 juin), Port-des-Galets (La Réunion - 23 au 30 juin). Le moment fort restera le débarquement de 1200 tonnes de matériel aux îles Glorieuses (2 au 7 juillet) pour participer à la construction de la nouvelle piste d'aviation.

Il rentre à Brest le 10 août en passant par Dzaoudzi (8 au 11 juillet), Mombasa (13 au 18 juillet), Djibouti (23 au 25 juillet, Héraklion (1er au 2 août), Toulon (5 août).

Le bâtiment entame à l'automne une période d'entraînement et de concours amphibies en Atlantique : exercice Archipel avec le 9ème DIMA (11 au 15 et 17 au 19 octobre), exercices Mazarin (19 au 21 octobre) et Tacotac (5 au 10 décembre) avec les fusiliers et commandos Marine embarqués à La Pallice (3 novembre), entraînement à l'appontage au profit de la 4ème division aéromobile (24 au 19 octobre et 1er au 2 décembre).

Du 2 au 30 novembre, il participe à l'exercice franco-sénégalais N'Djambour V et fait escale à Dakar (10 au 13 novembre et 16 novembre au 21 décembre) puis La Pallice (29 novembre).

Le 13 décembre 1988, le capitaine de frégate François PANSART prend le commandement de l'Orage.

 

1989

L'Orage effectue quelques exercices au profit de la FAR (Force d'Action Rapide) en Méditerranée : Goélette 120 (28 février au 2 mars) précédé d'une escale à Civitavecchia (Rome - 17 au 21 février), Goélette 123 (13 au 17 mars), Sampan (20 au 23 mars).

Du 17 avril au 5 mai, il effectue un stage au Centre d'Entraînement de la Flotte suivi de l'exercice national Korrigan (16 au 21 mai).

Puis il participe à l'exercice franco-gabonnais Franceville 89 du 17 juin au 29 juillet, avec escales à Dakar (24 juin), Libreville (2 au 3 juillet et 10 juillet), Abidjan (13 au 17 juillet). Le Chef d'Etat-Major de la Marine Gabonaise est accueilli à bord pendant une semaine lors de l'exercice Franceville. Lors de l'escale d'Abidjan, des vivres et une assistance médicale ont été offertes à l'expédition circumafricaine Pount. De plus, à l'occasion d'une manifestation officielle le 14 juillet, le commandant est décoré de la Légion d'Honneur.

Il effectue la mission Capselle (protection d'une éventuelle évacuation des ressortissants au large du Liban), qui sera suivie de la mission Orque où il sera détaché en Méditerranée Orientale du 19 août 1989 au 22 janvier 1990. Des détachements des commandos de Montfort et de Penfentenyo seront présent à bord durant plus de 2 mois.

Le bâtiment fera escale à Rhodes (20 au 28 septembre) et Antalya (11 au 17 octobre). Ce déploiement en Méditerranée aura également induit 75 jours au mouillage à Toulon, et 40 jours à Larnaca (Chypre). Lors des escales de Rhodes et Antalya, des goûters seront offerts au profit des orphelins. A l'occasion des fêtes de Noël, à Larnaka, des vivres sont cédées par l'équipage à une communauté religieuse.

 

1990

L'IPER de 1990 (5 mars au 1er juin) est mis à profit pour recevoir une importante délégation de Limoges, 31 lycéens ainsi que des représentants d'association d'anciens marins (28 au 31 mai).

Le 13 juin, l'Amiral commandant l'Escadre de l'Atlantique fait reconnaître le capitaine de frégate Gérard CAVELIER, comme commandant le TCD Orage. Un commandement qui commence en fanfare, par la participation de l'équipage du TCD au défilé militaire du 14 juillet sur les Champs Elysées à Paris.

Quelques jours après, le bâtiment appareille de Brest le 23 juillet vers l'Afrique dans le cadre de la mission de présence Corymbe 90 qui devait initialement durer 3 mois. Mais, après une escale à Dakar (31 juillet au 3 août) et l'exercice franco-sénégalais Sine Saloum, le 19 août, la mission est interrompue et cède la pas à l'urgence d'évacuer l'Ambassadeur de France au Libéria.

Le TCD tourne alors le dos à l'Afrique afin de rallier Toulon rapidement. Il participe à l'exercice Forban avec les légionnaires du 2ème REP en Corse du 19 au 21 septembre.

En octobre, après l'invasion du Koweit par l'Irak, l'Orage prend part à la montée en puissance des forces alliées dans le Golfe et participe alors à la noria des transports logistiques vers Yanbu (escales du 11 au 12 octobre et 28 novembre) et Djibouti (15 au 17 octobre et 1er au 3 décembre), dans le cadre de l'opération Daguet (4 au 30 octobre et 20 novembre au 14 décembre). C'est à cette occasion qu'il effectuera peut être l'escale la plus brève de son histoire à Yanbu : 2h50 !

Le bâtiment est de retour à Brest le 20 décembre.

 

1991

A l'issue d'une période de PEI, l'Orage quitte Brest le 21 mars, passe par Yanbu (1er avril) et Djibouti (4 au 5 avril) pour enradier La Boudeuse et la transporter à Toulon (15 avril).

Il repart ensuite le 2 mai pour une mission Corymbe 91 et fait escale à Dakar (23 avril au 1er mai et 3 au 4 mai) pour y assurer le soutien du SNLE Le Redoutable (16 avril au 2 mai). Cette mission Jubarte, censée être des plus confidentielles, surprendra l'Etat-Major et l'équipage en paraissant dans la presse sous la mention ''Insolite''. Lors de l'escale à Dakar, une mission humanitaire au profit de civils sénégalais dans la région du Khelkom sera menée par des Super-Frelon de la 33F embarqués à bord de l'Orage.

La mission Corymbe se prolonge jusqu'au 12 juin, et comprend un exercice franco-sénégalais Sine Saloum ainsi que des escales à Lagos (Nigéria - 10 au 14 mai), Libreville (Port Owendo - 17 au 20 mai), Abidjan (23 au 28 mai), Dakar (3 au 5 juin). Le patrouilleur béninois Le Patriote sera rapatrié dans le radier de l'Orage d'Abidjan vers Loctudy.

Le TCD est alors rappelé à Toulon et inclus dans la mission Libage de redéploiement du dispositif français à la frontière turco-irakienne du 13 juin au 5 juillet, avec une escale à Iskenderun (18 au 30 juin).

Après une mission de transport de matériel du 519ème Régiment du Train de Toulon à La Rochelle (11 au 16 juillet), un stage CEF en Atlantique (16 septembre au 11 octobre) et une campagne d'appontage de la 4ème DAM de l'ALAT en Méditerranée (26 au 28 septembre), l'Orage appareille le 4 novembre vers les Caraïbes pour une mission Pauline, de protection des ressortissants français, liée à la dégradation de la situation à Haïti. Il fait escale à Fort de France (16 au 17 novembre) puis Roosevelt Roads (9 au 10 novembre et 20 novembre). Le bâtiment est de retour à Brest le 22 décembre.

Le 23 décembre, l'Amiral Préfet Maritime et Commandant en Chef pour l'Atlantique (CECLANT) fait reconnaître le capitaine de frégate Yannick KERAUTRET comme nouveau commandant.

 

1992

Deux campagnes d'appontages au profit de la 4ème DAM de l'ALAT seront effectuées en Atlantique du 18 au 21 et 25 au 27 février.

Du 21 mars au 16 avril, dans le cadre de l'opération Amarante, le TCD réalise l'acheminement du premier contingent français de casques bleus de Toulon (26 au 31 mars) à Rijeka (Croatie - 4 au 5 avril) puis Augusta (7 au 9 avril). Le départ de Toulon se déroule avec à bord le ministre de la Défense Monsieur Pierre Joxe, le ministre de la mer Monsieur Le Drian, le Chef d'Etat Major des Armées, le Chef d'Etat Major des armées, l'amiral Lanxade (Chef d'Etat Major des Armées - CEMA (1991-95), puis Ambassadeur de France en Tunisie.), et le général Cot, commandant la 1ère armée. Anecdote amusante, la démission du gouvernement s'est effectuée alors que le ministre était à bord (ministre en franchissant la coupée, ex-ministre en quittant le bord par Super-Frelon)

Puis entre deux autres escales à Toulon (9 au 12 et 18 au 21 juin), il participe à l'exercice Farfadet (12 au 18 juin) avec mouillages à Sète (15 et 17 juin) et Port-Vendres (15, 16 et 17 juin), avant d'effectuer un transport opérationnel (l'acheminement à Mayotte d'une vedette de transport achetée aux chantiers Pirion par la communauté territoriale de Mayotte) qui le conduit dans le sud de l'océan Indien du 21 juin au 22 août. Il fait alors escale à Djibouti (1er au 4 juillet), Mayotte (...), La Réunion (où il achemine des véhicules et du matériel de l'armée de Terre déclassés), Mayotte (où il récupère un petit remorqueur et autres vedettes pour les ramener en Métropole), Mombasa (27 au 31 juillet), Djibouti (4 au 6 août - où il enradie l'EDIC L9052), Alexandrie (12 au 15 août).

Le 1er juin l'Orage passe sous commandement organique d'ALFAN conformément aux dispositions du plan Optimar 95..

L'IPER, qui sera la dernière à Brest, commence le 21 septembre et dure 5 mois, avec un long séjour au bassin (25 novembre au 3 février 1993).

 

1993

La fin de l'IPER, est fixée au 19 février. Pendant cette période, ont été réalisées : une visite totale des moteurs de propulsion, de 2 groupes electrogènes, une vérification et remise en état des organes vitaux (grues, porte, ballast,...) et l'installation d'un système de défense Simbad. Une modification importante a également été réalisée : la transformation de 2 soutes gazole en TR5 (kérozène pour hélicoptères) qui a permis d'accroître considérablement les capacités en carburéacteur, en raison du développement indéniable de l'hélitransport.

L'IPER permet en outre de renouer des liens avec la ville marraine. Une délégation du bâtiment est reçue, fin janvier, à Limoges et à Saint-Junien pendant 2 jours, à l'occasion de la assemblée annuelle de l'association La Frégate des anciens marins. Cette cérémonies était placée sous la présidence du CA (2S) NOURRY. La visite de l'Orage, qui a été largement rapporté dans la presse, a donné lieu à de nombreux échanges de cadeaux.

Après un court stage de remise en condition (1er au 9 mars), l'Orage quitte Brest le 15 mars afin d'embarquer à Toulon (20 au 23 mars) plus de 250 passagers, pour la plupart parachutistes de la 11ème DP, puis rejoint l'océan Indien, en remplacement de la Foudre, pour participer à l'entraînement majeur, Golfe 93.

Il fait escale à Djibouti (2 au 5 avril), puis Wudam (10 au 11 avril) dans le cadre de l'exercice franco-omanais Tortue de mer (10 au 19 avril) avec mouillage à Ras Al Madrakah, Mascatte (19 au 22 avril), Karachi (26 au 29 avril), Dubaï (2 au 8 mai), Doha (11 au 12 mai), Ash Shuwaik (13 au 17 et 18 au 23 mai) dans le cadre de l'exercice franco-koweiti Perles de l'Ouest (15 au 21 mai), Doha (24 au 25 et 27 au 30 mai) dans le cadre de l'exercice franco-qatari Pêcheur de Perles (24 au 29 mai). Le 4 juin, le TCD participe au recueil par embarcations pneumatiques de 20 passagers d'un boutre en perdition dans le golfe d'Aden et à leur transfert sur le cargo indien Otava.

Ces 3 mois de navigation de groupe furent ponctués de manoeuvres amphibies, de nombreuses mises en oeuvre d'hélicoptères (5 à bord), de chenalages délicats mais aussi d'exercices inhabituels pour un TCD (évolutions, ravitaillement à la mer). Il est de retour à Brest le 26 juin, via Djibouti (5 au 7 juin) Suez (11 au 12 juin) et Toulon (17 au 20 juin).

Le capitaine de frégate Olivier AUBRUN prend le commandement du TCD le 13 juillet 1993.

Le 4 septembre, l'Orage rallie définitivement Toulon, nouveau port base. Une inspection du Chef d'Etat-Major de la Marine a lieu peu de temps après, le 29 septembre.

Le conflit en ex-Yougoslavie marquera cette période. Une première mission Balbuzard aura lieu du 9 octobre au 6 décembre. Son but est d'assurer la sécurité des éléments français de la FORPRONU engagés en ex-Yougoslavie et faciliter l'éventuel désengagement des forces à terre. Le bâtiment effectuera plusieurs escales en Italie : Ancône (19 au 22 octobre), Venise (27 octobre au 2 novembre), Trieste (10 au 15 novembre), Ancône (22 au 25 novembre), Trieste (1er au 6 décembre).

 

1994

Une deuxième mission Balbuzard a lieu du 12 février au 31 mars, ponctuée à nouveau, d'une série d'escales en Italie : Ancône (16 au 18 février), Venise (23 février au 1er mars), Ancône (10 au 14 mars), Trieste (19 au 24 mars). Pendant ces 2 missions Balbuzard, le commandant de l'Orage assurera les fonctions de CTG (Commanding Task Group) de l'ensemble des bâtiments français présents sur zone.

Le bâtiment participe ensuite à divers exercices et entraînements : interarmés au profit de la 4ème DAM (19 au 20 avril et 25 au 26 mai) avec escales à Rota (28 au 30 avril) et Palma de Majorque (4 au 5 mai), et interalliés Resolute Response et Dynamic Impact (26 avril au 18 mai). Il effectuera également des tirs Simbad au CEM les 18 et 21 avril.

Le 14 août, l'Orage participe à la revue navale, point fort des cérémonies qui marquent la commémoration du cinquantième anniversaire du débarquement des troupes alliées en Provence, puis mouille à Cavalaire (14 au 16 août). Cette revue navale aura été l'occasion de fortifier les liens qui unissent le TCD à Limoges en assurant l'embarquement pendant 4 jours d'élèves, d'anciens marins et d'élus de la région de Limoges.

Oubliant quelques temps l'ex Yougoslavie, l'Orage part pour une mission de transport logistique dans le Pacifique.

Le bâtiment passe par Brest (1er au 2 septembre), Ponta Delgada (6 au 7 septembre), Les Saintes (14 septembre), Fort de France (15 au 19 septembre), Carthagène (Colombie - 23 au 27 septembre), Balboa (Panama - 29 septembre), l'Ile de Pâques (30 au 31 octobre). Il arrive en Polynésie française à Faaïte (11 octobre) puis Papeete (12 au 22 octobre). A Balboa, l'équipage participe aux cérémonies liées à la commémoration de la disparition de Ferdinand de Lesseps en présence du Président de la République du Panama.

Il revient par Balboa (9 au 14 novembre), Cayenne (21 au 23 novembre) où il dépose du matériel, embarqué à Papeete et nécessaire au développement de la nouvelle base navale de Degrad des Cannes en Guyane - (L'orage a bien fait escale en Guyane, mais pas à Cayenne dont le port est envasé, ni au port de commerce de Dégrad-des Cannes. il est resté au mouillage au large de l'Ilet La Mère. Il a déradié l'Edic 9074 qui était affecté en Guyane " - Source - Période avec réception au REI (légion étrangère). Hébergement pour une nuit compte tenu de l'impossibilité de rentrer à bord (dégradation météo) pour environ 40 à 50 personnes.), Dakar (1er au 4 décembre), Santa Cruz de Tenerife (7 au 9 décembre) et Brest (14 au 16 décembre).

 

1995

Le 17 janvier, le capitaine de frégate Olivier BENISTAN prend le commandement du TCD.

Du 30 janvier au 1er mars, le bâtiment est en alerte Balbuzard, puis effectue une campagne d'appontage au profit de la 4ème DAM (8 au 10 mars) suivie d'une escale à La Pallice (11 au 13 mars). Il enchaîne par l'exercice Archipel 95 (13 au 21 mars) avec une escale à Saint-Nazaire (16 au 18 mars), La Pallice (19 au 23 mars) et Brest (24 au 27 mars).

Le 3 avril, le bâtiment entre en pré-IPER, il restera à quai jusqu'au 25 octobre, dont une partie au bassin (25 avril au 11 septembre).

Au cours de cette IPER, les moteurs de propulsion et le réducteur bénéficient d'une visite de 5000 h. La ligne d'arbres est, quant à elle, également visitée et ses tronçons sont entièrement déposés. Les coussinets en gaïac sont remplacés par du Railko.

On notera des modifications au niveau Armes/Equipements avec le remplacement des 1226 par 2 radars Racal Decca DRBN34 et la mise en place de 2 affûts Simbad. L'IPER 95 a également été marquée par le débarquement des 2 canons de 40mm et la mise en place de l'installation dite 3A : canons de 30mm en remplacement des 40mm, adjonction d'un abri CDV (Chef De Veille) au dessus de l'abri de navigation et pose de viseurs optroniques.

Les essais après IPER se déroulent du 25 octobre au 22 novembre et le bâtiment effectue un stage de remise en condition (22 novembre au 1er décembre), puis il est en IA du 8 au 22 décembre.

Du 22 décembre au 31 janvier 1996, le bâtiment reprend l'alerte Balbuzard.

 

1996

Après une première escale en Méditerranée à Livourne (22 au 25 janvier), l'Orage part en Atlantique pour participer à l'exercice Archipel 96 (5 au 16 février). Il fait escale à Brest (4 au 5 février) et La Pallice (8 au 12 et 14 au 15 février). Lors de l'escale à La Pallice, une délégation d'une quarantaine de Limougeauds, composée de membres de la municipalité et d'anciens marins de l'association La Frégate est reçue à bord. L'exercice Archipel se conclut par un tir Mistral au CEM (16 février). L'Orage fait une dernière halte à Brest (16 au 18 février) avant de repartir sur Toulon.

Du 4 mars au 8 avril et du 25 avril au 9 mai, le bâtiment est en alerte Salamandre.

Puis il effectue l'exercice N'Gounie 96 (10 au 20 mai) avec escale à Dakar (18 au 21 mai), suivi de la mission Almandin II (21 mai au 2 juillet) avec une longue escale à Libreville (Owendo - 27 mai au 14 juin) et un retour à Dakar (21 au 24 juin)

Le 19 juillet, le capitaine de frégate Henry FOURMY prend le commandement du TCD

L'Orage prend l'alerte Salamandre le 9 septembre, il ne la quittera que 9 mois plus tard, le 5 mai 1997. Puis il participe aux exercices Tarpon (12 septembre) et Dynamic Mix (17 septembre au 7 octobre), avec une escale à Carthagène (Espagne - 19 au 21 septembre).

Il effectue une campagne d'appontages DAOS (9 au 10 octobre) avant d'enchaîner sur l'exercice franco-tunisien Kroumirie 96 (17 octobre au 5 novembre) avec plusieurs escales à Bizerte (18 au 20 octobre, 26 octobre et 3 au 4 novembre) et 2 autres campagnes d'appontages au profit de la 4ème DAM (12 au 14 novembre et 25 novembre au 1er décembre)

Clôturant les activités de l'année, le Téléthon 96 a été l'occasion d'accueillir à bord, du 27 au 28 novembre, un jeune enfant myopathe qui, accompagné de son père et de l'acteur Bernard Giraudeau, a pu découvrir la vie à bord d'un bâtiment de la Marine

 

1997

L'Orage participe aux exercices amphibies Exphib (21 au 23 janvier et 10 au 14 mars) avant de rentrer en IE (27 janvier au 7 mars). Du 7 au 9 mars, une délégation du bâtiment est accueillie à Limoges, ville marraine. Cette délégation fait l'objet d'un accueil très chaleureux de la part du député-maire de Limoges et du président de l'association des anciens marins de la ville.

A l'issue de 2 campagnes d'appontages au profit du 4ème DAM (17 au 21 mars, 24 au 28 mars), il effectue la mission Alba (11 au 24 avril). La fin de l'alerte Salamandre a lieu le 5 mai.

Puis, quittant Toulon le 23 mai, il part pour une mission de transport en océan Indien. Il fait alors escale à Djibouti (4 au 7 juin), La Réunion (16 au 24 juin), Antsiranana (Madagascar - 27 juin au 2 juillet), Mayotte (4 au 9 juillet) et Djibouti (16 au 19 juillet). Il est de retour à Toulon le 29 juillet.

Il participe alors à l'exercice Fanfar 97 (25 septembre au 7 octobre), suivi d'une campagne d'appontages DAOS (8 au 9 octobre).

Il reprend l'alerte Salamandre du 7 novembre au 15 décembre. Pendant cette période, il effectuera 2 campagnes d'appontages au profit du 4ème DAM (24 au 26 novembre et 3 au 5 décembre) entrecoupées d'une escale à La Goulette (Tunisie - 28 novembre au 1er décembre)

 

1998

Le 8 janvier 1998, le capitaine de frégate Claude BONO prend le commandement du bâtiment. L'Orage entame alors une mission Corymbe (8 janvier au 16 avril) qui le mènera à Dakar (16 au 19 janvier), Cotonou (25 janvier), Abidjan (27 janvier au 3 février et 6 au 9 février), Lomé (10 au 12 février), Abidjan (13 au 14 et 26 au 27 février), Libreville (2 au 5 et 6 au 12 mars), Dakar (19 au 22 mars), Libreville (28 mars au 1er avril), Dakar (8 avril). Au cours de cette mission, l'Orage effectuera le rapatriement d'un contingent béninois de l'ECOMOG de Monravia.

De retour en Métropole, il participe à plusieurs exercice interarmées : Corsica (20 au 25 avril), Esterel (27 au 29 avril), Eole (3 au 12 juin), entrecoupés par une campagne d'appontage de la 4ème DAM (25 au 28 mai) avec une escale à Ajaccio (27 mai). Il prend l'alerte Iroko (19 au 26 août), effectue un tir Mistral (16 septembre) suivi d'une escale à La Spezzia (18 au 21 septembre)

La 15ème IPER commence en octobre 1998 et se prolonge jusqu'en février 1999 avec un passage au bassin du 6 novembre 1998 au 2 février 1999.

 

1999

Privé d'activité à la mer pour raison d'entretien de longue durée, le TCD Orage a profité de cette indisponibilité pour renouer les liens qui l'unissent à sa ville marraine, Limoges, ainsi qu'à ses anciens marins. Une délégation de la capitale du Limousin ainsi qu'une importante représentation de «La Frégate», l'association des anciens marins de Limoges, ont été reçues par l'Orage les 21 et 22 janvier à Toulon.

A l'issue de l'IPER, le bâtiment effectue un stage de remise en condition (15 au 26 mars) avant de participer au cours de l'année 1999 à 3 missions de transport opérationnel d'éléments français, entre le territoire national et les Balkans.

Du 1er au 11 avril, les armées achemine près de 600 tonnes de fret humanitaire dans le cadre de l'opération Trident humanitaire, destinée à venir en aide aux réfugiés kosovars. Le TCD Orage participe à l'opération. Le bâtiment, parti de Toulon le 9 avril, arrive dans le port de Dürres (12 avril), en Albanie. Il va permettre de doubler la capacité du transport héliporté et la mobilité de l'ensemble du détachement : 110 véhicules supplémentaires sont débarqués, ainsi qu'un détachement de 120 cavaliers du 1er régiment de Hussards Parachutistes de Tarbes et de 80 hommes de la Sécurité civile.

L'Orage effectue une 2ème mission Trident (11 au 27 juin) de transport du deuxième échelon de la force d'interposition au Kosovo, avec une escale à Thessalonique (16 au 23 juin).

Parti de Toulon, le 11 août pour une 3ème mission Trident (Allied Harbour), le TCD Orage arrive dans le port de Durrës (14 août), après trois jours d'une calme traversée. L'embarquement des cinq régiments stationnés en Albanie, dont 250 hommes du contingent français de l'Afor, depuis près de 4 mois, s'effectue avec rapidité. Le TCD Orage reprend la mer en fin d'après midi. Le 17 août, un incendie se déclenche au compartiment auxiliaires bâbord. Il sera rapidement maîtrisé.

Le 3 septembre, le capitaine de frégate Emmanuel DE OLIVEIRA prend le commandement du bâtiment.

Un mois plus tard débute une mission en océan Indien (1er octobre au 5 décembre). L'Orage fait escale à Port-Saïd (6 au 8 octobre), Djibouti (12 au 14 octobre), Wudam (Oman - 19 octobre), Masirah (Oman - 20 au 22 octobre), Mascate (Oman - 27 au 31 octobre). Le soir du 1er novembre, après avoir quitté Al Jubail en Arabie Saoudite, le Var et le Nivôse ont rejoint l'Orage qui venait de Mascate. Cette rencontre a été l'occasion d'effectuer un ravitaillement en carburant avant de faire une escale commune à Doha (2 au 6 novembre), capitale du Qatar. La mission se poursuit par des escales à Koweit City (7 au 8 novembre), Jebel Dhana (E.A.U. - 10 novembre), Dubaï (11 au 14 novembre), Djibouti (19 au 21 novembre) Eilat (25 au 28 novembre)et Suez (29 au 30 novembre), pour un retour à Toulon le 5 décembre.

 

2000

Il accomplit la mission Corymbe 51 à l'occasion des élections présidentielles sénégalaises (7 février au 31 mars) au cours de laquelle il fera escale à Mindelo (Cap Vert - 17 au 23 février) et Praia (Cap Vert - 6 au 11 mars).

En mai, il effectue l'exercice Dynamic Mix (18 au 31 mai) avec escale à Cagliari (20 mai), suivi d'une mise en alerte opérationnelle suite aux évènements au Liban.

Après une dernière campagne d'hélipontages (19 au 23 juin) et des permissions d'été , c'est à l'occasion des élections présidentielles ivoiriennes qu'il repart en mission Corymbe 54 en Afrique (10 août au 24 novembre). Il fait escale à Dakar (18 au 23 août), Libreville (29 août au 8 septembre), Dakar (15 septembre au 3 octobre), Cotonou (13 au 20 octobre), Douala (4 au 9 novembre). Il fait un dernier passage à Dakar (16 au 17 novembre) avant de repartir vers Toulon où il arrive le 24 novembre.

Le 14 décembre, le capitaine de frégate Jean-Nicolas Gauthier prend le commandement du bâtiment.

 

2001

Le 26 janvier à Toulon, 360 véhicules dont 100 blindés, une vingtaine d'hélicoptères et 1400 hommes du groupement interarmées embarqué (GIE) embarquent à bord des TCD Siroco, Foudre, Orage et Ouragan. Aux cotés de la composante de force amphibie sont déployés les frégates Suffren, Jean de Vienne et Surcouf, les commandos Marine, un groupe de plongeurs démineurs, deux CMT, des appareils de l'Aviation navale et de l'armée de l'Air, ainsi qu'un détachement de 250 hommes du commandement des opérations spéciales (Cos). L'exercice Catamaran a pour but de valider le concept national des opérations amphibies avec des répétitions de débarquement en Corse-du Sud précédant la mise à terre de l'ensemble de la force sur la plage de Racou (Pyrénées-Orientales) à partir du 2 février.

 

2002

Le TCD Orage fait une dernière sortie le 28 janvier, au matin au lendemain à l'aube. Le manque de disponibilité de bâtiments, compte tenu des unités en mission ou en travaux, se traduit par ceux qui restent par de multiples demandes de concours lors de la moindre sortie ! Le cas de l'Orage est exemplaire puisqu'il a embarqué l'Amiral commandant de la force d'Action Navale en Méditerranée, une classe de lycéens toulonnais pour un stage d'information, manoeuvrés avec des commandos marine en sortant de Toulon (le bord est pris d'assaut comme un vulgaire contrebandier !), effectué un tir de Mistral devant le centre d'essais de la méditerranée, débarqué l'Amiral par hélicoptère en fin d'après-midi, puis les lycéens par LCVP au Morillon en mouillant en grande rade, entraîne de nuit, des pilotes de Lynx à la prise de cargaison en sling, fait divers essais de consommation et terminé en rentrant en petite rade par l'entraînement de deux CTM en porte à porte. Il est accosté au quai d'honneur à 8 heures et l'IPER commence immédiatement par le débarquement du gas-oil restant à bord et des lignes de mouillage.

L'Orage est en IPER jusqu'en septembre. Il reprend la mer mi-septembre pour les essais puis l'entraînement qui suivent les périodes de travaux.

Le CF Edmond de VIGOUROUX D'ARVIEU prend le commandement le 23 septembre.

Il appareille le 24 octobre avec deux CTM, deux Puma, deux Gazelle, 150 passagers et des véhicules. Le 29 octobre, au delà de Gibraltar, il rencontre une embarcation avec 20 passagers, des marocains, ayant tenté de gagner l'Espagne. Après une assistance par Zodiac, l'embarcation est remorquée jusqu'au large des Canaries où une vedette de sauvetage de Las Palmas la prend en charge.

Le TCD passe à Dakar début novembre et gagne le golfe de Guinée. Il relève le Commandant Birot le 6 novembre 2002 devant Abidjan. Il débarque par hélicoptère un détachement de l'ALAT. Le 16 novembre, il transporte de Dakar à la Côte d'Ivoire les véhicules et le matériel prépositionnés du lot de renforcement des capacités Africianes de maintien de la paix (Recamp). Début décembre, il fait une seconde rotation sur Dakar pour y prendre des unités de l'armée de terre qui vont renforcer le dispositif Licorne. Il repère ensuite des ponts de plageage au cas où une évacuation serait nécessaire. Il fait une escale de neuf jours à Dakar puis rallie Lomé le 30 décembre, après avoir croisé la Foudre juste avant Noël.

 

2003

L'Orage revient à Dakar puis embarque les troupes sénégalaises de la CEDEAO. Il appareille le 14 janvier et est à Abidjan le 19. Il est relevé par l'Ouragan le 25 janvier et participe à un débarquement de troupes de l'Ouragan sur une plage reconnue en décembre. Le retour à Toulon est retardé par une intensification de la crise ivoirienne. Le TCD Quitte Dakar le 4 février avec un groupe de quarante commandos marine et des éléments du 23ème BIMA avec ses véhicules qui sont déposés à San Pedro le 7 février. Il assure jusqu'au 10 février, le transport de l'escadron blindé des forces françaises au Cap vert. En remontant vers Toulon, il croise la Jeanne d'Arc et le Georges Leygues puis la Foudre et le Sirocco qui descendent dans le golfe de Guinée. L'Orage rentre à Toulon le 20 février et subit un entretien de dix semaines.

Le TCD repart de Toulon le 2 mai pour la mission corymbe 69 et relever l'Ouragan en Afrique occidentale. Il gagne Abidjan où il dépose une relève de troupes et de matériel pour l'opération Licorne, puis se ravitaille à Port Gentil fin mai et revient à Abidjan où il est mis en alerte pour une éventuelle mission d'évacuation au Libéria, où de violents combats opposent les forces gouvernementales aux rebelles du Lurd. Le 5 juin, les combats se déroulent à moins de cinq kilomètres du centre de Monrovia.

Sous le nom d’opération Providence, les forces françaises évacue, le 9 juin, les ressortissants français et étrangers de Monrovia (Liberia), alors que de violents combats se poursuivaient dans la capitale libérienne. Les ressortissants évacués par 130 militaires de l'armée de Terre ont rejoint le TCD Orage, en mission Corymbe dans le golfe de Guinée, pour être débarqués à Abidjan. En fin de journée, le nombre de ressortissants évacués s’élevait à 535 dont 61 enfants, 70 femmes et 70 personnels de l’ONU. L'Orage patrouille en permanence dans les eaux du Golfe de Guinée. Des soldats de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire se sont également rendus à Monrovia pour quelques heures. Par hélicoptère, les évacués rejoignent le TCD qui les mènent à Abidjan.

Cette opération menée de main de maître a valu à l'équipage de l'Orage de se voir décerner par l'Association des Villes Marraines (sur proposition du Député-Maire de Limoges) le prestigieux "Prix Jean-François Pintat". Ce prix (d'un montant de 1.500 euros) a été remis au C.F. De Vigouroux d'Arvieu lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Sénat le jeudi 6 novembre 2003 en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires.

La modestie de nos marins dût-elle en souffrir, il faut souligner ici leur extraordinaire générosité : profitant d'un bref séjour dans leur ville marraine, le 10 novembre 2003, les hommes du TCD Orage ont fait don de l'intégralité de ce prix à une petite association de Limoges ("Un enfant, un cartable") qui oeuvre en faveur de la scolarisation des enfants au Burkina Faso.

Relevé par la Foudre, l'Orage revient à Toulon mi-juillet. Il fait une sortie en Atlantique en septembre avec une escale à Glasgow le 12. Il est à Toulon en octobre et novembre.

 

2004

31 janvier 2004 - 5 mars 2004 : Mission Corymbe 74 (Déploiement dans le Golfe de Guinée)

L'Orage pars de Toulon fin janvier et gagne Dakar début février pour un transport de relève pour l'armée engagée dans l'opération Licorne (mission corymbe 74). Il est de retour à Toulon le 5 mars, relevé à son tour par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff. Il fait une sortie de deux jours au profit de l'Alat, jusqu'au 11 mars. Il devait participer à une manoeuvre interarmées du 14 au 18 mars avec l'Ouragan mais il est mis en alerte dès son retour à Toulon pour une mission de transport en Haiti.

17 mars 2004 - 2 mai 2004 : Mission Carbet (déploiement pour transport de fret ONU) à Port-au-Prince (Haiti). Escale aux Îles Vierges (Saint Thomas Island) et Porto-Rico (San Juan).

En mars, suite aux émeutes qui ont été déclenchées pour demander le départ du président Aristide en Haïti, la France déclenche l'opération Carbet dont le but est principalement d'assurer la sécurité des ressortissants français et européens dans l'île. Dès le début de l'opération, le Batral Champlain assure le transport de troupes entre Port au Prince et Cap haïtien. La frégate Ventôse est également sur zône. Viennent en renfort la Jeanne d'Arc et le Georges Leygues qui se positionnent au large de la zone nord, et l'Orage qui appareille de Toulon le 17 mars. La FMIH (Force multinationale intérimaire en Haïti) est officiellement constituée à partir de la mi-mars sous les ordres du général américain Coleman. Son mandat est d’une durée de trois mois à compter du 29 février (résolution 1 529 de l’ONU) afin d’engager la force de stabilisation des Nations-Unies. Carbet désigne la contribution française à la FMIH. (CSFM)

Après différentes opérations, il revient à Port au Prince le 15 avril où il embarque des conteneurs et des véhicules. Il en appareille dès le soir et arrive à Toulon le 5 mai.

CF Bertrand DE GAULLIER DES BORDES prend le commandement le 7 mai

Le bâtiment vient de vivre une intense période de navigation avec plusieurs déploiements dans le golfe de Guinée, - l’Orage a notamment participé à la mise en place LICORNE et effectué une évacuation de ressortissants à Monrovia au Libéria -, et un déploiement aux Antilles pour la mission « Carbet » en Haïti.

Le bâtiment et son équipage aspirent à un repos bien mérité. Le bâtiment ne dispose théoriquement plus de potentiel moteur. L’Orage devait pourtant appareiller une nouvelle fois en mai pour une mission Corymbe dans le golfe de Guinée avec relève Licorne en Côte d’Ivoire. Cette mission est finalement annulée.

MÉDITERRANÉE – Mai/juin 2004

Fin mai le bâtiment appareille pour une courte navigation en Méditerranée destinée à permettre au nouveau commandant de « se faire la main ». Cette sortie verra une escale de quelques jours à La Spézia et un peu d’amphibie élémentaire en rade d’Hyères. De Retour à Toulon, le TCD se prépare à participer à la revue navale du 15 août. Alors que l’équipage s’occupe à refaire une beauté au bâtiment, le 21 juin, un coup de tonnerre retentit dans le ciel serein de l’assemblée du matin. Le commandant en second annonce que l’Orage doit appareiller au plus vite pour assurer la prochaine relève Licorne, soit la cinquième depuis la première mise en place du dispositif. Le départ est fixé le 24 juin ; vous avez 3 jours pour tout préparer ! Fort heureusement, les hommes et le bateau sont rompus à ces missions, si bien que le 24 juin au matin, après embarquement de 160 soldats provenant du 7ème bataillon de chasseurs alpins basé à Bourg Saint Maurice, accompagnés de leurs véhicules, tout est paré.

LICORNE – Juin/août 2004

Le TCD appareille le 24 juin direction Gibraltar. Après avoir tourné à gauche, il poursuit tranquillement sa route, longeant les côtes sèches ou désertiques du Maroc et de la Mauritanie avant de faire une première halte au Sénégal. Quelques heures au mouillage devant Dakar vont permettent de préparer les travaux de maintenance prévus à l’occasion de l’escale du retour, et effectuer quelques réparations. Dix-huit heures, redémarrage du bâtiment en direction de Monrovia au Libéria où il s’illustra, il y a tout juste un an lors de l’opération Providence. Le programme initial prévoit des reconnaissances de plage par les équipes de la flottille amphibie, en préparation de l’embarquement de personnels et de matériels togolais et béninois de la mission des Nations Unies pour le Libéria (MINUL).

Nouveau coup de théâtre! Alors que l’Orage transite à l’ouest de la Sierra Leone, il doit provisoirement abandonner sa mission d’express du Golfe de Guinée pour se consacrer à une opération de police des mers et de lutte contre le narcotrafic ! L’opération baptisée « Robert », est lancée. Le TCD se met en chasse pour intercepter un remorqueur nommé « PITEA », battant pavillon togolais et suspecté de trafic illicite de stupéfiants. Le dispositif comprend également l’ATL2 de Dakar qui localise et identifie le remorqueur, le bâtiment hydrographique Laplace qui pistera ensuite la cible et un hélicoptère cougar du Commandement des Opérations Spéciales récupéré au large d’Abidjan. Après 3 jours de traque (il n’y avait que 2 nœuds de différence de vitesse), le remorqueur est intercepté de nuit au sud du Ghana le 6 juillet 2004. La prise du bâtiment ne pose pas de difficultés majeures : La surprise est totale, le dispositif adopté au moment de l’interception est suffisamment dissuasif pour éviter toute escalade et n’engage pas à résister. En l’espace de quelques secondes, le remorqueur subi une saturation sonore liée à la présence de l’hélicoptère au-dessus de lui, une saturation visuelle liée aux phares du TCD et de l’hélicoptère et une interrogation à la radio par l’équipe passerelle du TCD. Le remorqueur stoppe immédiatement. Les embarcations pneumatiques mises à l’eau un peu plus tôt mettent les équipes de prise, de visite puis de fouille en place. Environ dix heures de fouille seront nécessaires pour découvrir la marchandise, cachée dans une bouteille d’air de lancement de moteur et gonflée à 30 bars. Le COMANAV à l’origine de la découverte se verra ainsi attribuer le surnom de « chien » (renifleur de drogue). L’équipe de prise déroute le PITEA vers le Togo sous l’accompagnement du bâtiment hydrographique « LAPLACE ». Cette interception est une première pour un TCD. Environ 500kg de cocaïne est trouvés soit plus de la moitié de la cocaïne prise par la marine en 2004. Le succès de cette opération sera récompensé par un témoignage de satisfaction du CEMA pour l’Orage qui apparaîtra également dans le film « Forces spéciales françaises » de l’émission « 52 à la une ».

Après s’être une nouvelle fois illustrée dans un domaine totalement inédit pour lui, le TCD reprend sa route vers Abidjan, pour libérer enfin ses camarades du 7ème BCA. Les opérations ont modifié le programme. De fait, l’arrêt à Abidjan est de courte durée, et, s’impose une cadence soutenue des opérations de mise à terre des troupes et du matériel, L’ORAGE ne demeure finalement que quelques heures à quai à Abidjan. La coopération avec la Côte d’Ivoire n’en est pas pour autant laissée pour compte puisque cette courte pause est l’occasion pour deux OMS mécaniciens Ivoiriens de prendre passage à bord afin d’effectuer un stage dans les entrailles de la bête.

Le train repart ; prochain arrêt : Monrovia. Le programme est à nouveau sur les rails et va crescendo avec l’embarquement durant plus de douze heures de soldats et de véhicules togolais et béninois : 4X4, camions, BRDM et autres matériels de soutien sont une fois de plus chargés à bord. Mère nature se montrant peu coopérative, les manœuvres courantes de porte à porte sont remplacées par des plageages de CTM à l’intérieur de l’Orage resté à l’extérieur du port en raison d’un accès trop délicat, ce qui augmente encore la durée des opérations. Les manœuvres d’embarquement s’effectuant en mer, les gaines ne peuvent tous êtres chargés et doivent donc êtres dépotés. Quatre conteneurs pourront finalement êtres chargés dans les CTM grâce à l’action du COMOPS allant négocier, avec des produits du terroir français, le grutage auprès d’un bâtiment ukrainien à quai à Monrovia. Le COMOPS rentrera à bord très joyeux et les yeux quelques peu « brillants », mission accomplie.

Le matériel embarqué est ensuite débarqué au mouillage à Cotonou puis à quai à Lomé. L’équipage va enfin pouvoir mettre pied à terre après plus de 20 jours de navigation et de nombreuses heures de manœuvres amphibies, de chargement et de déchargement. Les cérémonies du 14 juillet sont passées à Lomé. Le lendemain dès l’aube, Le TCD reprend la mer et repasse le 16 juillet à Abidjan pour débarquer encore les Béninois de l’ONUCI et embarquer un gros chargement LICORNE. Il faudra presque deux jours à l’équipage pour en venir à bout. Des véhicules, des remorques, des conteneurs, des caisses de matériel en vrac, des munitions de la gendarmerie.

Arrivée le 22 juillet à Dakar. le TCD, en quatre jours se refait une santé avec l’aide de l’entreprise Dakarnave. L’équipage quant à lui, retrouve avec plaisir Dakar qu’il connaît bien.

Le 26 juillet au matin le TCD s’élance enfin en direction de Toulon ramenant à la maison des marins soulagés et heureux de retrouver bientôt leur famille. Arrivée à Toulon le 4 août, le bâtiment est mis en gardiennage et l’équipage peut enfin prendre des permissions bien méritées. La participation à la revue navale est annulée.

MÉDITERRANÉE – Août 2004/mars 2005

S’ouvre alors une période un peu plus calme. La rentrée verra diverses périodes de navigation « à la petite semaine » sur les côtes de méditerranées.

De nombreuses activités de représentation marqueront cette période :

- Un événement notable sera la participation du bâtiment aux festivités des « voiles de St Tropez » du 7 au 9 octobre avec l’embarquement pour une journée de 17 peintres de la Marine à qui la plate-forme hélicoptère servira d’atelier pour quelques heures. Le préfet maritime, le préfet du Var et le maire de ST Tropez passeront également quelques heures à bord.

- Le TCD se dirigera une nouvelle fois vers l’Italie pour une escale à Livourne.

- Une démonstration au profit du CEMM argentin permettra de ballaster sur tout le radier, tâche qui n’avait pas été réalisée depuis plusieurs années, le TCD travaillant essentiellement en mixte.

- Enfin le TCD participera aux cérémonies du 11 novembre à Limoges, lui permettant ainsi de renouer avec sa ville marraine.

Cette période sera également l’occasion de parfaire l’entraînement. L’Orage suivra un stage de remise en condition opérationnelle conduira quelques exercices amphibies (Jehol, Anvil, …) avec le 1er RIMa en rade d’Hyères, le SPAHIS et la BAM également en rade d’Hyères, le 2ième REI du côté de Sète et enfin le REC en Corse; cette dernière sortie sera marquée par une météo particulièrement difficile avec neige et, sur le transit vers la Corse, quelques coups de roulis estimés à près de 40°; les légionnaires feront aussi bonne figure que les marins.

L’inspection générale passée début février 2005, l’équipage commencera la préparation active d’une nouvelle mission Corymbe prévue pour durer environ cinq mois.

CORYMBE 80 – Mars/août 2005

L’appareillage s’effectue le 15 mars 2005. Le TCD est à Dakar le 22 mars pour prendre la suite de l’Ouragan. La suite passée, le TCD participe à un exercice amphibie avec les FFCV et le 23ième BIMa sur les plages de Yene et Guerreo à quelques heures de Dakar. Puis c’est le départ vers le Sud le 29 mars.

Le dimanche 3 avril, l’Orage effectue un passex avec la frégate britannique «Portland »accompagnée de son ravitailleur. Exercices élémentaires, photex, et échanges de personnels.

Le 4 avril, le TCD se porte au secours d’un marin blessé à bord du porte conteneur « Kwanza » à l’ouest de la Guinée Konakry. Le blessé est embarqué à bord du TCD, mieux armé pour traiter un accidenté. L’Orage fait ensuite route vers Freetown en Sierra Leone pour transférer le blessé vers des moyens de traitement plus conséquents, ce qui lui permet d’avancer son escale de 24 heures. Le TCD accoste à Freetown le 6 avril juste devant le Portland.

Cette escale officielle de l’Orage à Freetown est encore une « première » depuis plus de 15 ans. Le dernier bâtiment français à y avoir été était le TCD Foudre en 2003 mais pour une escale technique en vue de charger des camions américains destinés à l’ONUCI. Les réceptions chez les plus hautes autorités de l’Etat s’enchaînent, ajoutées au traditionnel coquetèle et aux manifestations sportives inter marines. Devant les inextricables difficultés pour traverser la ville, l’équipage profitera des CTM pour visiter la péninsule. Le 11 avril, le TCD appareille avec 3 marins Sierra Leonais. La barrière de la langue s’effacera rapidement devant la volonté d’intégration et la camaraderie entre anglophones et francophones.

Le TCD rejoint ensuite ses camarades de Licorne pour quelques jours d’échanges et d’entraînement à la mer, les escales de bâtiments à Abidjan n’étant pas autorisées à cette époque. Les pilotes des hélicoptères du COS et du BATALAT profitent de l’occasion pour se remettre à jour de leurs qualifications à l’appontage et le TCD est utilisé comme cible pour des entraînements aux assauts héliportés des commandos des forces spéciales. Des échanges sont organisés entre Licorne et le bâtiment. Le commandant est reçu à Abidjan par le COMANFOR Licorne et le TCD accueille le Général adjoint opérations (GAO) et plusieurs officiers de l’état-major Licorne le 16 avril.

Après ces quelques jours, la route est reprise pour une arrivée le 18 avril au Bénin à Cotonou, escale très appréciée de l’équipage avec ses activités classiques de représentation, de détente et d’action civilo-militaires, notamment à Adjohoun dans la continuité des ouvrages faits par les TCD Ouragan et Siroco. Le TCD complète son équipage en embarquant quelques marins béninois.

Le 22 avril le TCD appareille pour… un nouveau changement de programme : Ce n’est plus Lagos ou Port-Gentil mais un pré positionnement devant le Togo en période d’élections présidentielles. L’Orage va ainsi être aux premières loges pour assister aux débordements « contrôlés » des élections. A l’annonce des résultats le spectacle est impressionnant, ce sont une multitude de colonnes de fumée qui s’élèvent de Lomé et le long de la côte. Les nombreux contacts tissés lors des précédentes missions permettent cependant de ne pas trop s’inquiéter pour nos ressortissants, la situation reste sous contrôle et fini pas se calmer. Le TCD patientera jusqu’au 4 mai avant de reprendre sa route vers Port-Gentil, et le franchissement de « la ligne ».

Entre temps le TCD aura ravitaillé à la mer le 1er mai avec un pétrolier civil, le « Trade winds ». Là encore c’est une première. Ce type de ravitaillement, qui n’avait jamais été effectué par un TCD type « O », est particulièrement intéressant car le prix du gazole est beaucoup moins cher qu’à quai. Ce ravitaillement est effectué en flèche en route, le pétrolier remorquant le TCD pendant le ravitaillement. Les conditions météo étant difficiles, jusqu’à mer 4, cette action verra un homme à la mer lors du transfert d’une équipe du TCD vers le pétrolier; l’homme sera récupéré immédiatement et sans mal.

Cette escale bienvenue permet à l’équipage de souffler et de se ressourcer. Les activités officielles et civilo-militaires sont réduites au minimum. Une délégation de l’Orage participe, en compagnie de nos camarades marsouins du centre nautique, à la cérémonie du 8 mai au mémorial de Port-Gentil. Nouveau complément d’équipage avec l’embarquement d’officiers sénégalais. Le 10 avril, Appareillage en direction de Dakar.

Les cérémonies du franchissement de « la ligne » se déroulent le lendemain de l’appareillage dans la convivialité et la bonne humeur, mais voit la destruction de la piscine après moult années de bons et loyaux services.

Le 15 mai voit un passage express à Freetown pour débarquer les stagiaires sierra-leonais, et le 17 c’est l’accostage à Dakar. Cette escale voit de nombreuses manifestations de représentations dont un coquetel à bord du TCD et quelques échanges avec nos camarades du BIMa. Le 19 mai le TCD embarque le Général de corps d’armée WIRTH, inspecteur des forces en opérations et de la défense du territoire (IFODT), qui vient avec son état-major inspecter la mission Corymbe. Quelques briefings puis les activités communes avec les FFCV s’enchaînent. L’inspecteur repartira très satisfait semble-t-il, et très surpris de la symbiose existant entre marins et marsouins ou autres biffins.

Le 21 mai le TCD repart de nouveau vers le sud Passage devant la Côte d’Ivoire comprenant son lot d’entraînement et d’échanges fructueux avec Licorne, et le 27 mai, c’est un accostage à Cotonou. Quelques manifestations officielles et activités civilo-militaires là encore à Adjohoun, une visite du Vice Amiral d’escadre GIRAUD, DCMD, et le 1er juin c’est un appareillage vers la Guinée équatoriale.

Le vendredi 3 juin, le TCD effectue le premier accostage d’un TCD à MALABO, escale réservée traditionnellement aux avisos en raison de sa faible praticabilité. Les activités officielles s’enchaînent à bord du TCD, chez les équato-guinéens et à l’ambassade de France. Le communauté expatriée est particulièrement accueillante et organise bon nombre d’activités pour l’équipage. Les marins sortent en tenue pour cette escale très officielle.

Le 6 juin c’est l’appareillage vers le Cameroun. Le TCD en profite pour ravitailler, à la mer, avec un pétrolier civil, le Nagayevo.

Le 8 juin le TCD accoste à Douala. Le dernier accostage d’un TCD dans ce port remonte à 2000. C’était l’Orage. Deux jours d’escale seulement, c’est très court, et là encore c’est un peu la course aux activités officielles. Les marins camerounais assurent un accueil irréprochable à leurs camarades gaulois.

Le 10 juin, c’est un appareillage vers Dakar. Le 15 juin, petite alerte pour l’interception éventuelle d’un bâtiment suspecté de trafic de drogue. Finalement l’action n’a pas lieu faute de client et le TCD accoste à Dakar le 17 juin. La situation étant susceptible de dégénérer en Guinée-Bissau en période électorale, une alerte est prise avec les FFCV. Enfin, le TCD prépare également l’exercice « Amitié », effectué avec les FFCV et les Sénégalais. Le 23 juin, après quelques mécanisations avec les engins sénégalais, le TCD prend le contrôle tactique d’une flotte de débarquement constituée des moyens français et sénégalais et retourne sur le site de Guereo pour les opérations de débarquement conduites à l’aube du 24 juin. Une fois ces opérations terminées le TCD rentre à Dakar. Il a entre temps effectué la recherche et la récupération par plongeurs de l’ancre de l’Edic sénégalais, perdue lors des opérations.

Le 27 juin, appareillage une fois encore vers le Sud et des eaux bien connues. Le TCD aura vraiment « astiqué » le golfe de guinée. Le 1er juillet le TCD est devant Abidjan et le 4 juillet c’est un accostage à Lomé au Togo pour une escale très attendue. En effet, deux mois plus tôt, le TCD était devant le Togo au moment des élections. L’accueil des Togolais est toujours aussi agréable et chaleureux, notamment celui de nos camarades de la Marine avec lesquels nous avons de vraies relations d’amitié.

Le 8 juillet, le CF Laurent Isnard, futur commandant, embarque.

Le 10 juillet, appareillage. Le TCD effectue quelques exercices en mer destinés à la prise en main du futur commandant et accoste à Cotonou le 12 juillet.

Le CF Isnard prend le commandement du TCD Orage le 13 juillet, reconnu par le CF de Gaullier des Bordes.

 

2006

En mai, exercice antipollution Pollux.

Le 24 juillet, appareillage pour une mission Corymbe. Le mercredi 2 août, le transport de chalands de débarquement (TCD) Orage accoste à Dakar. A quai, le bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules Verne l’attendait, pour lui passer le relais après 4 mois sur zone afin qu’il puisse à son tour assurer la permanence de la présence française dans le Golfe de Guinée. Le TCD Orage appareillera de Dakar pour la mission Corymbe 86. Escale à Dakar (Sénégal) du 2 au 8 août. Puis Douala (Cameroun) du 18 au 22 août. Une escale de 15 jours, du 15 au 30 septembre, à Dakar (Sénégal) pour entretien à mi-mission.

Escale ensuite à Cotonou (Bénin) du 6 au 11 octobre.

Les marins du TCD Orage reçoivent une lettre de félicitations du général commandant la Force interarmées Licorne pour l'engagement et le soutien apporté par l'Orage au dispositif militaire français déployé en République de Côte d'Ivoire.

Le lundi 13 novembre, à Dakar, le transport de chalands de débarquement (TCD) Foudre a relevé le TCD Orage pour la mission Corymbe 87. A l’issue d’une escale à Dakar, les marins de l’Orage retrouveront leurs familles et leur port base de Toulon, au début du mois de décembre, après 4 mois et demi d’absence.

 

2007

Rentrée des permissionnaires le 8 janvier

TCD Orage, en alerte appareillage à 72 heures, à compter du 16 janvier

Fin janvier - Exercices Amphibies (25 - 26 janvier)

Mois de Mars : Sortie d'une semaine.

Du 07 au 31 mai : Participation à l'exercice SKREO (mouette en breton).

Exercices au large de La Rochelle

Week-end de la Pentecôte sur Brest (une dernière fois) !

Dernière sortie à la mer le vendredi 29 juin 2007, en présence des anciens Commandants disponibles, de 60 anciens marins, et d'une délégation de la ville de Limoges.

 

Bilan / Quelques chiffres !!

Mis sur cale : Juin 1966

Armement pour essais : 30 septembre 1967

Armement définitif : 1er janvier 1968

Admission au service actif : 1er avril 1968

Dernière IPER : 12 octobre 1998 au 12 février 1999

Dernier passage au bassin : 16 au 22 novembre 2006 (Dakar)

Total appontages depuis l'admission au service actif : 45 571

Heures de marche depuis le montage à bord des moteurs

Bâbord : 89 293  Tribord : 89 613 ... Soit équivalent à une dizaine d'années ... sans s'arrêter !!!

 

2009

Dernière descente des couleurs

 

2017

4 août, appareillage de Toulon, en remorque, pour Gand en Belgique, pour déconstruction. Arrivée le 20 août

 

 

 

 

Mais avant le TCD ORAGE, d'autres bâtiments de la Marine ont porté ce nom !

(Source : Notice sur les bâtiments ayant porté le nom d'Orage - Service Historique de la Marine)

"Orage", du latin "aura" (brise) devenu en ancien français "ore", (vent), apparaît sous cette forme au début du XIIe siècle dans le "Voyage de Charlemagne" et signifie alors "souffle du vent". C'est aujourd'hui, chacun le sait, une "perturbation atmosphérique violente accompagnée de rafales de vent, d'averses et, souvent, de phénomènes électriques - éclairs, tonnerre" (Larousse). Le temps orageux étant bien souvent changeant et rendant les prévisions difficiles, les marins connaissent le dicton : "qui veut mentir n'a qu'à prêcher le temps ; par orage encore plus souvent"...

Soumis aux vents, les hommes de mer ont sans doute très tôt donné leur nom à leurs navires : les Aquilon, Eole, Ouragan, Mistral et autres Zéphyr se retrouvent régulièrement dans la composition des flottes ; et dès le début du règne de Louis XIV apparaît le premier Orage. Petit vaisseau devenu brûlot pour concourir à la victoire de Palerme, obscur vaisseau un peu plus tard, brick ayant traversé sans histoire les troubles révolutionnaires, lougre sans importance, torpilleur de la première génération resté hors des grands combats de la première guerre mondiale, autre torpilleur tragiquement disparu à Boulogne en 1940, enfin transport de chalands de débarquement aux capacités et aux missions multiples : sept bâtiments de la marine française, jusqu'ici, ont porté le nom d'Orage.

 

1 - Un premier vaisseau (1661-1676)

En 1661, à la mort de Mazarin, commence le règne personnel de Louis XIV ; il serait peut-être exagéré de dire que son premier acte de monarque absolu fut d'ordonner la construction du premier vaisseau à porter le nom d'Orage; on peut tout de même noter que c'est bien en 1661 que fut construit, à Toulon, un vaisseau de 450 tonneaux, armé de 34 canons, appelé d'abord Ecureuil et rapidement devenu Orage.

On connaît l'état lamentable de la Marine à l'avènement de Louis XIV; Colbert, qui allait tant faire pour que la France ait une flotte digne d'elle, écrivait au roi en 1663, décrivant la marine de 1661 : "Cette nature d'affaires, en laquelle réside la meilleure partie de la gloire du prince et le respect et la vénération de son non, dans les pays, (est) réduite en plus pitoyable effet que l'on se puisse imaginer ". La marine française avait en effet alors "au total, une vingtaine de vaisseaux, la plupart hors d'âge, deux ou trois en état de naviguer".

L'Orage, né un peu avant que Colbert ne soit chargé des affaires de la Marine, est mort en 1676, sept ans avant la disparition de ce grand ministre. C'était, avec ses 34 canons, un vaisseau dit de "cinquième rang", comptant entre 150 et 180 hommes d'équipage; sa carrière fut méditerranéenne, point assez glorieuse pour laisser de traces dans l'histoire : on peut penser qu'il participa en 1664 à la prise de Djidelli, sous le duc de Beaufort et le chevalier Paul - expédition aux résultats plus que douteux, destinée à combattre chez eux les corsaires barbaresques, fléau de la Méditerranée - et sans doute à d'autres actions de moins grande envergure, sur les côtes algériennes.

Mais son heure de gloire, l'Orage la connut en livrant son dernier combat, à Palerme, le 2 juin 1676 ; on sait qu'en 1672, allié pour une fois à l'Angleterre de Charles II, Louis XIV déclara la guerre aux Provinces Unies ; si l'alliance ne dura guère, l'Angleterre se retira, en 1674, les marines française et hollandaise s'affrontèrent, jusqu'en 1678, aussi bien dans le Ponant qu'aux Antilles et, paradoxalement, en Méditerranée : il s'agissait en effet d'attaquer les positions espagnoles, l'Espagne étant depuis 1673 alliée à Guillaume d'Orange. Messine s'étant révoltée contre le roi d'Espagne, Louis XIV décide d'intervenir une première fois en 1674 : Valbelle, parti de Toulon, aide les Messinois à chasser la garnison espagnole ; en 1675, le duc de Vivonne, nommé vice-roi de Sicile, appareille à son tour pour Messine et livre aux espagnols la bataille de Stromboli ; en janvier 1676, c'est Duquesne qui, aux îles Lipari, se heurte aux Hollandais de Ruyter ; d'autres combats encore eurent lieu, auxquels participa peut-être l'Orage devenu vieux. Il était en tout cas, en juin de cette année, transformé en brûlot lorsque le duc de Vivonne, avant de rentrer en France, décida d'attaquer en baie de Palerme, la flotte hispano-hollandaise qui y était réfugiée. Vivonne, envoya Tourville et Gabaret reconnaitre la position ennemie à bord d'une felouque. Tous deux conseillèrent d'attaquer les navires à l'extrémité la plus lointaine de la jetée tandis que les autres vaisseaux français canonneraient le reste de la ligne. Puis, profitant de la fumée et redoublant leur bombardement, les français lanceraient leurs brûlots contre l'ennemi. Comme Vivonne tenait les brûlots pour "la loi et les prophètes", il accepta aussitôt cette proposition. Preuilly d'Humières attaqua donc l'extrémité de la ligne ennemie avec neuf navires, tandis que les autres ouvraient le feu, et les brûlots furent lancés au bon moment en profitant d'un vent favorable. Ce fût la panique dans la flotte alliée. Coupant les amarres, leurs navires s'en allèrent à la dérive, certains vers le rivage au fond de la baie, d'autres pour s'entasser pêle-mêle derrière la jetée. Un hollandais, le Steenberg, incendié, dériva contre deux autres navires hollandais qui s'enflammèrent. L'Amiral espagnol et Den Haen furent tués, et le feu détruisit également le vaisseau amiral espagnol avec trois autres navires et deux galères.

La bataille de Palerme avait été remportée par les brûlots. Pourtant, elle marque la fin de cette arme, bien qu'on se soit servi d'elle pendant encore quelque temps. Les brûlots s'étaient montrés impuissants dans les batailles de la mer du Nord et, en Méditerranée, Ruyter, tout en étant fortement engagés les avait esquivés sans difficulté. De plus, l'artillerie navale faisait de tels progrès que leur emploi, même contre les navires au port, semblait désormais hasardeux. Comme pour les galères, les jours des brûlots étaient comptés ; ceux de l'Orage étaient finis.

 

2 - Un deuxième vaisseau (1673-1678)

Soit que le premier Orage, transformé en brûlot dès 1673, ait perdu son nom, soit que son successeur n'ait pris effectivement ce nom qu'en 1676, c'est en 1673, officiellement, qu'apparaît le deuxième Orage : il s'agit cette fois d'un ex-espagnol, le Saint-Antoine, armé à Rochefort de 24 canons et jaugeant 250 tonneaux - une grosse frégate, ou un petit vaisseau de cinquième rang.

Il vécut peu et on ne sait plus grand chose de lui : en 1676, il escorta, avec la Fripone, un navire appelé le Fendant ; et dès 1678, d'après une lettre de Colbert, il était rangé parmi les brûlots - dont on sait que la carrière était pratiquement terminée ! Cet Orage là ne compte guère...

On parle aussi d'un Orage, ex. Ville de Caudebec construit au Havre en 1682, devenu brûlot et condamné en 1710.

 

3 - Un brick (1795-...)

Le troisième fut un brick de 14 canons de 6 - un tout petit bateau, appelé d'abord l'Oiseau et construit à Marseille; il fut certainement utile mais sa carrière fut sans gloire. Construit sous le rêgne de Louis XVI, il survécut aux heures sombres que connut la Marine aux débuts de la Révolution ; en Thermidor an III (août 1795), il était encore à Marseille et servait aux "Ecoles". C'est le moment où la Convention, le 23 du même Thermidor, décide la guerre de course, renonçant à "ces étalages de puissance maritime qui ne flattent que l'orgueil personnel et consomment inutilement les ressources de la République" : L'Orage ne pouvait guère étaler de puissance ; la Convention moribonde, ayant fini par comprendre, comme l'écrivait Villaret de Joyeuse, que "le patriotisme à lui seul ne peut manœuvrer un navire", avait ainsi décidé de créer et d'entraîner un nouveau corps d'officiers de marine pour remplacer celui que les excès révolutionnaires avaient décimé : L'Orage, aux "Ecoles", y contribua sans doute.$

 

4 - Un lougre (1799-...)

On rencontre, un peu plus tard, en 1799, un quatrième Orage : le matricule des navires signale en effet, le 1er Germinal an VII (21 mars 1799), un lougre de six pierriers de ce nom, en activité à Cherbourg ; la marine française vient de perdre la bataille d'Aboukir (1er août 1798), Bonaparte va débarquer à Fréjus (8 octobre 1799) : Brumaire approche. Un lougre à Cherbourg, ne pouvait jouer un rôle bien important...

 

5 - Un torpilleur (1891-1920)

On se rappelle les querelles du dernier tiers du XIXème siècle à propos des armements navals : La majorité de l'opinion publique ou parlementaire, que ne guide plus, comme sous l'Empire, un pouvoir fort et jouissant de l'avantage inexprimable de la durée, hésite à admettre notre vocation maritime, qualifie de "somptuaires" les dépenses engagées dans la construction de bâtiments cuirassés de haute mer et voudrait une marine au rabais ; elle trouve une excuse à son préjugé continental dans la menace que l'armée allemande exerce sur nos frontières. Jusqu'en 1890-1895 nous nous entêtons, par économie, à construire des garde-côtes, comme si une flotte de combat puissante ne suffisait pas à assurer l'inviolabilité du littoral, sauf contre des coups de main sans conséquence.

Cependant, faute de crédits, les cuirassés s'éternisent sur cale et, de l'aveu du ministre Lanessan, il leur manque invariablement les 2, ou 3000 tonnes nécessaires "pour qu'ils possèdent des caractéristiques offensives et défensives convenables". L'hostilité aux grands bâtiments atteint son plus haut degré après 1885, sous l'influence de l'énorme littérature publiée par la Jeune Ecole en faveur des armes nouvelles : l'opinion se passionne pour la torpille et les torpilleurs, capables, lui affirme-t-on, de rendre nos côtes inaccessibles aux moindres frais, de poursuivre les cuirassés au large, de détruire le commerce. En 1891 nous en avons 211 et toute l'étendue du littoral est garnie d'un immense cordon de "défenses mobiles" !

Le cinquième Orage est justement l'un de ces torpilleurs construit aux Forges et Chantiers de la Seyne sur les plans de l'Ingénieur Lagane, sur cale en juin 1890 sous le nom de Porquerolles, qu'il ne garda pas, il fut mis à l'eau le 15 octobre 1891 et effectua ses essais de novembre 1891 à février 1892. L'Orage ne participe pas à la grande aventure coloniale de l'époque, et va vivre jusqu'à sa fin en Méditerranée.

Ses caractéristiques, ses qualités nautiques moyennes (en 1902, il "se comporte bien à la mer, mais l'allure vent debout ne peut être soutenue que par très beau temps ; roulis supportable"), ses qualités évolutives "insuffisantes dans les manœuvres d'attaque", enfin sa "valeur militaire faible en raison de la vitesse insuffisante", ne le disposent guère, en effet, à être utilisé outre-mer, ni même en haute mer.

Le mai 1892, essais terminés, l'Orage est affecté à l'Escadre de Réserve de la Méditerranée Occidentale et du Levant, qui devient, en 1897, Division de Réserve, et est dissoute dès 1898. L'Orage est alors placé en réserve à Toulon. En juin 1901, affecté la Défense Mobile de la Tunisie, il rejoint Dizerte, où la France s'est installé vingt ans auparavant ; puis, en juin 1903, il rejoint la Défense Mobile de Toulon, avant de rallier en 1909 la 1ère Flottille des Torpilleurs de la Méditerranée (École de Chauffe).

Pendant la première guerre mondiale, 1'Orage fait partie du Front de Mer, à Toulon. En février 1919, déjà bien âgé, il passe à la Flottille de Provence, puis à la Division des Écoles de la Méditerranée, avant d'être condamné en juin 1920, remis aux Domaines et vendu en janvier 1921 pour la somme de 27 000 francs.

 

 

 

6 - Un torpilleur (1924-1940)

 

 

Extrait Cols bleus 10 avril 1991

 

En 1922, à la suite de l'échec de plusieurs conférences navales, le parlement français, qui s'était longtemps désintéressé de la Marine, vota une tranche d'un peu plus de 81000 tonnes de constructions neuves, prélude à la modernisation de la flotte qui devait se poursuivre jusqu'en 1910 ; cette tranche comprenait un porte-avions, 3 croiseurs légers, 6 contre-torpilleurs, 11 sous-marins et 12 torpilleurs du type Bourrasque. L'Orage faisait partie de ce groupe de 12 : il fut construit aux Chantiers de Blainville en 1923, lancé fin août 1924 et fit ses essais de février à juin 1926.

 

 

Il quitta Cherbourg le 9 novembre 1926 pour être affecté à Brest à la Division Navale de la Manche et de la Mer du Nord ; mais i1 y reste peu et passa bientôt à l'escadrille des Torpilleurs de la Méditerranée, avant d'être affecté à la Deuxième Escadre (2ème division de Torpilleurs en 1932, groupe de complément en 1936).

On parle peu du rôle de la marine française lors de la guerre d'Espagne ; elle en joue un pourtant, et l'Orage s'y distingua. En juin 1937, avec l'Audacieux, il fut envoyé d'urgence vers La Pallice et Le Verdon pour surveiller les mouvements de torpilleurs espagnols arrivés inopinément. Le 25 octobre de la même année, avec ses frères La Bourrasque et L'Ouragan, il appareille pour le littoral centrafrique afin de porter secours aux nombreux fuyards qui avaient pris la mer sur des bateaux de toutes espèces et dimensions après la prise de Gijon par les nationalistes espagnols.

Détaché à la 4ème Division de torpilleurs à Brest, il en appareille le 3 Septembre 1939 pour escorter le pétrolier Saintonge jusqu'à 60 milles dans le 230 du Raz de Sein : après avoir escorté la force de raid le 5, il appareille le 11, pour protéger un convoi français du Golfe de Gascogne à destination de Casablanca, puis le 19 part de Gibraltar escortant un convoi français sur la Méditerranée, et le 20 appareille du Verdon, accompagnant le convoi 5X à destination de Casablanca d'où il repart le 26 pour Le Verdon avec le convoi 19K, puis le 3 novembre c'est le convoi 9x-F qu'il escorte sur la même route. Le 10 il accompagne le convoi 26K de Casablanca pour Le Verdon et Nantes.

Retour le 26 avec le convoi 15XF; le 3 décembre il appareille de Casablanca escortant le convoi 34KF. Le 5 décembre, au large de Casablanca, il est abordé par le paquebot Marrakech. Réparé à Bizerte, il rallie Brest le 15 Avril 1940 ayant escorté le paquebot Président Doumer au départ d'Oran, Versé aux patrouilles de l'Océan, l'Orage appareille de Brest le 21 avril, escortant le convoi FS3 pour La Clyde. Le 30, il accompagne le convoi 41BF vers la Méditerranée. Le 10 mai, il appareille de Casablanca escortant le convoi 95KF pour La Gironde, La Loire et Brest.

Le 20 mai 1940, il est mis à la disposition d'Amiral Nord et le jour même, il appareille de Brest pour Cherbourg qu'il quitte le 23 pour rallier la lère Flottille de torpilleurs qui, sous le commandement du capitaine de vaisseau de Portzamparc, opère en soutien de feu devant les ports du Nord.

Ayant appris par la radio, l'attaque de Boulogne par de puissantes colonnes motorisées, le commandant modifia sa route et mis le cap sur ce port afin de rallier son chef de patrouille le commandant Urvoy de Portzamparc. Vers 17 heures, l'Orage prend poste en queue de ligne, derrière le Frondeur. Vers 18 heures, un groupe d'une trentaine d'appareils piquent à la verticale des bâtiments et lâchent leurs bombes. L'Orage est atteint ; des incendies éclatent, le feu gagne les soutes à mazout, la chaufferie avant ; les munitions du parc explosent ; bientôt le personnel n'a que le temps de mettre bas les feux et évacue sur ordre ; l'évacuation s'effectue en ordre par les embarcations des torpilleurs survivants et par les chasseurs 5 et 42.

Le commandant, le capitaine de corvette Viennot de Vaublanc, gravement blessé, veut disparaître avec son bâtiment ; il faut que le capitaine de vaisseau Urvoy de Portzamparc, Chef de la Flottille, ordonne aux officiers de l'Orage de sauver leur commandant. Vingt-huit membres de l'équipage avaient disparu.

 

 

 

Fin du torpilleur Orage

 

Extrait témoignage :

Le torpilleur français Orage, commandé par le C.C. Viennot de Vaublanc, reçoit quatre bombes dans ses abords avant qu'une cinquième n'éclate le long du navire, provoquant une large brèche. Incendié et criblé par les explosions des munitions sur le pont, il doit être évacué et le Chasseur 42 embarque le personnel et le commandant. Les soutes de l'Orage explosent et le bâtiment coule, pavillon haut, le 24 mai à 03 h 00. Sur 137 hommes d'équipage, seuls 67 hommes survivent au naufrage.

 

 

 

 

Photo disposée au carré officiers supérieurs, sur le TCD Orage

 

 

Mais aussi un remorqueur !

Un remorqueur

 

 

La photographie a été prise dans les passes de Lorient, devant la citadelle de Port-Louis, alors que l'Orage remorque, en compagnie du remorqueur Le Puissant, la coque inachevée du cuirassé Normandie, le 23 janvier 1925, pour la démolition à Port de Bouc où le convoi arrivera le 10 février, parcourant les 1700 milles en 18 jours. Une vue en plan large, avec le deuxième remorqueur et le cuirassé a été publiée dans une brochure de l'Union Française Maritime en 1925. Elle a été reprise depuis par Randier, Pilon, Croce, etc..Croce publie en vis à vis, la photo de L'Orage en chalutier pour l'armement A.Taurin et Merrienne Frères (il y a une coquille : Merrière, chez Croce).

Les deux remorqueurs font partie d'une série de 21 unités, commandés pendant la grande guerre, pour remorquer des chalands en béton transportant du charbon de Grande-Bretagne en France. La fin de la guerre a arrêté le projet mais pas les constructions pour la flotte d'Etat. Ces remorqueurs de 1000 cv ont été utilisés pour mettre en place la première organisation de sauvetage avec subvention de l'Etat. Mise en oeuvre par l'Union Française Maritime, avec Le Puissant à Brest, L'Orage à Saint-Nazaire, Le Cyclone à Royan, l'Obstiné à Marseille, à partir de 1923, des changements interviendront rapidement. A Brest, l'Iroise remplacera Le Puissant, qui sera transformé en chalutier avec L'Orage et quelques autres remorqueurs du même type par les chantiers Normand au Havre en 1926. Deux autres seront transformés en remorqueurs de haute mer par l'adjonction d'un gaillard d'avant et d'une cabine radio, ce sera l'Auroch qui rejoindra l'Iroise à Brest et Le Tourbillon, appartenant à la Société Générale d'Armement qui sera basé à Belle-Ile. Un autre remorqueur du même type sera utilisé en portuaire à Bordeaux par la compagnie Sud Atlantique, Le Mascaret. L'Auroch et Le Tourbillon seront rachetés par la Marine nationale en 1933, devenant respectivement Le Tenace et Le Fort.

L'Orage a été construit en 1921 par la SA des chantiers & ateliers Normand au Havre, comme remorqueur. Pour le transformer en chalutier, il a été coupé en deux devant la passerelle et rallongé, passant de 40,37 à 52,07 m, pour une largeur de 8,70 m et un creux de 3,60 m. Son tonnage brut est passé de 399 t à 580 t, le net de 99 à 164 t. Sa machine à triple expansion de trois cylindres de 38-60-92 cm de diamètre et 130 mm tournait à 130 t/mn pour une vitesse de 10 noeuds. Les deux chaudières Crichton, Thomson & co de Liverpool avait un diamètre de 3,30 m, une longueur de 3,25 m, une surface de chauffe de 232 m2 et une pression de 13 kg. (Registre du Bureau Veritas de 1930). Malgré une piètre qualité de chalutier, l'un d'entre-eux, le René Moreux, ira quand même dans l'Océan Indien pêcher à l'île Saint-Paul.

 

 

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